Love Cursed

Chapitre 12 (Illian 1955)

Je ne tiens plus en place à l'idée de partir avec Kaila pour enfin pouvoir vivre notre vie. J'ai déjà commencé à préparer mon sac. Plus vite on sera partis, mieux ça sera pour nous. Je complète mon sac, quand ma porte s'ouvre en coup de vent. Je ne réfléchis pas et balance mon sac sous mon lit puis me retourne. Mon frère, rentre dans la pièce avec un air chamboulé. Je ne l'ai que rarement vu dans cet état-là.

-Tu vas bien ?

Il cligne des yeux comme pour sortir de sa transe et il tombe à genou. Je me précipite vers lui, complètement paniqué. J'entoure ses épaules de mon bras et je constate qu'il pleure en silence :

-Dis-moi ce qui se passe, tu m'inquiètes.

- Je... je crois que je vais être papa.

Le fait qu'il balbutie révèle qu'il n'arrive pas à y croire et qu'il est encore sous le choc.

-Tu vas devenir quoi ?

-Papa... Je vais avoir un enfant et je ne crois pas être prêt. Non mais sérieusement Illian, tu me vois être père ? Je n'arrive déjà pas à m'élever moi, comment tu veux que j'élève un enfant ? Je suis complètement perdu, je n'ai pas un emploi stable donc pas assez d'argent et on n'est même pas mariés. Tu imagines ce qu'ils vont dire sur nous ? Je ne sais même pas si j'ai envie de me marier avec elle. Je l'aime... enfin je crois mais passer le restant de mes jours avec la même personne ? Je ne suis pas sûr de vouloir ça, je voulais...

-Attends, arrête-toi deux minutes. Je sais que tu es chamboulé mais respire calmement. Déjà, tu peux me dire quelle fille est concernée ? Parce que je dois te rappeler que tu as une fâcheuse tendance à avoir beaucoup de conquêtes, soit beaucoup trop pour que je puisse toutes les retenir, donc indique moi de qui tu parles.

Il relève la tête et même si sa respiration s'est enfin calmée, la panique se lit sur son visage.

-Je ne peux pas te le dire, personne ne doit le savoir.

-Je ne te jugerais pas, ni elle d'ailleurs, tu peux compter sur ma discrétion, puis ça va finir par se faire savoir et par-dessus tout, je suis ton frère, te faut-il d'autres raisons pour me le dire ?

-C'est encore tous nouveau et j'ai peur Illian. Je n'arrive toujours pas à y croire.

‐Parles.

Après un long soupir, il cède.

-Tu vois, Kaila, celle qui habite dans une grande maison au bord de la plage ?

Je cesse de respirer s'il me dit que c'est Kaila. Non, j'imagine n'importe quoi. Kaila ne m'aurait jamais fait ça et je l'aurai su, c'est obligé.

-Et bien, ça faisait un petit moment que je parlais à sa cousine, Annie.

Je lâche un énorme soupir mais qui n'est pas du tout discret. Avec un regard surpris, il continue.

-On s'est rencontrés par hasard sur la plage. Je crois qu'au début elle me parlait seulement par vengeance. Elle venait d'apprendre que ses parents comptaient la marier alors qu'elle voulait allez à l'université. Et puis, elle a dû voir que j'avais le style du mauvais garçon. Pour se révolter elle a dû choisir de venir me parler et de fil en aiguille les choses se sont précipitées. Puis nous voilà aujourd'hui avec cette nouvelle.

-Tu t'ai attaché à elle ?

- Je ne sais pas, sûrement.

Nous sommes restés là sans bouger, yeux dans les yeux pendant je ne sais combien de temps. Je finis par accompagner mon frère jusqu'à sa chambre afin qu'il puisse un peu se reposer. Puis je récupère ma veste et enfourche ma moto. Arrivé en bas de chez Kaila, je planque ma moto et escalade à la fenêtre de sa chambre. Comme la veille, elle m'ouvre directement pour que je puisse rentrer et se jette dans mes bras.

-Tu as appris la nouvelle ?

Je suis plutôt étonné de la voir hocher la tête. Je n'étais pas sûr qu'Annie ait eu le courage de lui dire, après tout, elle risque gros en divulguant ce secret.

-Oui ! Annie me la dit et puis, j'avais déjà remarqué que quelque chose n'allait pas. Ce matin, ma mère m'a appelé « chérie » et puis quand je suis arrivée chez ma cousine mon oncle et ma tante se disputaient alors qu'ils ne se disputent jamais en temps normal. Cette histoire est en train de déchirer notre famille. Ma cousine est au plus mal et je me dis qu'elle sera bien obligée de révéler l'identité du père à ses parents. Imagine qu'ils arrivent à remonter jusqu'à nous ? Déjà que notre relation est quasiment impossible, ça sera encore pire. Ça ne ressemble pas à ma cousine de prendre un tel risque.

-Ça je te l'accorde, c'est plus le style de mon frère. Ils ne pourront pas remonter jusqu'à nous, on est beaucoup trop prudents pour que quelqu'un pense à quoique ce soit.

-Quand tout le monde saura que ton frère est le père, rien ne sera plus pareil car vous deviendrez la risée du village et tu le sais. C'est ridicule mais après ça, définitivement plus personne de ma famille ne voudra de vous.

-Et si on partait demain ? On prépare nos affaires, demain soir on s'accorde une nuit tous les deux, notre première nuit ensemble et puis on part.

-Alors quoi, on fuit en laissant derrière nous les deux personnes que nous aimons le plus au monde ?

-On les amène avec nous, tous les quatre loin de tous les autres. On ira les chercher le matin tôt, avant de partir et au moins ils n'auront pas le temps de culpabiliser, surtout Annie.

- Bon très bien, une nuit toi et moi et puis l'aventure à quatre... et par la suite a cinq.