-Tu te sens mieux ? Je tourne la tête vers Ada qui inspire l'air de dehors, accrochée à mon bras et les paupières fermées.-Oui, je n'étais pas sortie depuis.. longtemps. Un sourire se colle à mon visage et je regarde devant moi pour éviter les décombres qu'ils restent sur les trottoirs malgré que la ville commence à être nettoyée.
-Il ne viendra plus. Affirme-je en la voyant soudainement perdue dans ses pensées, la blonde plonge son regard azur dans le mien et je peux y lire de l'espoir.
-Merci Gerda. Je me contente d'un hochement de tête pour réponse et nous rentrons chez "nous". Finalement, le commandant Ivanovitch a du parler à Wrangel, étant donné que cela fait deux semaines que nous n'avons plus eu de nouvel de ce monstre. Néanmoins, un pressentiment me reste au fond de la gorge, et une expression me vient en tête : "le calme, avant la tempête". Ce n'est sûrement rien, Mikhail a fait ce qu'il fallait, j'en suis persuadée.
En parlant de ce dernier, nous jouons désormais tous les soirs aux échecs depuis quatre jours et je n'ai encore jamais gagné, ce qui m'irrite fortement, surtout lorsque j'aperçois son air satisfait en fin de partie. Mais ces moments restent agréables, sa compagnie est parfois réconfortante à sa manière, malgré sa froideur impressionnante et son humour peu développé. Concernant mon frère, j'ai l'impression qu'on se rapproche du but chaque jours un peu plus, je le sens. Espérons simplement que désormais, il sache que je suis rentrée en Allemagne et qu'il se mette enfin à ma recherche de son côté également.
-Gerda, pouvez-vous changer le pansement de mon fils ? Me demande une jeune mère en pointant son garçon d'une dizaine d'année. Je me souviens, ce petit était tombé hier en courant après un chat, ce qui a ouvert son genou.
-Bien-sûr. Je prends la valise de secours qui m'a été offerte par le commandant et je change le bandage du garçon. Après cela, je jette un coup d'oeil à mon montre, il va être l'heure de commencer mon "service". Je suis encore à l'infirmerie pour aider les deux médecins, toujours en échange de médicament.
-À ce soir Ada. Cette dernière me lance un petit regard en biais, trop concentré dans sa lecture pour me répondre. J'enfile ma veste puis remonte à la surface, prenant la route à pied. À mi-chemin, je me rends compte que j'ai oublié le paquet de cigarette que m'a offert le commandant il y a deux jours, j'aime bien en prendre une pendant le chemin. Je décide alors de faire rapidement demi-tour et prends un raccourci dans une ruelle étroite pour ne pas perdre de temps.
Alors que je ralentis le pas après avoir entendu un bruit étrange provenant de la maison sur ma droite, je m'avance avec prudence. Serait-ce quelqu'un qui cherche de la nourriture ou simplement un animal qui cherche refuge ? Je passe doucement ma tête à l'intérieur tout en poussant la porte d'entrée qui tient à peine, l'endroit semble abandonné et des trous dans les murs éclairent la pièce. La plupart des meubles sont intacts cependant, le sol est poussiéreux et remplit de de morceaux de bétons.
Soudainement, on m'agrippe le bras pour me tirer à l'intérieur du bâtiment et je termine ma chute en rencontrant brutalement le mur. C'est avec horreur, que je découvre Anatol Wrangel et son regard salace. Je tente de fuir en me relevant pour aller dans une autre pièce mais il attrape ma chevelure bouclée pour m'attirer jusqu'à lui et prendre mon menton dans sa main. Malgré tous mes efforts, sa puissance est bien supérieur à la mienne, je n'ai donc aucune chance de m'en sortir indemne. Ma théorie se confirme lorsqu'il me gifle avec violence.
-À cause de toi, petite salope, j'ai perdu mon influence auprès de Lewinsky, tu vas le regretter. Je hurle lorsque le soldat me frappe de son poing en plein visage, le choc est si violent que je sens ma peau se fracturer dans la bouche et du sang se reprendre un peu partout sur ma langue.
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Le maître du jeu [Nv T3]
Historical FictionDurant 6 longues années de guerre, j'ai été envoyé en France en tant qu'infirmière allemande pour aider mon peuple dans leur victoire. Les nazis. Leur idéologie me répugnait, alors j'ai décidé d'aider la résistance française sans qu'aucun nazi ne s'...