Chapitre 11- Ce n'est pas fini

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John ne se souvient pas avoir été aussi émotionnellement fatigué. Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'il perd une personne qui lui est chère.

Bien au contraire.

Mais lorsqu'il est entré dans la chambre de George, là où son ours en peluche se situe, son envie de tout casser a refait surface.

Tout cela est injuste. Terriblement injuste. Mais il est persuadé qu'il en est l'unique responsable.

Mais en posant les yeux sur la peluche, celle que John lui a suggéré d'acheter lors de leur dernière tournée, la tempête intérieure qui a commencé à faire son apparition a laissé place à un profond sentiment de tristesse et de désarroi.

Des ruisseaux de larmes ont commencé à couler sur ses joues. Il n'a pas cherché à les retenir. Au reste, c'est la première fois qu'il se laisse réellement submergé par le chagrin. Le jeune musicien s'est mis à pleurer amèrement, loin du regard des autres, sauf celui de cet ours en peluche qui lui rappelait tant le côté puéril de son défunt ami. Ce côté puéril qu'il ne laissait que très rarement paraître, mais que ses amis aimaient tant. Il s'est laissé tomber sur ses genoux, près du lit, puis a posé sa tête entre ses bras.

-Oh George!, dit-il entre deux sanglots. Pourquoi tu nous fais ça?

Il a reniflé.

-Pourquoi tu me fais ça? Je n'ai jamais voulu te dire ce que j'ai dit, la dernière fois. Pas de cette façon. Je suis tellement stupide, George. Tellement stupide.

Et il est resté pendant de longues minutes à laisser parler son chagrin et sa douleur. En cet instant, l'intrépide John Lennon s'est senti plus vulnérable que jamais, en culpabilisant sur la mort de son ami, si bien qu'il ne s'est pas rendu compte qu'il sombrait dans un profond sommeil.

Quand il a ouvert de nouveau les yeux, il a eu l'impression que seulement quelques minutes se sont écoulées. C'est alors qu'il a découvert que le jour commençait à se lever et qu'il était allongé, et non plus accroupi.

Il lui a fallu du temps pour se rappeler pourquoi il était venu chez George. Son esprit entier lui a semblé embrumé, comme si le temps était suspendu.

Mais une chose est sûre, c'est qu'il ne s'attendait pas, mais alors pas du tout, à ce qui est en train de se dérouler dans le salon. Paul et Ringo en larmes avec Brian Epstein assis sur le canapé, mais surtout, George, dans les bras de ses amis, qui semble être vivant.

Le cerveau de John semble fonctionner à deux à l'heure alors qu'il tente d'enregistrer ce qui se passe sous ses yeux. Pendant un instant, il s'est demandé s'il était encore en train de dormir.

-Qu'est-ce que c'est que ce cirque?, a-t-il murmuré.

Tous ont tourné leur regard vers lui alors que John a commencé à secouer lentement la tête. Cette fois, ça y est. Il est devenu fou. Pour avoir des hallucinations pareilles, il ne peut qu'être dans un état de folie.

Pendant quelques secondes, le manager et les trois autres Beatles ont eu l'air d'être figés sur place, ne sachant quelle attitude adopter.

-John..., dit George d'une voix mal assurée.

Le leader des Beatles entrouvre la bouche, ne s'attendant pas à entendre leur jeune guitariste parler.

-George...?, fait-il malgré la sensation de strangulation qui resserre sa gorge.

Les battements de son cœur se font plus rapides, de même que sa respiration. Ses yeux commencent à avoir des picotements qu'il essaie d'atténuer en battant successivement les paupières, en vain. Il se met aussi à trembler de manière incontrôlable. Mais tout cela n'est pas dû à la peur.

We Can Work It Out ᵇᵉᵃᵗˡᵉˢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant