Chapitre 9- Lettres inquiétantes

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Chez lui, Paul McCartney émerge péniblement de son sommeil. Il a essayé par tous les moyens de dormir, mais ce n'est que vers cinq heures du matin qu'il a réussi à trouver le sommeil.

Et son sommeil n'aura duré que trois heures et demie.

Pendant quelques secondes, il a cru qu'il se réveillait d'un cauchemar, que cette histoire de George qui s'est donné la mort n'a jamais eu lieu. Et pourtant, la réalité l'a vite rattrapé.

Il s'assied sur son lit et se gratte les cheveux. C'est aujourd'hui que lui, Ringo et John doivent se rendre au commissariat. Bien que cela les aidera pour élucider le mystère concernant la mort de George, Paul ne peut s'empêcher d'éprouver un sentiment... de culpabilité. Pour répondre aux questions qu'on leur posera, ils devront se remémorer la dispute ayant précipité le départ de leur ami. Tous ont leur part dans cette affaire, et pourtant, Paul sait qu'il aurait dû s'investir plus.

Il aurait dû essayer de comprendre son ami.

Car quand il y pense, les dernières paroles qu'il a adressées à son ami étaient loin d'être encourageantes. On a toujours fait comme ça. Pourquoi tu voudrais tout changer? Il se rend compte à quel point le ton qu'il a utilisé en disant ça était d'une arrogance extrême. C'est d'ailleurs surprenant que George ne l'ait pas mal pris. Mais ce qu'il a dit en guise de réponse prouvait à quel point le jeune homme n'était pas quelqu'un qui se laissait faire. Je ne veux pas tout changer, Paul. Je veux juste écrire plus de chansons, comme toi et John. Ce petit rien de sarcasme qui était présent dans sa voix ne laissait aucun doute sur ce sujet. Mais malgré ça, ni Paul ni John n'ont eu la pertinence de le prendre au sérieux. Et aujourd'hui, ils en paient les frais. Ils auront la mort de leur ami sur la conscience pendant toute leur vie.

Paul décide de s'habiller malgré l'immense léthargie qu'il ressent. Le jeune homme a toujours été un perfectionniste dans l'âme et prend toujours un soin méticuleux à faire les choses de manière impeccable. Et c'est ce qu'il fait alors qu'il se revêt de son costard et de sa cravate, à une vitesse plus lente que d'habitude pour des raisons évidentes.

Une fois cela fait, il sort vérifier s'il a reçu du courrier. En ouvrant sa boîte aux lettres, il découvre une grande quantité de cartes provenant sans doute des fans. Depuis le début de leur aventure, les Beatles reçoivent quasiment tous les jours une montagne de déclarations enflammées de la part de leurs admiratrices. Et c'est sans grande surprise que le bassiste se saisit de toutes ces cartes.

Il prépare ensuite une tasse de thé (on est anglais ou on ne l'est pas) avec des toasts grillés pour pouvoir lire tous ses courriers. Une fois installé avec une cigarette à la main, il commence à regarder les différentes qu'on lui a envoyées. Un moment donné, son regard se pose sur une enveloppe de couleur noire. Surpris et curieux, le musicien commence à la déchirer pour lire le contenu de la lettre que l'enveloppe renferme. Ce qu'il y trouve le scotche sur place. 

Ton ami est mort, Paulie. A cause de toi et de tes autres compères. Fais attention, tu seras le prochain. Tu n'y échapperas pas. Ta popularité ne te protégera pas, comme elle n'a pas pu protéger ton ami. Et vous y passerez tous, bientôt. Toi et ton groupe minable ne serez plus qu'un vieux souvenir. Je mettrai mon plan à exécution.  

Paul en a des sueurs froides et ses mains commencent à trembler. C'est une lettre pleine de menaces et de haine. Il a dû relire la lettre plusieurs fois pour s'assurer qu'il en est bien le destinataire. Et en vérifiant à plusieurs reprises, il voit que l'auteur est anonyme.

