Ânata

Chapitre 3

Suite 3 ( Ânata)

La nature était belle.
les arbres filaient derrière la voiture, la savane florissante disparaissait au loin.
Sur les hautes montagnes qui semblaient toucher le ciel, les oiseaux volaient en harmonie, ils semblaient s'aimer. On admirait les chutes , les cascades...
A l'entrée de kindia, on pouvait apercevoir le mont Gangan( 1117m), cet art qui était doté du pouvoir de la patience...

Vers midi le chauffeur s'arrêta à Linsan pour le déjeuner, des vendeuses de nulle part accueillaient des clients et clientes, elles s'activaient, les uns préfèraient les chamdwchi et les autres du riz au souple de viande.
Un vieillard s'écria :

- « Sanaakou tu sais que vous les Barry vous n'offrez pas passe moi plus de la viande vue que j'achète de mon propre argent » cria t-il dans l'assemblée
- La vendeuse répondit « heheee!!  méchant sorcier faut pas hurler sur moi, attend que je termine avec cet autre »
- Un autre ria et dit « donc nous voyageons avec un sorcier c'est pas pour rien qu'on ne roulait pas vite » tout le monde éclata de rire .

Ils mangeaient, échangeaient et riaient.
Dans un coin, Ana était assise suivant le spectacle des cousinages à plaisanterie, elle sentait la joie de vivre en eux, comme si c'est elle seule qui portait le fardeau de la terre.
Elle ne mangeait presque pas .
- Allez, les passagers de la voiture 2367A qu'on se prépare, dit l'un des apprentis.
On se précipitait vers la voiture, chacun regagna sa place .
Les vendeurs et vendeuses erraient sous le soleil, courraient derrière les voitures, se bousculaient parfois.

- Yhé glacé, yhé glacé !!!! Criait- elle de toute leur voix
- Des oranges, des oranges !!! Répliquaient d'autres
- S'il te plaît je peux en avoir ? Demanda Ana
- Oui madame c'est à 500fg l'unité
- Ok envoie pour 3000fg et deux sachets deux
-faites rapidement cria le chauffeur sur son volant
- Tenez,  votre monnaie
- Non gardez la monnaie dit Ana en reprenant l'eau et les oranges .
- Merci beaucoup !! Merci beaucoup madame faites bon voyage termina la vendeuse

La voiture reprit sa route, le chauffeur roulait à vive allure musique à fond .
Ana revivait les moments de la plage avec son amoureux Bachir à travers le vent frais qui effleurait ses narines.
Personne ne parlait, on écoutait  la musique de Lama Sidibé woula wéla.( la nostalgie n'est pas bon).
Musique : « kho hondhoun faladha, kho hondhoun midjidha yewtami kho falétédha guidho si mhi dho wawhi mi Walétaii......woula wéla, angal wéla, yawrai wéla few few few.... »

Sur ces mélodies, ils dépassèrent Mamou la ville carrefour de la Guinée. Puis Dalaba, Pita, ils étaient presque à destination, des téléphones sonnaient de partout, chacun recevait l'appel d'un parent, d'un proche, d'un fils, de sa femme.... Seule la jeune fille qui n'avait pas reçu un coup de fil, son petit téléphone Techno n'avait pas sonné depuis son départ. Elle ressentie un vide, un manque, elle posa ses mains sur son petit ventre invisible et remercia ce petit être que ne l'avait pas quitté.

Vers le crépuscule, au loin s'afficha l'entrée de la ville LABÉ
La ville de Thierno Aliou bhoubha diam,
Labé aux personnages renommés, Labé qui fait partie des neufs Diwés  du foutah .
La terre qui valorise la femme , la foi et la vache.

Le chauffeur s'arrêta à la gare voiture de Conakry à l'station Ciel Pétrole en face de la banque société générale.( BSG)
Les passagers descendirent et cherchèrent leurs bagages.
On se remercie et on se demanda pardon comme aux coutumes .

Voilà une Ana au milieu d'une ville qui l'était inconnue .
Elle n'avait aucune connaissance à labé
Et malheureusement ses compagnons de voyage n'ont pas cherchés à savoir où elle partait .
Alors, elle prit son courage à deux mains et avança vers les magasins fermées d'à côté tout juste en face de la banque ( BSG)
Elle s'assit par terre, attendant un sauveur .

Des heures s'étaient écoulées toujours rien, même un passant ne la salut . Elle perdait espoir.

La nuit enveloppait la terre, quelques lumières éclairaient la partie, la ville devenait vide.. et silencieuse.
Elle avait faim et était fatiguée, elle se rappela du reste des oranges, les sorties et les bu d'un trait, elle sortie (de sa petite valise vue que sa sœur insistait à ce qu'elle ne gâte pas tout ses habits au village) un pagne et l'étala au béton, se coucha et posa sa tête sur sa valise.
Soudain, elle se rappela de n'avoir pas mit à l'abri le peu d'argent qu'elle avait , elle se leva et enleva ses chaussures adidas plaça l'argent  et se recoucha .

Minuit.....

Vers 00h des chiens erraient, aboyaient.   De
l'autre côté, des soûlards s'insultaient, hurlaient. Elle prit peur .
Elle leva les yeux en face d'elle et vit des jeunes regroupés devant la banque, ils parlaient au tour du thé.
il parait que c'est les gardiens de l'agence, elle se rassura, tua sur sa joue une moustique qui venait de la piquer, referma les yeux et s'endormit.

    Le matin

-héhé!!!  jeune fille , jeune fille ??? Interpela une voix en lui secouant
- réveil toi tu es étalée devant le magasin de quelqu'un
- Hum!! Hummm!! .. marmonna t-elle en se réveillant. Elle s'étira et bailla . On diarama ( bonjour) salua t-elle le monsieur.
- Immanolan kha yesso magasin an ( quitte devant mon magasin) j'ai du travail à faire lâcha t-il sans répondre à la salutation.
Ana se précipita et ramassa ses affaires, cet homme c'est sûrement un, qui n'a pas bien dormi se dit elle intérieurement.

La ville s'activait peu à peu, Âna marcha vers un restaurant histoire de trouver quelques chose  à mettre entre les dents.
Elle achèta du « foutti »au fonio avec du citron et mangea comme une vraie affamée .
Après, elle proposa à la vendeuse de l'aider pour la vaisselle pendant cette journée .
Celle-ci trouvait la proposition un peu louche pour une belle fille comme Ana, peut-être c'est une voleuse ou de l'arnaque.
Mais non se rassura la vendeuse , la jeune fille avait le visage trop innocent pour ça . Elle fini donc  par accepter.
Alors elle garda d'un coin sa valise et commença à nettoyer ....
Le soir venu, la dame était très contente de l'aide de la jeune fille. Ana remercia la dame et partie sans qu'elle n'eut le temps de demander même son nom.

A la place habituelle, elle étala encore son pagne se coucha et se mit à réfléchir sur sa situation .
Elle ne comptait pas regagner le village dans cet état, elle préférait errer à travers le monde au lieu d'infliger à sa mère cette honte devant les notables de Koïn ( village se trouvant dans la préfecture de Tougué ) ( 🇬🇳 Guinée)
Elle allait donc travailler à LABÉ jusqu'à ce que Dieu l'a délivre et le reste ... on verra.

Elle caressa son petit ventre qui grandissait et sous le poids du monde, elle s'endormit, confiante que Dieu, lui ne dort pas et qu'il veillera sur elle.

                                                A suivre.....

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Ânata

1-A t- elle raison de se livrer à une ville inconnue ?
2 - aura t- elle un sauveur ?

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