Chapitre 18- Dilemme

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Allongé sur son lit et les yeux fixés sur son plafond, George profite du silence qui l'environne.

C'est l'avantage lorsqu'il fait nuit: on n'entend plus aucun bruit à l'extérieur. Autrement dit, c'est le moment idéal pour penser, réfléchir, méditer... Ou simplement ne rien faire, si ce n'est écouter le silence.

Dans une vie où vous vivez littéralement dans l'œil du cyclone, il est souvent nécessaire d'avoir un peu de temps pour soi. Car entre les cris des fans, les interviews, le flash des appareils, les instruments de musique et les courses incessantes, tous vos sens sont en alerte. Aussi, lorsque vous pouvez vous reposer tranquillement, vous le faîtes sans la moindre hésitation.

Et avec toutes les choses qui ont perturbé le jeune homme ces derniers temps, c'est sans aucun doute ce qu'il y a de mieux à faire.

Il tourne alors la tête en direction de l'ours en peluche qu'il a acheté lors d'une tournée. Un sourire apparaît sur ses lèvres. Il se souvient avoir trouvé cette peluche alors qu'il cherchait un cadeau d'anniversaire pour sa nièce et en voyant ce gros ours aux yeux noirs avec un nœud papillon rouge, il a tout simplement craqué. John lui a alors suggéré en plaisantant de l'acheter pour lui-même, ce que le jeune homme a accepté sans hésitation. Et ce n'étaient certainement pas les plaisanteries des autres Beatles qui l'ont empêché de s'autoriser ce caprice.

George Harrison avec un ours en peluche. On aura vraiment tout vu.

C'est alors qu'il croit entendre la porte d'entrée s'ouvrir. Cela suffit à le sortir de sa rêverie, et se redresse immédiatement.

-Bon sang, j'ai quand même pas oublié de fermer à clé!

Il sort de sa chambre le plus discrètement possible et avance à pas de loup en direction du salon. Le jeune homme se demande alors s'il ne fait pas fausse route. C'est vrai, cela peut tout simplement être John, Paul, Ringo ou même Brian. Pourquoi sa première pensée a-t-elle été celle de se dire qu'un cambrioleur viendrait chez lui? Avec tout ce qui se passe en ce moment, il lui arrive d'être systématiquement sur ses gardes.

Et pourtant, en entrant dans le salon, il s'est vite rendu compte qu'il n'en est rien.

A peine est-il entré dans la pièce qu'un cri strident l'a fait sursauter. Sur le pas de la porte, une jeune femme blonde, emmitouflée dans son manteau avec le visage défiguré par la peur, tient son parapluie devant elle. Au vu de l'expression de son regard, elle est prête à ruer de coups l'intrus qui se trouve en face d'elle s'il s'approche davantage.

Sauf que cette jeune femme n'est pas n'importe qui.

-Pattie..., murmure George, ne sachant quoi dire.

Pendant un long moment, les deux amants se fixent droit dans les yeux. Pour sa part, George sent son cœur battre à toute vitesse. Il n'est revenu qu'hier matin et pourtant, il a eu l'impression de ne pas avoir revu Pattie depuis des années. Elle lui a tellement manqué...

De son côté, Pattie a dû cligner plusieurs fois des yeux pour s'assurer qu'elle ne rêve pas. Plusieurs pensées tournent dans sa tête à une telle allure qu'il lui a fallu du temps pour y mettre de l'ordre. Ce que Paul lui a dit au téléphone hier refait surface dans son esprit. Tout va s'arranger, Pattie. Aie confiance. Donc pendant tout ce temps, George, son petit ami, celui avec qui elle partage la vie depuis bientôt deux ans, que tout le monde croit mort, était en réalité...

Elle n'ose pas finir sa réflexion de peur d'être cruellement déçue. Et si elle était vraiment en train de rêver?

George fait un pas vers elle, mais la jeune femme recule. Sa respiration commence à s'accélérer tandis que des larmes se mettent à lui faire des picotements dans les yeux.

We Can Work It Out ᵇᵉᵃᵗˡᵉˢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant