Love Cursed

Chapitre 18 ( Kaila 1955)

On m'a enfermé dans une chambre mais je ne sais pas où je suis. J'ai bien cru que j'allais tourner de l'œil quand mon père a frappé aussi violement Illian. Après cette scène, j'ai agis comme un robot. Je les ai laissé me guider ici, mais maintenant que j'ai quitté mon état de léthargie, je réalise et commence à frapper la porte pour qu'on vienne m'ouvrir. Je veux voir Illian et je veux savoir comment il va.

-Ouvrez-moi ! Vous n'avez pas le droit de me garder ici sans mon consentement !

J'entends des bruits derrière la porte mais rien ne se passe sur le moment. Je continue de frapper jusqu'à ce que la porte s'ouvre dans un grand bruit, pour laisser apparaître ma mère. Elle me fixe, le regard méprisant.

-Veux-tu bien te calmer Kaila s'il te plait ? Je ne pense pas que tu sois en mesure de dire quoique ce soit, il s'agit là de protection !

-De la protection ? Répétais-je, exacerbée. Et puis-je savoir de quoi voulez-vous me protéger ? Parce qu'il me semble que je ne suis pas en danger et que je ne l'ai jamais été.

Elle s'avance vers moi d'un pas solennel.

-Tu es en danger depuis le jour où tu as commencé à fréquenter ce garçon ! Tu viens d'anéantir tous nos projets pour t'offrir une vie convenable et tout ça pourquoi ? L'amour ? Mais réveille-toi ma petite, maintenant qu'il a obtenu ce qu'il voulait de toi, compte sur lui pour te laisser, t'abandonner parce que les garçons comme lui n'ont qu'une seule idée en tête : avoir le plus de filles dans leur lit. Tu as été assez naïve pour croire autre chose, tu me déçois. Heureusement que l'on m'a appris ça avant qu'il ne soit presque trop tard, même si je ne sais pas quel homme voudra encore de toi maintenant.

-T'entends-tu parler ? C'est là où tu te trompes, tu ne le connais même pas ! Tu te permets de le juger sur ce que tu vois à son apparence. Il n'est plus comme avant, plus depuis moi. Nous nous aimons et rien ne pourra changer ça. Et puis d'ailleurs, qui est le « on » en question ?

-Ça ne te regarde pas Kaila, le plus important est que quelqu'un l'a fait et que l'on va pouvoir t'aider maintenant.

Je frappe le mur à côté de moi, ce qui l'a fait sursauter.

-Arrête de parler de quelque chose dont tu ne sais rien ! Tu as été obligée de te marier avec papa, tu ne l'as jamais aimé, alors que sais-tu de l'amour ?

Elle me fixe. Elle sait que j'ai raison.

-Alors je ne te permets pas de me donner des leçons sur ce sujet, ai-je repris. Nous sommes très bien tous les deux, il n'y a aucun problème à ce que je sache.

- C'est là où vous êtes en tort ma chère !

Je me tourne brusquement vers la porte. Le révérend. En effet, Illian ne l'a pas loupé, ce qui — je l'avoue — me fait prendre un malin plaisir à voir les traces violettes encadrant son œil. Il s'approche de ma mère afin de lui chuchoter quelques mots malheureusement inaudibles pour moi. Elle finit par hocher la tête et sort sans même m'avoir jeté un regard quelconque, ni même celui qu'elle me porte habituellement. Mon cœur s'emballe. Je ne suis pas du tout rassurée de me retrouver seule dans avec cet homme. Il se rapproche doucement de moi, comme un prédateur prêt à bondir sur sa proie, puis il s'empare d'une de mes mèches pour l'enrouler entre ses doigts. Instinctivement, je tourne la tête alors qu'il est en train de renifler mon odeur.

-Le problème, reprend t-il, est que vos parents avaient déjà arrangé quelque chose pour votre futur — ou devais-je dire, « notre » futur — pour racheter les fautes de votre cousine. Ils m'avaient précisé qu'ils m'offraient une femme docile, comme je recherchais, mais ils se sont manifestement tromper. C'est dommage vous savez, je suis sûr que vous auriez pu être une femme parfaite.

Ses mains glissent le long de mes hanches et il poursuit :

-Et puis, il faut aussi dire que tu es intéressante à regarder. Permettez-moi de vous tutoyer. Ce corps...

Je me retourne pour lui cracher au visage avant de le repousser violemment.

-Enlevez vos sales pattes de porc affable que vous êtes, de mon corps ! Lui hurlé-je dessus. Je suis bien loin d'être à vous et en aucun cas je me montrerai docile ou encore obéissante ! Regardez-moi bien, JAMAIS j'aurai accepté de vous épousez. La mort elle-même m'aurait convenu !

Un sourire narquois aux lèvres, il s'essuie le visage avec sa manche et m'attrape le cou, ce qui me coupe la respiration. Je sens mes yeux gonfler et tout devient flou autour de moi.

-Je t'interdis de me parler cette manière-là ! Je suis un homme de Dieux et tu me dois le respect petite insolente ! Mais maintenant que tu ne peux plus être à moi, et comme je l'ai si bien dit au garçon qui t'a servi de compagnon au lit, je vais vous détruire ! Et personne ne pourra t'avoir.

Il me relâche sèchement et je m'effondré lourdement sur le sol. En essayant de reprendre ma respiration, je sens encore bruler la marque de ses doigts sur ma gorge.

-Préparez-vous, car votre fin à bientôt sonné mes amis. Tout est permis pour racheter le nom de ta famille et effacer les péchés que tu as fait peser dessus. Crois-moi, nous serons prêts à tout.

J'entends la porte claquer et je me recroqueville sur moi-même. Je laisse mes larmes couler à flot.