Room-mate [ En PAUSE ]

Chapitre 16

J'en fais des cauchemars, ils me tordent l'âme, réveillé la nuit par mes propres larmes.

Aujourd'hui c'est Noël, la mégère m'a dit que papa devait venir pour le fêter avec nous et pas avec sa nouvelle famille. Ça fait longtemps que je n'ai pas vu mon papa. Elle m'a dit de me tenir à carreaux si je ne voulais pas recevoir de nouveaux coups de ceinture et de ne surtout rien dire si je voulais qu'il revienne à la maison.
J'attends devant la porte d'entrée impatiente
qu'il arrive.

-Va faire le ménage au lieu d'attendre comme une conne devant la porte, il ne viendra pas ton cher papa. Dan me regarde du haut des escaliers.

-Si il viendra ! Je serre les poings si je pouvais le taper je le ferai mais j'ai trop peur de lui pour oser.

-Non il ne viendra pas comme chaque année, maintenant sœurette bouge ton cul et va nettoyer la maison.

Je le déteste lui, la mégère, j'attends l'arrivée de papa en espérant qu'il vienne me chercher et que je puisse partir avec lui pour enfin quitter cet enfer.
Déjà 6 ans qu'il est parti et n'est revenu que de rare fois mais ne reste jamais. Elle dit que c'est de ma faute que je ne suis pas assez sage, qu’il ne m'aime pas. Mais c'est faux ! Je sais que c'est faux à chaque fois qu'il vient c'est pour me voir, juste moi. Il me l'a dit plusieurs fois que c'était impossible que je vienne avec lui car elle ne le laissera jamais faire. Mais je n'en peux plus je vais mourir ici s'il ne vient pas.
Je pars nettoyer la maison en traînant des pieds.
Deux heures peut-être trois heures que je nettoie cette maison dégueulasse, essayant de la rendre la plus propre possible mais l'odeur de tabac, de drogue, d'alcool colle les murs et les sols.

-Va passer une douche et habille toi avec les vêtements que je t'ai mis sur ton matelas.

La mégère me regarde de haut, elle n'a que la peau sur les os, des cernes à n'en plus finir, le teint verdâtre. À une époque elle était magnifique, de beau cheveux châtains, le vert de ses yeux brillait de bonheur, elle portait toujours des robes à fleurs, voilà le souvenir que j'ai de ma mère, mais cette femme est morte le jour où mon père est parti. Aujourd'hui elle fait peine à voir elle se drogue, boit, n'est plus qu'une ombre parmis nous.

Je pars me doucher, et une fois finie je me dirige vers le matelas qui me sert de lit, il traîne dans le fond de ma chambre. Les murs qui étaient autrefois rose clair avec des licornes sont devenus ternes par le manque d'entretien, il y a une veille commode où sont rangés le peu de vêtements propres que j'ai.
Je prend le paquet, l'ouvre et tire le bout de tissu neuf, une robe à paillettes rouge manche longue, je l'enfile et mets les ballerines qui étaient elles aussi dans le sac.
La robe cache parfaitement les bleus sur mes bras et les marques de ceintures de mon dos.
J'ai eu le droit à de nouveaux vêtements pour faire bonne figure devant papa.
Des années que je m'habille avec les vêtements que Dan me donne.

Je descend les escaliers puis m'assoie sur la dernière marche, j'attends. L'horloge affiche 18 heures 16, il devrait arriver d'une minute à l'autre.
J'ai l'espoir qu'il change d'avis et qu'aujourd'hui soit le dernier jour, le dernier Noël que je passe avec eux.

La mégère n'a pas bu aujourd'hui, elle s'est habillée avec une de ses anciennes robes réservée pour les fêtes, elle s'est lavée, s’est maquillée. Elle ressemble presque à l'ancienne mère aimante qu'elle était autrefois. Dan lui n'a fait aucun effort juste un jeans et un tee-shirt noir comme toujours.

Il est 19 heures quand on sonne à la porte, je cours pour ouvrir la porte mais Dan me bloque l'accès. La mégère ouvre la porte et mon père apparaît à la porte, ses cheveux blond plus long que dans mes souvenirs, il porte une chemise noire et un jeans bleu foncé, ses yeux vert regarde la mégère de la tête au pied et son regard se porte finalement sur moi il me fait un énorme sourire et m'ouvre grand ses bras, Dan me lâche et je fonce dans ses bras.

