Chapitre 10- "Ils doivent tous me détester..."

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-Qu'est-ce que c'est que ce cirque?

Telles sont les paroles que George Harrison a murmurées en voyant l'état dans lequel se trouve son salon.

Des photos sont éparpillées de part et d'autre sur le canapé, tandis que des journaux gisent à côté du fauteuil. Et, plus étonnant encore, Brian Epstein, son manager, dort profondément sur le fauteuil. Il remarque cependant les petites cernes qui font le contour de ses yeux et il devine que Brian a dû être en manque de sommeil ces derniers temps.

Alors, ce dont George a entendu parler peut s'avérer être vrai? Ce constat lui fait peur. D'autant plus que son voyage ne s'est pas du tout déroulé comme prévu...

Après avoir soigneusement fermé la porte d'entrée, il se dirige vers la pile de journaux à côté du fauteuil. En prenant soin de ne pas réveiller son manager, il prend le journal qui se trouve au-dessus de la pile.

Le guitariste va ensuite s'asseoir sur le canapé en redoutant ce qu'il va lire. Le titre lui fait l'effet d'un coup de poing dans le ventre:

Les Beatles perdent leur guitariste!

George sent son estomac se tordre pendant qu'il poursuit sa lecture. Ce qu'il lit lui semble si... improbable. Des milliers de questions viennent aussitôt lui tarauder l'esprit si bien qu'il se sent incapable de mettre de l'ordre dans ses pensées.

Ce qu'il vient de lire est si... effrayant qu'il n'en a pas les mots.

Le jeune homme est tellement submergé par l'incompréhension, la sidération et la stupéfaction qu'il n'a pas remarqué que son manager vient de se réveiller.

Ce dernier ouvre lentement les yeux avant de remarquer la présence du musicien.

Et à ce moment-là, tout lui revient en mémoire. Il se met à cligner rapidement des yeux tout en se demandant s'il n'est pas en train de devenir fou. Non. Ce n'est pas possible. Ça ne peut pas être...

-George...?

Il l'a murmuré de manière très basse, et pourtant, le jeune homme en face de lui tourne la tête vers sa direction, le visage grave.

-C'est... c'est vraiment...?

George se lève alors doucement et avance vers Brian qui a les yeux arrondis par la surprise, l'incrédulité et même par une certaine peur, comme s'il venait de voir un fantôme.

Le jeune musicien se baisse de façon à ce qu'il soit au même niveau que Brian. Là, il lui serre son genou et fixe son regard brun et profond droit dans les yeux de son manager.

-C'est bien moi, Brian, lui dit-il d'une voix calme malgré le tourment qu'il ressent. Je suis bien vivant.

Cette fois, les nerfs du manager semblent être sur le point de lâcher. Il a déjà vécu une semaine très difficile, entre la disparition de George, la presse qui ne veut plus les lâcher lui et les autres Beatles, le fait qu'il doive courir à droite à gauche sans arrêt, la fatigue, le stress, le deuil...

Et maintenant George qui s'avère être bien vivant, contre toute attente.

Tout cela achève de faire craquer le manager qui se met à sangloter. Il essaie de cacher son visage mais n'y parvient pas. George place une main sur le dos de Brian tout en le laissant pleurer à son aise.

We Can Work It Out ᵇᵉᵃᵗˡᵉˢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant