Chapitre 22- Complications

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L'ambiance entre les trois Beatles restants est pour le moins... très tendue.

Cela fait maintenant plus de trois heures que George et Pattie se sont rendus au commissariat, et ils n'ont toujours pas eu de nouvelles depuis. Et plus le temps passe, plus leur inquiétude monte d'un cran.

John ne cesse de tourner en rond dans le salon, comme un lion en cage. L'anxiété sur son visage est évidente, tout comme celle de ses deux amis. Si Ringo, pour gérer son angoisse, triture le bout des manches de sa veste, Paul en revanche s'occupe en faisant tourner une cuillère à café sur elle-même, sur la table basse qui contient encore le plateau avec la bouilloire et les tasses avec le thé entamé. Cette attente commence à peser lourdement sur les nerfs des trois jeunes hommes. Ils ont été tentés à plusieurs reprises d'appeler le commissariat pour s'assurer que George et Pattie n'aient rien, mais s'ils le faisaient, ils sont persuadés que cela fera rater leur plan.

Mais bon sang, que fabriquent George et Pattie? Ils se sont pourtant tous mis d'accord avant qu'ils ne partent. Si jamais ils mettaient plus de temps de prévu, Pattie leur téléphonerait pour leur expliquer la situation. Alors pourquoi cela prend autant de temps?

Finalement, John se met à jurer tout en se dirigeant vers le téléphone.

-Cette fois c'en est trop. J'appelle le commissariat.

-Non! s'oppose Paul. On a dit qu'on s'en tenait au plan.

-Bon sang, Paul, ça fait trois heures qu'on les attend! Trois heures!!! Il leur est forcément arrivé quelque chose!

-S'ils mettent plus de temps que prévu, c'est sûrement parce que le commissaire comptait avoir le plus d'informations possibles sur cette affaire. C'est vrai! Puisque George a choisi de se dévoiler, Ritter a certainement voulu connaître tout ce qui s'est passé pendant que George était chez les Cadbury.

Mais John secoue la tête avec incrédulité.

-Tu vois? Tu es encore dans le déni! George est clairement en danger et toi, tu fais tout pour ne pas t'en mêler. C'est tout ce que tu sais faire.

Indigné, le bassiste se relève brutalement.

-Je t'interdis de dire ça, Lennon! Je me soucie de George autant que toi. Et au cas où tu aurais oublié, j'ai connu George depuis plus longtemps que vous tous. Donc ne me dis pas comment je dois me comporter.

-Sinon quoi?, rétorque le guitariste en haussant la voix.

Paul s'apprête à son tour à lancer une pique lorsque Ringo intervient:

-Vous avez pas fini, vous deux?

Aussitôt, les deux hommes arrêtent de s'agiter.

-Vous croyez que c'est en vous criant dessus que ça va faire avancer le temps? Je comprends que vous soyez inquiets, nous le sommes tous... Mais s'il vous plaît, ne dîtes pas des choses que vous pourriez regretter.

Inutile d'être extralucide pour comprendre ce à quoi le batteur fait allusion. Il y a encore une semaine, tous ont cru que George s'était suicidé à cause de la dispute qui a précédé son départ. Bien qu'ils savent à présent qu'il n'en est rien, le souvenir de cette période les hante encore.

Les paroles de Ringo semblent flotter dans la pièce. Maintenant, John et Paul ont la tête baissée, honteux de la scène qui vient de se produire. Bon sang, leur ami a raison... Quand ils ont cru avoir perdu George, tous ont été rongés par une culpabilité indicible. Ils ont cru avoir perdu leur jeune ami à la suite d'une embrouille qui n'aurait jamais dû avoir lieu, il est donc hors de question que cela se reproduise à nouveau...

We Can Work It Out ᵇᵉᵃᵗˡᵉˢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant