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Encore. Encore une déception.

Tu te sentais souillée, comme si on t'avait marché dessus tel un vulgaire déchet.

Ray. Il t'avait profondément trahie et utilisée pour arriver à ses fins. La colère, la rage, la tristesse, la déception. Tous ses sentiments s'engouffrèrent en toi si vite que tu perdis pied.

Il était juste là, prenant sa douche, la conscience tranquille.

Ce jour là, le moment que vous aviez partagé. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Il voulait juste énerver Norman, le provoquer ?

Alors tu n'étais que ça ? Qu'un moyen de provocation ?

Et Sherry, elle en était complice. Tout cela n'était qu'un jeu, depuis le début. Ta compassion pour elle ne faisait que lui rendre la tâche plus simple. Toi qui pensait te faire une nouvelle amie.

Son intérêt soudain pour Norman, ce baiser dans la bibliothèque, le fait que le livre que tu cherchais se trouvait près d'elle. Tout, tout était calculé pour que tu mettes une distance entre toi et lui.

Tu pensais que Ray avait véritablement de l'intérêt pour toi, qu'il t'aimait, et tu commençais à peine à le considérer que la vérité assena son coup de grace.

Mais plus que la colère te vint un étrange vide, comme si tout repartait à zéro. Tu n'aimais pas cette sensation, le sentiments que le trouble de tes pensées ne menaient à rien. Tes angoisses, tes espérances furent piétinées et n'avaient maintenant plus de sens.

Tout ce que tu avais réussi à perdre c'était Ray et Norman dans la même lancée. L'un par stupidité, l'autre par naïveté.

Tu sentis quelques larmes de frustration monter dans tes yeux tandis que tu rangeais ton téléphone dans ton sac d'un main indécise. C'était des larmes de fierté, celles de ton ego insulté.

Tu décidas de quitter l'appartement sans confronter Ray pour l'instant, le moment viendrait. Tu arrivais à peine à y croire, mais le déni s'éloignait de plus en plus. Tu dévalas les escaliers, n'ayant pas la patience d'attendre l'ascenseur, tes larmes tombant à chaque secousse, entre chaque marche.

Tu ne pouvais pas juste rentrer dans cet état, Emma allait s'inquiéter. Alors tu marchas un peu aux alentours, dans un lieu que tu ne connaissais pas tellement puisque c'était chez Ray.

Tes pieds traînaient, la teinte noire du peu de mascara que tu portais semblait d'imprimer sur ta joue. Ce n'était partant pas ton genre ce style de crise de larmes. Mais c'était tellement soudain, tellement innatendu et si blessant qu'il en était trop.

Tu finis par prendre le bus en essayant de ne pas troo te faire remarquer par les autre voyageurs. Il faisait froid, sombre. C'était presque un miracle qu'il ne se soit pas mis à pleuvoir.

Tes doigts étaient devenus rouges. Ce froid, tu le ressentais plus que simplement sur ton corps. C'était le froid après la chaleur, le froid après le bonheur et l'affection d'un soleil aux cheveux noirs que tu pensais t'étais réservé.

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Norman, tu devrais lui dire avant qu'il ne soit blessé lui aussi. Il avait peut être fini par ressentir quelque chose pour elle, il ne fallait pas attendre plus longtemps. Tu étais bientôt arrivée chez toi mais il n'était pas trop tard.

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READER : Est-ce que tu peux m'envoyer ton adresse s'il te plaît ?

NORMAN : Bonsoir ?

READER : S'il te plaît, faut vraiment qu'on parle.

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White book [ Norman X Reader ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant