L'univers de Joy - Tome 1

36- Une maison sur la plage

— Alors ça y est, dit Sam, c'est fini ?

— Oui, lui réponds-je, tout est fini.

Les garçons me regardent, et je ne peux m'empêcher d'éprouver un peu de fierté. J'ai battu Renée. J'ai récupéré ses pouvoirs, et je l'ai battue. A tout jamais.

Et alors, quand je réalise que tout est terminé, je prends une grande inspiration – pour me donner du courage – et je tourne la tête vers la droite. Ici, je plante mon regard dans celui de Bucky, et esquisse un sourire. C'était osé. Mais payant, car Bucky me rend mon sourire sans attendre une seconde.

En nous voyant nous regarder comme ça tous les deux, Sam hausse les sourcils avant de grimacer.

— Bon, euh... je vais dehors prévenir les autres.

L'instant suivant, il disparait dans les ruines qu'il reste du repère de Renée et Bucky et moi nous retrouvons seuls, tous les deux. Je ne sais pas trop ce que je dois dire. Je suis heureuse de ne pas être morte ? Tu es super sexy quand tu te bats ?

Je n'arrive pas à choisir, alors j'opte pour une alternative.

— Une maison sur la plage et des tas d'enfants, hein ? dis-je finalement en riant.

— Oh, ça va. Ne commence pas.

— Eh ! Je n'ai...

Bucky ne me laisse pas terminer. Il avance vers moi d'une rapidité déconcertante et une fois arrivé à destination, il attrape mon visage et m'embrasse en mêlant à sa fougue toutes ses peurs, toute sa colère, mais aussi et surtout toute la joie qu'il ressent à cet instant. C'est tellement puissant que j'ai l'impression de pouvoir sentir son bonheur jusque dans mes propres veines. Je lui rends son baiser avec au moins autant de puissance que lui, nos lèvres s'emmêlant les unes contre les autres et nous mains explorant nos visages, nos cheveux, nos corps.

Après un moment qui me parait à la fois infiniment long et bien trop court, nous relâchons notre étreinte. Pourtant, Bucky ne me lâche pas totalement. Après s'être légèrement éloigné de moi, il glisse sa main dans la mienne et me hoche la tête. Alors, une nouvelle fois, je lui souris.

— Tu es craquante comme ça, princesse.

— Tais-toi, Barnes. Si tu ne veux pas te prendre un nouveau coup au visage.

— Compris.

Alors que je ne peux m'empêcher de sourire une fois de plus, Bucky tire légèrement ma main vers l'avant et ensemble, nous quittons ce qu'il reste de cet endroit sans plus jamais nous retourner.