Romance Infidèle [TERMINÉE]

24 - Dernier Chapitre

Le véhicule les déposa devant un immeuble, que Victor reconnut. Ella le guida donc vers son appartement, pour la seconde fois depuis leur rencontre.

Une fois entrés, Ella l'embrassa à nouveau. Un sentiment de bien-être total parcourait Victor, il avait envie de tellement plus. Mais il repoussa délicatement la jeune fille.

- Cette soirée a été riche en émotions, avoua-t-il. Et tu as l'air d'avoir beaucoup bu, je ne veux pas profiter de toi.

- Comme je t'ai dis, tu ne profites pas de moi. Ça fait des mois que je pense à toi tout le temps, Victor. Et je n'ai pas tant bu que ça, j'étais juste pas bien à cause de ce gars qui m'a agressée. Maintenant, je vais mieux.

Ella le fixa d'un air inquiet avant de demander :

- Oh non, tu as changé d'avis ? Tu regrettes ?

- Pas du tout ! Ma relation avec Diana n'allait plus depuis longtemps. Grâce à toi j'ai ouvert les yeux.

- Non, corrigea-t-elle. T'étais pas "aveugle". T'avais les moyens de le voir, mais t'as préféré rester dans ta zone de confort par pur choix. T'aurais dû ouvrir les yeux tout seul.

- Je sais, j'ai agis comme un connard... Je pensais même pas que tu voudrais encore de moi...

Elle baissa les yeux et murmura :

- Je ne devrais pas vouloir de toi. Mais les sentiments, ça se contrôle pas... J'ai une attirance pour toi, que j'essaie de masquer. J'ai essayé de lutter contre pendant trois moi, et pendant tout le dîner. Mais quelque chose en toi m'attire de manière inconditionnelle.

- Les étincelles.

- Les quoi ?

- Moi aussi je les ressens, ces étincelles, expliqua Victor. Quand on est tout les deux, nos corps réagissent et font des étincelles. On est compatibles tous les deux, comme si nos corps nous guidaient comme des aimants l'un vers l'autre.

- C'est pulsionnel, résuma Ella.

- Pas uniquement. C'est pas juste une attirance physique. C'est une attirance d'esprit aussi. Tu me fascines, tu me fais vivre.

- Je comprends. C'est pour la même raison je suppose que je n'ai jamais arrêté de penser à toi.

Et sur ces mots, Ella guida Victor vers son lit...

*

- Viens contre moi, murmura Victor juste avant de s'endormir.

Elle se rapprocha et posa sa tête sur son bras. Il l'embrassa sur le front, et sombra dans un doux sommeil.

*

Il se réveilla avant elle. Sa chambre rose aux décorations fleuries contrastait avec son caractère farouche. Il ne l'avait pas remarqué la première nuit.

Il ne savait pas quoi faire. La réveiller ? Aller en bas à la boulangerie chercher les croissants comme dans les films, en lui faisant croire qu'il serait parti et puis « et non, surprise, j'ai ramené le petit dej ! » ?

Finalement, il se contenta de faire comme presque tout le monde : il regarda son téléphone.

3 messages de Diana. Il avait oublié d'enlever le cœur à son surnom.

"Tu viendras chercher tes affaires dans la semaine. Je vois avec l'agence comment rendre l'appartement."

"T'es quand même un vrai connard"

"Désolée, j'aurai pas du t'insulter".

Il leva les yeux au ciel, et continua d'ouvrir ses notifications.

Un message de Romain : "Hey bro, Noha me demande si tu es bien avec Ella, elle ne répond pas à son téléphone, tu peux le rassurer stp ?".

Il ouvrit la conversation et répondit : "Yo bro, je suis avec elle, elle va bien. Je t'appelle dans la journée."

Puis il se rallongea auprès d'Ella. Il passa son bras sur elle.

La nuit avait été aussi belle que la première, beaucoup plus passionnelle que toutes les nuits cumulées avec Diana. A tel point qu'il aurait bien envie de recommencer ce matin...

Mais elle semblait dormir à points fermés.

Il se leva donc, nu. Il ne trouva pas son caleçon, tant pis. Il fit le tour de la chambre. Beaucoup de bazar, clairement. Des fiches de cours dans tous les sens, des doudous au sol, des paquets de gâteaux sur la table, un pot de Nutella entamé à la cuillère sur le bureau. Et, sur le mur, une photo en noir et blanc d'elle petite avec un autre enfant.

Son frère décédé, très certainement.

Il évita les multiples obstacles au sol (du maquillage, des livres et des habits). Puis, il se souvient qu'elle habitait un studio. Pas possible d'aller se poser sur le canapé comme chez lui, dans son grand appartement. Il s'assit donc sur une chaise.

Il prépara du café, et le bruit finit par la réveiller.

- T'es pas parti ? demanda-t-elle en se redressant.

Ils étaient tous les deux totalement nus. Elle se leva, attrapa une tasse et se servit du café.

- Tu veux que je parte ? demanda-t-il.

Ella s'approcha, posa les mains sur ses épaules en lui faisant signe de se rassoir, puis s'assit sur ses genoux, et Victor senti le désir remonter en lui.

- Sinon, je peux t'embrasser sur cette chaise et...

- Embrasse-moi où tu veux, accepta-t-il instantanément.

*

- Tu veux toujours pas partir ? redemanda Ella en se rhabillant plusieurs minutes plus tard.

Victor sourit. Honnêtement, il n'avait pas envie de partir aujourd'hui. Ni même demain, ni même les jours à venir. Il ressentait une passion intense pour elle et se doutait qu'il n'était pas prêt de s'en lasser.

Mais, pensait-il, tout cela, il ne lui avait jamais dit. Peut-être serait-il bien qu'il se lance et avoue ses sentiments, non ?

Son cœur accéléra à nouveau d'appréhension.

Il se leva, et prit la main d'Ella. Il ne savait toujours pas quoi dire exactement. Tant pis. Impro.

- Non, j'ai pas envie de partir. Depuis trois mois, je pense à toi tous les jours, et, même si j'ai fait du mal à Diana, je ne regrette pas une seule seconde de t'avoir rencontrée. Je suis super nul en déclarations Ella, je suis juste un gars normal, comme tout le monde, dans sa routine et qui n'ose pas tenter de nouvelles expériences, une vraie poule mouillée, sans originalité. Mais aujourd'hui, j'ai envie d'apprendre à te connaître, j'ai envie de dormir avec toi toutes les nuits, découvrir les histoires derrière chacune de tes photos sur ton mur, tes forces et tes faiblesses. Je me dis que je suis sûrement trop "un connard" pour toi, un mec qui trompe sa copine et qui assume même pas. Oui, je suis ce genre de mec, oui, j'en ai honte. Je ne peux pas te dire "je vais changer" parce que c'est ce que disent tous les connards. Mais Ella, je veux te découvrir et tenter l'aventure avec toi. Tu es une fille incroyablement complexe et originale, avec une vie beaucoup plus compliquée que la mienne, et je t'admire tellement.

Elle laissa planer un silence, bouche bée, puis s'approcha et lui murmura :

- Oui, tu es un gars normal, comme tu dis. Mais j'aime les gens normaux, ils stabilisent ma vie. Et aussi, accessoirement tu as évité une agression sexuelle, c'est pas rien. Enfin, tu en connais beaucoup des gars normaux qui font ce genre de déclaration ?

- Heu, je sais pas moi je...

- Personne ne m'avait jamais fait une telle déclaration Victor. Avec tes mots, ajouta-t-elle avant de l'embrasser passionnément.

Une nouvelle vague de bien-être le parcouru, chaude et intense.

- Peut-être que dans trois jours tu te laisseras, remarqua-t-elle en reculant.

- Non !

- Si, peut-être. Soyons réalistes.

- Mais ?

- Je pense que ça vaut le coup d'essayer.