2 - Le commandant Mikhail Ivanovitch

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-Et pourquoi crois-tu qu'elle ment ? S'interroge le fameux Mikhail en passant de moi au lieutenant, comme si il vérifiait si j'étais toujours consciente. Cet homme là est encore plus imposant que l'autre au sourire espiègle.

-Elle parle anglais et elle a passé du temps avec les britanniques et les américains, peut-être que c'est une espionne. Il hoche simplement la tête avant de se diriger d'un pas certain vers moi.

-Je suis le commandant Ivanovitch, j'ai appris que vous vouliez me voir. Annonce le gradé en retirant les mèches qui me couvrent le visage, je recule brusquement ma tête alors qu'il fait signe à l'homme derrière moi de me lâcher. Aussitôt fait, je manque de tomber et me rattrape au mur tout en faisant pression sur ma blessure et en plaçant mon bras libre sur ma poitrine menue pour la cacher.

-Apportez-nous une chaise et, de quoi soigner cette blessure. Ordonne le commandant d'une voix neutre aux deux brutes, ils s'exécutent alors que le gradé peu sympathique rit nerveusement.

-C'est une allemande Mikhail, qu'est-ce qu'il te prend.

-Elle n'a rien fait pour le moment qui mérite un tel traitement. Claque-t-il en regardant le lieutenant Lewinsky.

-Si, c'est une nazie.

-Je ne suis pas.. une nazie. Conteste-je en appuyant un peu plus fort. Les deux hommes me regardent glisser au sol.

-Tu vois comme elle ment ouvertement cette garce, elle mériterait que je la corrige. Siffle le blond en s'avançant de quelques pas, l'autre soviétique pose une main sur son épaule.

-Sergeï, ne laisses pas ta rage te consumer.

-Son frère est un soldat de Wehrmacht, que dis-tu de ça. L'homme qui semblait ne pas vouloir me faire du mal change subitement de comportement et lâche son ami, il recule d'un pas et me fixe avec dégoût. Qu'ai-je encore fait ?

-Il a été forcé, de rejoindre l'armée. Murmure-je en peinant à respirer correctement, le commandant Ivanovitch est perdu dans ses pensées durant un instant alors que l'une des deux brutes entrent avec le matériel souhaitait.

La chaise est posée au centre de la pièce et le matériel, sur la table. Le fameux lieutenant Sergeï Lewinsky me lance un regard mauvais.

-Je te laisse avec la rouquine, tu devrais l'attacher si tu ne veux pas avoir de problème. Conseille-t-il avant de quitter la pièce. Reprenant ses esprits, le gradé me tend une main et j'hésite à la prendre. Il verra une fois de plus ma poitrine. Voyant mon désaccord, il grogne avant de me porter pour me poser sur la chaise, comme si je ne pesais rien.

-Vous avez tout intérêt à répondre à mes questions une fois que vous serez soignée. Claque le soviétique en ouvrant la boîte de soin, il sort plusieurs choses et je ne perds pas une seconde de plus pour m'occuper moi-même de ma blessure, heureusement, il n'y voit aucun inconvénient.

-Je suis, infirmière. Déclare-je en terminant le bandage avant de me cacher la poitrine, mon ventre me fait tellement souffrir. Entre la plaie et les hématomes qui risquent d'apparaître, mon corps n'est qu'une masse douloureuse.

-Racontez-moi ce que vous avez fait pendant la guerre. Commence-t-il en me rendant mes vêtements que je m'empresse de remettre avec difficulté.

-Vous n'allez pas me croire ? M'inquiète-je en espérant ne pas me prendre d'autres coups aujourd'hui. J'ai eu ma dose. Le commandant Ivanovitch s'asseoit à demi sur table.

-Je vais d'abord vous écouter, ensuite j'aviserai. Je relève mes iris bleus vers les siens et remarque alors qu'ils sont gris, à l'image de sa froideur et de son inexpression.

Le maître du jeu [Nv T3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant