Chapitre 7

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À la fin de ma journée, je rejoins le domicile familial.

Dès le moment où j'ouvre la porte je découvre ma merveilleuse femme qui s'amuse avec nos filles dans le salon.

Cette scène me met du baume cœur et et me le transperce en même temps. 

Je réalise à cet instant que je ne peux pas me permettre de leur faire du mal. Il faut que je résous moi-même mes problèmes. 

Ce sont les miens, pas les leurs, il faut que je me débrouille comme un grand et que je trouve une solution tout seul. Je ne peux pas me permettre de les entraîner là-dedans, le risque est trop grand, c'est trop dangereux. 

Héloïse semble tellement bien dans sa peau. Elle s'entend enfin bien avec ses élèves. Et vient tout juste de trouver un équilibre avec eux. Je n'ai pas envie de rompre ce bonheur qu'elle a eu tant de mal à obtenir.

 Pour le moment, tant qu'elles ne sont pas menacées je ne lui parle de rien. Je sais que c'est mal, mais c'est pour leur bien, leur sécurité ! Je vais voler cet argent et après avoir fait ça, je lui révélerai tout.

 Je ne veux pas l'impliquer là-dedans. Si cela tourne mal, je veux que ce soit moi qui soit inculpé et non pas ma bien-aimée. 

Chassant toutes ces pensées négatives de ma tête, je m'approche de ma tendre femme et lui dépose un baiser sur ses lèvres si douces. 

Puis je prends mes jumelles adorées dans mes bras et nous nous amusons tous les quatre, telle une véritable famille. Telle une famille unie et aimante !

 Ce sont les deux valeurs primordiales qui selon moi doit composer une famille. C'est ce que je retrouvais avec ma mère et mon père : l'amour et la solidarité. 

Je fais de mon mieux pour prendre exemple sur mes parents pour éduquer mes filles. Ils ont étaient tellement formidable avec moi ! 

Je veux à tout prix que mes enfants grandissent dans la bonne humeur et la joie. Je veux leur transmettre ces valeurs que mes parents m'ont appris. 

Pour soulager mon épouse, je prépare le repas. Je m'installe aux fourneaux et je cuisine comme Madame Rose me l'a appris.

 Elle me répétait sans cesse :

" N'oublie pas Pholien, pour plaire aux femmes il faut savoir cuisiner. C'est indispensable ! C'est comme cela que tu vas te démarquer des autres garçons. "

Je ne comprenais pas vraiment pourquoi il fallait absolument cuisiner pour plaire aux femmes. Mon père n'était pas très bon cuisiner et pourtant cela ne l'avait pas empêcher d'épouser maman et d'avoir un fils ensemble. 

Mais pour ne pas vexer Madame Rose qui était si gentille avec moi, j'écoutais ses conseils.

Je passais donc des après-midi à cuisiner toutes sortes de plats à ses côtés. Et étrangement avec tout ce temps que j'ai passé en cuisine, à la fin j'ai fini par y prendre goût. 

J'adorais la compagnie de la vieille dame. Et tout prétexte était bon pour que je sois avec elle. Je me souviens que le plat préféré de Madame Rose était les lasagnes. 

C'est aussi le premier plat que j'ai concocté spécialement pour elle. Je revois encore la fierté dans ses yeux devant le plat que j'avais préparé. 

Elle m'avait félicité et complimenté. Cela m'avait énormément touché qu'elle apprécie mes lasagnes sachant qu'elle était très exigeante avec ce plat. 

C'était son mari qui lui cuisinait sans cesse des lasagnes, et personne ne pouvait rivaliser avec les siennes car d'après ce qu'elle m'a raconté elles étaient délicieuses. Et quand il est décédé, elle avait du mal à en manger car cela lui rappelait son compagnon.

 Cependant je suis débarqué dans sa vie et je l'ai chamboulé. Elle a recommencé à cuisiner des lasagnes sans avoir un sentiment de tristesse en les mangeant. 

Cette femme âgée m'a transmis son savoir et son amour pour la cuisine. Et je ne lui saurais jamais assez reconnaissant de m'avoir fait autant aimé la cuisine. 

Grâce à elle et ses fabuleux conseils, je peux préparer de bons petits plats à ma famille. Je peux les nourrir et voir à quel point ma préparation leur plaît. 

Et cette satisfaction que j'éprouve dans tout mon être quand ma femme me fait l'éloge de mon plat, fait de moi le plus heureux des hommes.

 A la fin du repas, nous bordons nos deux princesses dans leurs lits et nous nous installons sur le canapé pour regarder une série. Nous prenons ce moment où nous sommes que tous les deux pour parler de nos enfants.

 Azalée a des soucis de concentration en classe. Elle a des difficultés à se focaliser sur les dires de la maîtresse quand elle lui demande de faire un travail.

Elle est un peu rêveuse, voire même tête en l'air et maladroite. Elle est la plupart du temps dans la lune. 

Je me reconnais en elle sur ces points là, moi aussi je n'écoutais pas attentivement ce que les enseignants me racontaient.

Je ne pouvais pas m'empêcher au bout d'un moment de décrocher et d'être dans ma bulle. 

Maëlys quant à elle est très studieuse et à l'écoute. Elle assimile les choses très rapidement contrairement à sa sœur qui met toujours un peu de temps à comprendre les choses. Elle a pris des gènes d'Héloïse de ce côté là. 

La belle rousse était si appliquée et sérieuse dans ses études. Je ne dis pas que je ne me souciais pas des études, au contraire cela avait de l'importance pour moi.

Mais pas autant que ma femme qui se consacrait entièrement à ça. Elle ne faisait rien passer avant ça. 

Moi aussi j'y accordais une importance particulière parce que je voulais réussir ma vie. Je voulais montrer à mes parents qui étaient là haut que j'y suis arrivé et qu'ils peuvent être fiers de moi.

 Leur prouver que je suis à parvenu à reprendre le court de la vie sans leur présence. J'aurais tellement aimé qu'ils rencontrent la fabuleuse fille qui est ma femme. 

Je suis persuadé qu'ils l'auraient adoré et qu'ils l'auraient considéré comme leur propre fille...

 Mais ce que je regrette par dessus tout, c'est le fait que mes deux petits anges ne verront jamais leurs grand parents qui les auraient tant aimé... 

Cependant, il y avait bien une chose qui était plus importante que les études selon moi : Madame Rose. 

J'étais prêt à rater des cours pour m'occuper d'elle. Je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour l'aider. 

Elle qui m'avait recueilli alors que je n'avais pas d'endroit où aller. Je me devais de lui rendre la pareille et la soulager dans son quotidien en exécutant toutes les tâches domestiques.

 Je me devais d'être utile pour qu'elle me garde et qu'elle ne me renvoie pas au foyer que je méprisais tant.

 Mais je me suis rendu compte que je n'avais pas besoin de faire autant d'effort pour qu'elle m'apprécie. J'avais juste à être totalement honnête avec elle. 

C'est donc la seule et unique personne qui a fait partie de ma vie qui connaît mon passé. C'est la seule personne à laquelle je me suis ouvert, mais c'est parce que je n'avais pas me choix. 

Je me devais de lui dire ce qui m'étais arrivé et pourquoi je m'étais retrouvé dans cette situation, sinon elle allait me rejeter. Et j'allais encore me retrouver dans la rue sans endroit où me réfugier.

 Je l'aimais cette drôle de dame, elle faisait partie de ma famille, elle représentait ma famille. Et j'étais soulagé d'avoir trouvé quelqu'un d'aussi bienveillant qu'elle.

 Elle m'a sauvé alors que j'étais anéanti et brisé. Si je n'avais pas croisé son chemin, j'ignore l'homme que je serai devenu aujourd'hui. 

En tout cas ce qui est certain, c'est que je ne serai pas celui que je suis et celui dont je suis si fier...

***

Voilà le 7ème chapitre !

Alors qu'en pensez vous ? Cela vous a plu ? 

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