Et pourtant, il a l'impression de reconnaître cette écriture, et c'est ce qui lui fait le plus peur. Il a cru qu'il ne reverrait jamais cette personne, mais cette lettre vient de lui prouver que cet individu est de retour dans sa vie. Dans leur vie.

Sa respiration se fait de plus en plus rapide. Et si cette personne avait réellement tué George? Est-ce que cette lettre est un indice sur l'identité de son meurtrier?

Paul se précipite sur le téléphone fixe. Il compose le numéro de Ringo et par chance, celui-ci décroche assez rapidement.

-Allô?

Au ton de sa voix, Paul devine qu'il n'a pas vraiment envie d'être dérangé.

Mais il faut qu'il sache quelque chose.

-Ringo, c'est moi. Il faut que je te parle d'un truc important.

A l'autre bout du fil, le batteur devient plus attentif.

-Je t'écoute.

-Est-ce que tu as reçu des lettres de menace récemment?

Ringo reste silencieux pendant un petit moment avant de répondre:

-Non... tu en as reçu, toi?

-Oui, ce matin-même. 

Il déglutit puis continue d'une voix tremblante:

-Je crois savoir qui est derrière tout ça.

-Quoi?!, s'exclame le batteur, incrédule. Qui ça?

-Je vous raconterai plus tard... Je vais d'abord passer voir Brian et prendre des nouvelles de John. Tu t'es déjà apprêté? 

-Pas encore, je suis en pyjama, là.

Paul regarde sa montre puis ajoute:

-Je viens te chercher dans, disons, une quinzaine de minutes. Ah, et vérifie dans ta boîte aux lettres si tu n'as pas quelque chose, toi aussi.

-Je rêve ou tu viens de me dire que tu me serviras de taxi? J'aurais jamais cru ça possible.

Ce qui est incroyable avec Ringo, c'est que peu importe les situations dans lesquelles il se trouve, qu'elles soient comiques ou tragiques, il trouvera toujours le moyen de rire et de faire rire. Et en entendant ces mots, Paul ne peut s'empêcher de pouffer de rire.

 -T'es stupide, Ringo. Allez, à tout à l'heure.

En raccrochant, Paul sent l'appréhension prendre possession de lui. Il vient de proposer à son ami de le prendre dans sa voiture. Mais n'est-ce pas ainsi que George a été tué? Quelqu'un a mis le feu à sa voiture sans qu'il ne le sache. A moins qu'il n'ait lui aussi reçu des lettres de menace... Mais lui a été tué pendant la nuit. Est-ce que cela empêcherait son assassin d'attenter à la vie de Ringo et la sienne pendant la journée? 

Il faut pourtant qu'il le fasse. S'ils veulent élucider ce mystère, ils n'ont pas d'autres choix que de prendre ce risque. En s'installant dans sa voiture, il prie pour que rien ne leur arrive.

Il arrive devant chez Ringo l'esprit perturbé. Après avoir attendu pendant quelques secondes, il voit son ami quitter son domicile. Paul remarque que le teint du batteur est d'une pâleur à faire peur. Il se sent aussitôt concerné, car nul doute qu'il a lui aussi reçu des choses inquiétantes.

Alors qu'il s'assied à côté de lui, Paul distingue des larmes dans les yeux bleus de Ringo. Il pose une main réconfortante sur son épaule. Visiblement, le batteur a également eu des lettres menaçantes. Après un moment de silence durant lequel Ringo essuie promptement ses larmes, Paul lui demande doucement:

-Tu as pris les lettres avec toi?

Le batteur hoche lentement la tête. Après quoi, Paul fait démarrer le moteur pour aller chez George retrouver leur manager.




J'espère que ce chapitre vous aura plu^^

Au prochain chapitre, on retrouve George!

We Can Work It Out ᵇᵉᵃᵗˡᵉˢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant