Le lendemain, je peux encore sentir son souffle contre mon visage et sa voix menaçante raisonnée dans ma tête. Malgré moi, je préfère cette sensation à celle que me cause Anatol Wrangel et ses amis. Je vérifie que Ada dorme encore avant de me diriger au première étage, où la salle d'eau a enfin été réparée. Je préviens la dame d'une quarentaine d'année qui se trouve dans l'escalier que je vais prendre une douche pour éviter que toutes personnes des environs n'entrent. Car oui, il n'y a plus de porte. Elle se contente d'acquiescer et je pars prendre une rapide douche, n'ayant pas d'eau chaude, mes muscles endoloris et ma peau meurtrie n'ont pas pu se détendre. Néanmoins, j'ai enfin pu laver mes cheveux qui refont de plus belles boucles qu'avant.En arrivant devant les bâtiments que se sont appropriés les soviétiques, un énorme poids me broie l'estomac en tombant sur le soldat Wrangel qui a l'air occupé à charger un camion militaire, lorsqu'il me voit, je m'empresse d'entrer à l'infirmerie comportant deux hommes endormis. J'inspire un grand coup pour me donner du courage tout en déposant mon sac alors qu'un bras aggripe mon pull pour me jeter contre le sol avec violence. C'est avec horreur que j'aperçois Wrangel complètement fou devant moi.
-Vous avez osé vous plaindre à mon commandant ? Sale petite garce ! M'insulte-t-il en voulant se jeter sur moi, mais heureusement, je me suis relevée à temps pour lui échapper cependant, quelques secondes après, je tombe sur un autre soviétique dans le couloir, et malheureusement, ce n'est ni Dmitri Smirnov, ni Mikhail Ivanovitch.
-Sergeï. Wrangel s'arrête face au lieutenant, d'après Dmitri, ils sont amis.
-Anatol ? Que faites-vous ensemble ? Questionne le lieutenant en haussant les sourcils. Son air espiègle reprend vite le dessus et il me rapproche contre lui en serrant mon coude.
-Qu'a encore fait cette rouquine ?
-Je n'ai rien fait ! C'est lui qui m'a attaqué ! M'exclame-je en essayant d'attiser sa pitié.
-Vengé vous voulez dire ? Me rectifie Anatol d'un ton sec.
-Je n'ai rien fait de mal ! C'est plutôt à vous de vous en vouloir après ce que vous faites subir à mon amie ! Le lieutenant Lewinsky passe de son ami, à moi, durant plusieurs secondes avant d'intervenir.
-Les nazis ne devraient pas avoir le droit à la parole. Me coupe le brun en serrant un peu plus mon coude, me faisant mal.
-Combien de fois vais-je devoir vous répéter que j'étais une résistante. Claque-je en essayant de me libérer.
-On va vous croire bien sûr. Se moque ouvertement le soldat dans mon dos.
-Retournez travailler et cessez d'importuner mon unité avec vos conneries. Siffle le lieutenant Lewinsky en me jetant de nouveau dans l'infirmerie avant de partir avec son ami le porc. Ce dernier me lance un regard d'avertissement et je sais qu'il n'en a pas fini avec moi.
C'est trop demandé, une journée sans les voir ?
[...]
Mon infection me faisait toujours mal, je décide de m'installer un instant sur une chaise pour vérifier ma plaie et changer le bandage après la - ô grande - autorisation du médecin. Une fois chose faites, je ressemble mes affaires car je peux enfin rentrer dans ma cave pour me reposer. Bien évidemment, je me fais encore une fois interpelée par une voix provenant de la grande cuisine. En entrant d'un pas timide, je découvre un soldat assit sur le plan de travail en train de manger un sandwich ainsi qu'un autre soldat sur une chaise, en train de manger la même chose. Je reconnais ce dernier qui n'est autre que Dmitri Smirnov.
-Bonsoir Gerda.
-Bonsoir, messieurs. Murmure-je en faisant un fin sourire au jeune homme sur le plan de travail, lorsque je dis jeune, il doit à peine avoir dix-huit ans.
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Le maître du jeu [Nv T3]
Ficción históricaDurant 6 longues années de guerre, j'ai été envoyé en France en tant qu'infirmière allemande pour aider mon peuple dans leur victoire. Les nazis. Leur idéologie me répugnait, alors j'ai décidé d'aider la résistance française sans qu'aucun nazi ne s'...