-Mon bébé souffle mon père dans mes cheveux, tu m'as tellement manqué.

-Toi aussi papa tu m'as manqué. Je le serre fort dans mes petits bras passés autour de son cou.
Un raclement de gorge derrière moi, la main de l'autre qui se pose sur mon épaule me force à me decoller.

-Bonsoir Raphaël.

-Bonsoir Agatha.

Mes parents se toisent quelques secondes avant que Dan ne se poste au milieu.

-Bonsoir, papa quelle surprise ! Tu t'es enfin rappelé que tu avais une famille ! Il lui lance son regard noir celui qu'il fait quand il est vraiment en colère.

Mon père a toujours désiré avoir une fille malheureusement pour lui son premier enfant était un garçon, déçu il s'est consacré à sa carrière délaissant ma mère et mon frère mais contre toute attente 5 ans après ma mère à donner naissance à une petite fille, sa merveille, son bijou, mon père fut l'homme le plus heureux du monde.
Mais son amour pour moi n'a pas était suffisant, il n'était plus heureux alors il est parti avec une autre femme quelques jours après mes 5 ans. Vous connaissez ensuite la suite.
Ma mère à sombré dans les ténèbres.
Le bien le plus précieux aux yeux de mon père entre ses mains, alors elle s'est vengée sur moi.

-Dan ton père est venu fêter Noël avec nous, alors s'il te plaît fais un effort. Agatha le sermonne.

-En fait, dis mon père, je suis juste venu vous donnez vos cadeaux de Noël mais je ne reste pas je suis attendu.

Mon monde s'effondre, une nouvelle fois. Il ne reste pas.

-Quoi ?! C'est une blague ? Tu avait dis que tu le fêterai avec nous cette année ! Pas avec ta putain ! Ma mère crie elle aussi son monde vient à nouveau de partir en fumée. Tout se qu'elle s'était imaginé pouf disparu.
Dan quant à lui souris, après tout il nous l'avait dit.

-Agatha je ne peux pas rester tu le savais, j'étais venu fêter un joyeux Noël à Lana. Je suis désolé ma fille. Le regard triste de mon père me brise un peu plus.

-DÉGAGE ! DÉGAGE DE CHEZ MOI ET NE REVIENT PLUS JAMAIS ! Elle commence à le frapper et à le pousser.

Non ! Je veux pas rester ici !

-Papa, non je t'en supplie ! Reste. Je pleure je ne veux pas rester avec eux.

-Tu le sais mon bébé c'est impossible.
Lui aussi il pleure à présent.

-PAPA ! Prend moi avec toi !!! Ne me laisse pas ici avec eux ! PAPAAAAA !!!!

Mais la mégère a déjà poussé mon père dehors et lui as claqué la porte au nez. Elle se tourne vers moi.

-Tout ça c'est de ta faute ! Viens là.
Je cours dans ma chambre aussi vite que je peux, cours dans les escaliers manque une marche et trébuche.

-Tu peux toujours courir mais tu le sais que ça ne sert à rien.

J'arrive à m'enfermer dans ma chambre, m'effonfre sur le matelas, je me recroqueville au fond contre le mur. D'une minute à l'autre elle va venir et j'aurai le droit à de nouveaux coups de ceinture. Je n'en peux plus elle va me tuer elle me l'avait juré la dernière fois. Je ne la laisserais pas faire je préfère me tuer à la place. Je passe la main sur le côté du matelas et trouve la lame que j'avais réussi à cacher et fait ce que je voulais faire depuis des semaines.
Je serre les dents presse la lame sur mon poignet gauche, la douleur est atroce le sang coule à flot, je presse la lame sur mon poignet droit, la douleur est encore pire sur celui-là. Mon sang coule et recouvre petit à petit le matelas, il passe de tâches noir à d'énormes tâches rouge.
Il est hors de question de lui laisser le plaisir de me tuer à cette garce !
Je commence à avoir des tâches qui apparaissent devant les yeux, je vois trouble, je sens mon corps me lâchait. Je m'effrondre sur le matelas. Je vais enfin trouver la paix.
J'espère que le paradis m'ouvrira ses portes.