Chapitre 7

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Suite Ânata 7

     ——-Koïn  ( Touguè )

Dans le foutah profond , le coq annonçait le levé du jour.
Le soleil s'élevait au loin et les Hommes vaquaient à leurs quotidiens.
Pour Hadja Koïn la première chose à faire était de verser de l'eau se trouvant dans une petite calebasse au pied du manguier , pourvu que la journée s'annonce meilleure.

Au loin les feuilles tombantes comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures , ces nuages qui fuient comme nos illusions , cette lumière qui s'affaiblit comme la vie ,
Ce soleil qui à peine naissant se refroidit comme nos amours, les fleuves qui se glacent comme nos cœurs, annonçaient une mauvaise journée.
Malgré les sacrifices faites, ce qui est destiné à arriver, arrivera .
Le destin était toujours inévitable.

L'être humain naît libre. Dit-on
« Nous naissons tous égaux en droit et en devoir » droit universel de l'homme.
Mais en réalité l'être humain naît à la fois libre et condamné, condamné à vivre des obstacles, des malheurs, des douleurs , et de vivre une vie éphémère .

Ce jour là, la nature était morne, Hadja Koïn ne se sentait pas très bien, son maux de cœur s'accentuait, sa respiration devenait de plus en plus rapide , elle ne pouvait trop faire de mouvements, et ses os se contractaient . Sa maladie s'était développée de jour en jour depuis la disparition étrange de sa fille Âna.

Elle s'efforça pour aller dans la cuisine ( case en terre battue couverte de paille ) pour sortir le liquide à base d'écorces médicales qu'elle avait préparé et qui, depuis des mois lui servait de calmant . Et pour regarder en même temps la bouillie du petit déjeuner qui était sur le feu.
A sa sortie, elle tomba suite à un malaise percutant le fagot de bois qui était à côté du feu. La marmite se renversa et une partie du contenu se déversa sur son visage et sur quelques parties de son corps, elle ne voyait presque plus. Son corps chauffait et sa vision devenait de plus en plus floue.
Le fagot de bois prit feu ainsi qu'une partie du toit .
Le temps pour elle de se lever, la case avait déjà prit feu , elle était faible et ne pouvait crier de l'aide, son maux de cœur s'aggravât de plus à cause de la fumée, elle s'évanouit ... le feu prit la case toute entière réduisant en cendre la vielle Hadja Koïn qui n'avait pu crier un quelconque secours .

- Au feu !!!! au feu!!!!!!!!!!!!! Au secours le feu !!!!!!!!!!! cria un passant qui partait au champs.
Les habitants du village coururent avec des seaux d'eaux , des bidons, des calebasses remplient d'eaux, même les enfants faisaient partie. Mais c'était déjà trop tard , trop tard pour sauver une quelconque vie. Hadja était déjà partie dans le royaume des morts .
On appela la vielle Hadja Koïn dans la grande case qui servait de maison mais personne ne répondit , ils conclurent alors qu'elle était à l'intérieur de la cuisine .
les hommes entrèrent et sortirent le cadavre squelettique de la veille femme .
Les femmes pleuraient, se roulaient par terre , d'autres n'arrivaient toujours pas à y croire .
- Hadja yoooo !!!  hadja Koïn fabhéeee lann yooo djoulbhé Allah ( croyant) , criait une femme qui venait d'arriver et s'écroula au sol.
- D'autres chantonnaient, et disaient les bonnes actions de Hadja Koïn
- Une bonne femme s'est envolée, euhhhh !!!!! Allah elle a toujours été modèle dans le village, elle s'est jamais disputée avec quelqu'un.
Une autre qui avait du mal à pleurer répondit :
- Il paraît qu'elle vivait seule et que ses deux  Filles vivent à Conakry. Disait celle qui aimait faire les commérages .
- Oui, répondit l'autre en pleurant .

Après la prière de midi, ils accompagnèrent Hadja à sa dernière demeure au près de son humble mari.
Ce jour là, tout le village était attristé par cette perte immense . Les voisins venaient de partout même ceux des villages lointaines pour présenter les condoléances.
La mort est un voyage sans retour, d'autres disent que c'est un repos. Elle nous emporte comme une fumée légère dans le gouffre de l'oubli, seul nos actions resteront, seul nos exploits survivront .
Hadja Koïn était réellement morte , maintenant  partie pour de vrai , partie soucieuse, triste , misérable sans qu'elle ne puisse revoir ses enfants, sa fille disparue dans le temps , que la nature avait subitement arrachée.
C'était une âme qui avait cessé de vivre depuis longtemps qui s'éteignit, elle n'allait maintenant plus pleurer, elle n'allait plus maintenant priée.

Après 2 jours La famille de Hadja Koïn fit un communiqué à la radio Espace .

Ana était à 7 mois de grossesse, elle ne pouvait plus se courbée pour nettoyer la maison mais s'efforçait de préparer.
Saikou le gardien lui rejoignit dans la cuisine . Ils étaient devenus des bons amis .
- Ana la bonne cuisinière , il avait l'habitude de flatter les repas de Ana . Tu nous prépares quoi aujourd'hui ????
- Du haricots au viande, tu aimes ça non demanda t-elle en lui regardant. Attends je te demande, pourquoi tu as toujours une radio à la main comme si tu pouvais entendre la langue français... se moquait- elle de Saikou
- Mais on ne parle pas que le français , il y a aussi des émissions en  poular et d'ailleurs une autre va commencer tout juste après la pub .
- Humm d'accord , et comment s'appelle l'émission??
Pendant ce temps à la radio on entendit avis de décès en poular :
- Tchuu !!! Tais toi , dit Saïkou,  tais toi Ana on annonce un décès, woyii yoo !! Qui est mort encore ( signe de pitié) quelqu'un est mort encore pour toujours ... dit il ( il était comique le gardien )
- Mdrrr !! ne sois pas comme une femme nous sommes tous fait pour mourir et finiront par mourir. Dit simplement Ana qui avait envie de rire de la tête que faisait Saïkou.
On poursuiva à la radio:
« La famille Diallo, Bah , Sow, Baldé , Barry , ont la profonde douleurs de vous annoncez la mort de Hadja Dalanda Barry communément appelée Hadja Koïn , âgée de 50 ans environ, décédée le mardi 26 / 08 / 202...Suite à une incendie , et enterrée le même jour.
Nous vous remercions de la présence de tout un chacun de près ou de loin . Et des condoléances présentées.
Que l'âme de la défunte repose en paix. Amine . »

Ana resta figée, les yeux grandement ouvertes, tout se qu'elle entendait et se rappela, c'est Hadja Koïn est décédée , hadja Koïn est décédée , cette phrase tournait en boucle dans sa tête.  Elle fit tomber le couteau avec lequel elle épluchait les oignons.
Entre ses jambes un liquide coulait, elle perdait les os , la nouvelle était si secouante , si irréelle.
- Ana qu'est-ce qu'il y a ? Tu es entrain de perdre les os, tu saignes ???? . Ana réponds..... Ana ?? Dit  Saïkou  tout paniqué .
- Ma ....mère...ma mère... ma mè... est mo......:sur ces mots elle s'évanouit.

Saïkou fit appelle à ses patrons . Kadhija et son mari Mr Sow amenèrent Ana inconsciente à l'hôpital régionale de Labé . les médecins prirent soin d'elle.
Dans la sale d'attente, kadhija la tête posée sur l'épaule de son mari pleurait, elle priait et Mr Sow était également très inquiet.
Un docteur vient vers eux .
- il faut une opération en urgence pour qu'ils soient sauvés ou l'un d'entre eux , elle a eu un choc et son coeur risque de s'arrêter à tout moment, c'est à dire elle peut faire une crise cardiaque et l'eau qu'elle perd est entrain de fatiguer le bébé, il y a peu de chance qu .......
- Je signe où?  L' Interrompit Mr Sow
Voici les formulaires à remplir dit le docteur en lui tendant des papiers. Il remplit vite fait .
- Monsieur il faut aussi l'autorisation pour l'opération par la signature du père de l'enfant .
Mr Sow reprit les papiers et signa
- faites le nécessaire docteur, dit t'il en lui remettant les papiers signés
Alors le docteur tourna le dos et partit vers le bloc opératoire pour sauver un être qui était déjà entre la vie et la mort.

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Ânata
1 - Ana est elle responsable de la mort de sa mère ?
2 - survivra t- elle à ce choc ?
3 - et pour l'enfant né à seulement 7 mois ?

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