Ânata

Chapitre 35

Suite 35 ( Ânata )

« la décision que tu as peur de prendre ,
pourrait être celle qui va changer ta vie »

Quelques soient les biens qu'une vie matérialiste puisse nous apporter, ils ne pourront jamais compenser le chagrin qu'on éprouve quand les liens s'affaiblissent et se brisent.
Les pertes spirituelles et affectives l'emportent largement sur les gains matériels.
Le matérialisme n'est pas la possession mais l'amour des biens matériels.
Quelqu'un peut être pauvre et matérialiste, alors qu'on peut être riche mais attaché aux valeurs spirituelles .
Tout dépend où est notre cœur. Notre objectif. Mais pour une âme consciente, elle cesserait d'amasser des trésors sur la terre, où les gens et le temps rongent et où les voleurs percent et dérobent .
Elle amasserait plutôt, des trésors pour l'au-delà que nul ne pourra dérobé. Car la véritable œuvre est celle qui servira l'humanité durant longtemps.
C'est là que découle la valeur d'une œuvre écrite, où chaque ligne qui contribuera à changer une vie, est une bénédiction pour L'auteur. Car là où est ton trésor, c'est là-bas aussi sera ton cœur .

Ana avait bien méditer sur la présentation de son œuvre. Tout en étant sûr de la nécessité qu'elle procurera à la nouvelle génération. Peut-être bien qu'à travers ça, elle prendra aussi le temps de subvenir à ses besoins spirituels.
A quoi bon consacrer beaucoup de temps à faire la cuisine, un travail qu'elle trouve un peu profane pour se procurer les choses dont sa famille en a besoin . Elle avait la capacité désormais de subvenir à ses besoins grâce à ses épargnes et ses multiples revenus.
En plus, elle avait la force de donner son avis spirituellement. Elle en était consciente.
Pour elle, acquérir la sagesse nécessaire pour résoudre les problèmes de la vie est de bien vouloir partager son vécu . Et accepter les critiques .
Accorder du temps et développer un attachement solide aux principes justes . Pour y parvenir elle s'était réservée du temps pour lire et commenter individuellement chaque œuvre lue .
L'initiative dans ce domaine lui paraissait magique. Elle avait lu les biens faits qui en découleront et l'emporteront largement sur le temps et les efforts que cela lui coûtera.
La promesse suivante qu'elle s'était faite ne manquera pas à se réaliser . Sur ce, elle avait mit en avant dans toutes ses réalisations la religion d'Allah , sa voix lui invoquait chaque fois. Pour qu'un jour, il puisse rendre encore plus droit ses sentiers .

Elle finit de s'habiller d'une robe traditionnelle « Leppi » aux manches longues et qui en bas valorisait un peu ses rondeurs . Puis, elle se voila d'un foulard rouge qui faisait ressortir son teint noir éclatant . Elle chercha les gloss que Bachir avait acheté pour elle, elle mit un tout petit peu sur ses lèvres roses pulpeuses. Vu qu'elle n'aimait pas tellement se maquiller, elle se contentait juste de rajouter son nouveau parfum .
Dans son armoire, Ana sortit un sac rouge accompagné de ses paires de chaussures talons de la même couleur .
Elle prit le temps de se contempler devant le miroir en se tournant sur elle même . Elle se trouvait joyeuse de la femme qu'elle rêvait devenir dans le futur.
Elle regarda l'heure, il lui restait encore 30mîn avant son rendez-vous chez l'éditeur.
Regardant son cahier qui était son journal intime autrefois, elle feuilleta quelques pages qui lui rappelaient ses plus sombres souvenirs . l'une d'entre elle contenait ceci :

« La peur, je l'ai connue
la haine, je l'ai vécue, je le vis.
Aucours de mes dernières années de vie, j'ai franchi des caps sans arrière pensée, on m'a poussé à gravir des sommets, qui parfois me hantent dans mes plus plates pensées. J'avais songé que la mort allait venir m'emporter chaque seconde qui passe pour me libérer de cette misère qui me rongeait . Mais néanmoins, la mort aussi ne voulait pas de moi . Donc, il fallait vivre , vivre les défis à relever, les rancoeurs et le poids de la société. Combattre coup par coups les flèches qu'ils m'ont lancé . Car la guerre elle existait , oui ! Elle était au sein de la même famille, les crises de jalousie n'ont pas laissé leur part, c'était l'enfer .
J'ai cru perdre ma place aux seins des leurs pour une raison ou pour une autre.
Pour mon enfant, pour la mère que j'ai perdu, pour le mari que j'ai pleuré. C'était énorme. Trop pour mon pauvre corps.
Je me suis sentie inutile. Je me suis sentie seule et impuissante. Ce n'était qu'au cours des nuits noires, au fond du silence que je confiais mes maux à quelques mots pour en faire des vers. Le sommeil m'avait quitté.
Je voyais dans mes sombres cauchemars le bonheur me fuir .
Entre le souci de gagner ma vie pour éviter un tel cauchemar à mon fils qui grandit de jour le jour et de me faire une place en tant que fourmis dans ce monde plein d'araignées, voilà ce qui m'inquiétaient réellement. J'ai perdu le sens de l'épanouissement physique et moral. »