-Alors, ça s'est passé comment au commissariat?, demande George, au téléphone avec Ringo.
A l'autre bout du fil, le batteur soupire.
-Eh bien, le commissaire s'est montré si désagréable avec nous qu'on aurait dit que John allait le réduire en charpie. Mais je crois qu'on a tous voulu le remettre à sa place, Brian y compris.
-Je vois, répond George en riant légèrement. Tu m'as dit que Mal et Neil vous accompagnaient aussi, c'est bien ça?
-Oui. Par prudence, Brian s'est dit qu'il vaudrait mieux qu'ils viennent avec nous. Et comme d'habitude, il a eu raison.
-Ce n'est pas pour rien qu'il est notre manager.
-Et tu sais quoi? Tu as même un admirateur qui n'est autre que.... le fils du commissaire!
-Ah bon?, fait George, incrédule. Il a réussi à s'approcher de vous?
-Non, son père le lui a interdit. Mais il n'a vu que moi, après qu'on ait eu fini avec Ritter.
Le jeune guitariste médite l'information pendant quelques secondes. Il dit alors:
-C'est drôle quand même. Pendant tout ce temps, je croyais que notre public était exclusivement féminin.
-J'ai pensé à la même chose, moi aussi. Et honnêtement, je me demande si on a autant d'admirateurs que d'admiratrices.
-Peut-être qu'on aura plus de fans de la gente masculine dans le futur, qui sait? Imaginons par exemple deux garçons, Alex et Fred. Ils ne se connaissent pas et n'ont aucun point commun, sauf le fait qu'ils soient fans des Beatles. Et c'est finalement grâce à ça qu'ils deviennent amis.
Il entend Ringo éclater de rire.
-Ce serait marrant. Des amitiés se créeraient grâce à nous. Après tout, ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs?
-Oh? C'est qui, "on"?
-Je n'en sais fichtre rien. Sûrement quelqu'un qui a existé il y a longtemps.
-C'est très précis, ça, dis donc.
-Je suis la précision incarnée, c'est pour ça.
Cette conversation ne mène les deux hommes nulle part, mais il est clair que cela leur a manqué aussi bien à l'un qu'à l'autre.
-Et toi, George?, demande Ringo. Comment tu te sens?
Le guitariste soupire. Depuis son retour à Londres, hier matin, il n'a fait que lire et relire les journaux qui gisaient dans son salon. Il les a tellement lus qu'il est persuadé d'en avoir retenu chaque mot. Brian lui a recommandé de ne pas sortir de chez lui pour éviter qu'on le reconnaisse et que cela dégénère. Par conséquent, il ne peut non seulement voir personne, mais cela fait qu'il n'y a pas grand chose avec lesquelles il peut s'occuper. En résumé, quand ses amis ont quitté son domicile, il a joué de la guitare et a commencé à composer une chanson. Comme cela n'a fait qu'accentuer ses souvenirs de son séjour auprès des Cadbury, mais également de Pattie qui le croit mort et qui est loin de lui sans qu'il ne sache quand elle reviendra, il a voulu arrêter et a décidé de lire les nombreux journaux présents chez lui. Tous, sans aucune exception, parlent de lui, de sa disparition, et du reste des Beatles. Bien que cela fasse déjà trois ans qu'ils sont célèbres, George est toujours étonné de voir à quel point ils font parler d'eux, à tel point qu'il en a des fois assez de voir leur visage sur chaque affiche qu'il croise dans la rue. En réalité, il pense que, des quatre Beatles, il est celui qui parvient à garder une certaine distance par rapport à leur popularité. C'est d'ailleurs pour cela que l'on a l'impression qu'il est plus discret que les autres, alors que comme eux, il fait beaucoup de sarcasme dans leurs interviews, et parfois même plus qu'eux.
VOUS LISEZ
We Can Work It Out ᵇᵉᵃᵗˡᵉˢ
Fiksi PenggemarSuite à une dispute entre les Beatles, l'un des guitaristes, George Harrison, quitte précipitamment le groupe. Le lendemain, une tragédie survient. Comment le groupe légendaire ainsi que leur entourage vont-ils surmonter les épreuves qui les attend...