Chapitre 27

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Point de vue de Death : 

On a plus ou moins réglé tous les problèmes urgents de ma petite-fille. Les triplés devraient arriver en début de semaine prochaine donc Jenny est relativement calme malgré ses hormones en folie.

Je peux donc me concentrer sur Meli et ses problème d'expression et de communication.

Exercice numéro un : la faire crier. 

Ma petite-fille a comme problème principal de ne pas savoir exprimer ses émotions les plus simples comme les plus violente. Un sourd peu crier. Même s'il ne formule pas de mot, si on le fout suffisamment en rogne les sont sortent. Pas pour Meli. Elle a comme paradoxe qu'elle parle comme quelqu'un qui entend mais dès qu'il s'agit de lever la voix pour exprimer son mécontentement, elle n'en est plus capable et ne pas exprimer sa colère ou sa tristesse c'est très mauvais. 

Donc elle va crier. Enfin elle va essayer parce que c'est pas gagné vu ce que j'en ai vu. Je l'ai emmené au terrain du lac  pour l'occasion et ça me ravi de voir qu'elle n'est plus autant sur ces gardes avec moi qu'il y a quelques semaines.

"Tu veux que je cri dans un oreiller ? Demande-t-elle sceptique. 

- Oui. 

- Sérieusement papi ?

- Oui. À moins que tu préfère le faire sans ? 

- Non c'est bon ça ira."

Meli est très pudique. Son passé fait qu'elle n'est pas coquette, qu'elle est discrète et qu'elle n'aime pas le regard des gens sur elle. En bref, une totale introvertie ce qui est très loin de la petite fille joyeuse et confiante qu'elle était avant que Lucy ne l'enlève. Cette petite tignasse rousse qui m'appelait papi sans rougir et qui se moquait ouvertement du fils du président en le traitant de tête de noeud comme son père lui avait apprit. 

Ouais, c'était notre petite tignasse rousse. 

Et dire qu'elle a du sang irlandais dans ses veines, ça va être drôle les réunions de familles. 

"Papi ? Tu entend quelque-chose ?"

Je sors de mes pensées et écoute ma petite-fille en train de gueuler dans son oreiller. Au moins il y a du son, c'est déjà un progrès. 

"Te bloque pas, utilise ton diaphragme et fait sortir le son. 

- T'es vraiment sûr que je peux ?"

Je vois dans ses yeux une hésitation, une crainte, je vois qu'elle est loin d'être rassurée.

"Meli, tu n'as pas à avoir peur de faire du bruit. C'est parfaitement normal de crier quand on est en colère, qu'on a mal ou qu'on a peur. Ta mère ne peux plus te faire de mal car si j'ai bien compris, ses cendres nourrissent les poissons depuis plusieurs mois déjà. Elle ne te fera plus de mal. 

- J'ai l'impression d'être une enfant qui a peur du noir. 

- Ton développement émotionnel a été stoppé très tôt, c'est normal que tu ne sois pas à l'aise avec ça. Pour remédier à ça, il faut que tu apprennes à t'exprimer et c'est la raison pour laquelle tu cris dans ce coussin. 

- Décidément je préfère quand tu es mon grand-père plutôt que mon client. Sourit-elle.

- Désolé pour la main. 

- C'est pas grave. Je peux te faire un câlin ?"

Ça c'est quelque chose qui n'a pas changé. Elle a toujours été très câlin, particulièrement quand elle ne se sent pas en sécurité. Je la prend dans mes bras, ça fait tellement longtemps. Elle m'arrivait même pas au bassin et maintenant elle est presque aussi grande que moi ! J'ai dû me tasser un peu aussi. Elle a grandi la tignasse rousse, le temps est passé trop vite et elle a déjà pris plus de vingt ans. Parfois j'aimerais pouvoir ressusciter les morts, juste pour le plaisir de tuer Lucy à nouveau. 

Baby SnakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant