Le commandant Ivanovitch s'arrête alors à quelques pas de maisons d'où se trouve soit disant mon petit frère, je n'attends pas une seconde pour m'apprêter à descendre du véhicule mais Mikhail me retient par le bras. Que veut-il encore ? Si nous attendons encore, Ralph pourrait nous voir et se retrouver effrayer par la voiture militaire. Je tourne alors la tête vers lui, le regard interrogateur.-Faites bien attention à vous.
-C'est mon frère, il ne va rien me faire. Réplique-je d'un ton sûre et déterminée avant d'enfin, sortir de l'automobile pour me diriger la grande maison abandonnée.
Tout semble désertique et très calme alors j'entre discrètement dans le hall, cherchant à trouver un indice ou autre. Le rez-de chaussée semble vide, quant à la cave, elle est bloquée par un meuble, je ne peux donc pas m'y rendre. Lentement, je monte les escaliers qui grincent sous mes chaussures, cela augmente en flèche mon rythme cardiaque et je tente de contrôler ma respiration. Un léger bruit attire mon attention derrière l'une des portes de l'étage, plus sur mes gardes qu'autre chose, je décide d'y aller franc jeu.
-Ralph ? Je m'avance vers la première porte pour l'ouvrir mais la pièce est vide, même constat pour la seconde. Je me dirige alors vers la troisième porte, mais cette dernière est fermée.
-Ralph ? C'est moi, c'est Gerda. Je retente d'ouvrir, étant persuadée que quelqu'un se trouve derrière cette porte. En effet, des bruits de pas s'avance de l'autre côté et le verrou semble se déverrouiller.
-Ralph ? J'ouvre tout doucement la porte, puis découvre avec surprise le visage d'un jeune homme méconnaissable.
Il tient un chandelier dans ses mains pour se défendre, son air apeuré trahit son manque de sang-froid. Ce qui me choque le plus, c'est son visage. De la barbe mal-rasé, un peu de crasse et un regard vide. Seule sa tenue de soldat de la Wehrmach ainsi que ses iris vertes me permettent d'en être sûre : c'est bien mon petit frère. Lorsqu'à son tour, il me reconnaît, il lâche le chandelier qui s'écrase au sol dans un bruit sourd avant de venir à moi pour me prendre contre lui, me serrant jusqu'à m'étouffer. Je le laisse faire, étant aussi émue que lui d'enfin, le retrouver.
-Gerda.. si tu savais comme je suis heureux de te voir.. Ses larmes coulent dans mon cou et je viens caresser ses cheveux bouclés, aussi roux que les miens. Le manque d'hygiène les ont rendu plus ternes, mais ce n'est qu'un détail.
-Tu n'as plus besoin de fuir maintenant, la guerre est finie, tu ne dois plus craindre les représailles de l'armée allemande. Déclare-je avec joie en le gardant contre moi.
-Je sais bien tout ça. Mais ce n'est pas pour l'armée que je fuis, c'est pour les soviétiques. Une rumeur traîne dans la région, un certain Ivanovitch ferait tout pour trouver les restes de la Wehrmach pour la détruire complètement..
-Tu as déserté l'armée, tu ne dois plus craindre personne Ralph. Mon petit frère se recule subitement de moi pour venir presser mes épaules, me faisant presque mal.
-Oui mais j'en ai quand même fait parti un moment.. ce Ivanovitch, il est fou, il prend son travail beaucoup trop à coeur. En repensant à Mikhail, je ne peux que confirmer la seconde moitiée de ses propos, il est du genre à se concentrer uniquement sur son travail. Mais en aucun cas il est fou.
-Ralph.. tu devrais commencer par te calmer, nous allons parler calmement d'accord ? En le voyant toujours aussi sur les nerfs, je le guide jusqu'au matelas cependant, nous n'en avons pas le temps puisque des soldats débarquent dans la chambre, armés jusqu'aux dents.
Qu'est-ce que.. ?
-Gerda ! Ils sont là pour moi ! S'exclame mon petit frère en trans, cherchant de quoi se défendre.
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Le maître du jeu [Nv T3]
Historische RomaneDurant 6 longues années de guerre, j'ai été envoyé en France en tant qu'infirmière allemande pour aider mon peuple dans leur victoire. Les nazis. Leur idéologie me répugnait, alors j'ai décidé d'aider la résistance française sans qu'aucun nazi ne s'...