RESPIRE [ChanBaek]

.XIII.

Le vent souffle, caressant ma peau.

Je me sens bien, mes yeux sont clos.

Cette fraîcheur marine atteint mes chevilles.

La vie est si courte, profitons avant que tout vacille.

*

*

*

Je gare convenablement la voiture, et vérifie que je suis à la bonne adresse. J'observe un dernier instant mon reflet dans le rétroviseur et sors de du véhicule. Le vent est doux et frais, la neige a presque entièrement fondu. Cette vue m'attriste quelque peu, mais ce n'est pas le moment d'y penser. Je regarde la photo de famille sur le porte-clef, et souris doucement. Je prends une profonde respiration, range les clefs dans ma poche et avance vers la porte. Je frappe une première fois et entends des bruits venant de l'intérieur. La porte s'ouvre et je tombe sur Jisu, la petite sœur de Chanyeol. Elle fronce les sourcils avant de me reconnaître. Elle ouvre grand les yeux et s'écrie :

« Chanyeol ! Jack Frost est venu ! »

Je ris face à ses paroles et mets à sa hauteur pour la saluer. Des pas se rapprochent et je tombe sur une dame. Je me redresse et découvre un visage cerné et fatigué. C'est sûrement la mère de mon ami. Je reprends mes esprits et m'empresse de me présenter :

« Bonjour madame, je suis...

-Baekhyun ? Enchanté mon grand, entre un instant tu vas attraper froid. »

J'acquiesce et rentre dans la maison. En effet, il fait meilleur ici. La mère a des cheveux roux parsemés de cheveux blancs, son visage est pâle ce qui renforce la couleur sombre de ses cernes. Sa mine est grave, mon cœur se serre. Elle se retourne vers moi, me sourit délicatement et me demande :

« Tu vas donc faire ce qu'il t'a demandé ? »

Je hoche la tête avant de baisser les yeux.

« C'est adorable de ta part, mon grand. Mais... puis-je me permettre de te mettre en garde malgré tout... »

Je fronce les sourcils et écoute ce qu'elle a me dire avec la plus grande attention. Elle place une de ses mèches derrière son oreille et déclare :

« Chanyeol ne peut que se déplacer en fauteuil roulant, le moindre effort l'épuise... je n'ai pas pu l'empêcher de voir la mer une dernière fois, c'est pourquoi je te demande de faire réellement attention à lui, c'est une feuille fébrile suspendu à une branche, qui au moindre coup de vent peut tomber... »

Je reste sans-voix, la description qu'elle a de son fils et si réellement. Cela me brise le cœur. Je remarque alors son regard s'humidifier. Par réflexe, j'attrape ses mains et essaie d'attraper un contact visuel :

« Vous pouvez me faire confiance madame... Chanyeol est en sécurité, je ferai mon possible pour qu'il soit heureux face à la mer sans s'épuiser. Vous pouvez me faire confiance... »

La dame s'approche de moi, et me serre dans ses bras, en chuchotant un presque inaudible : merci.

« Maman, on avait dit que tu arrêtais de pleurer... »

La mère se détache de moi, et je découvre Chanyeol en fauteuil, sa sœur derrière lui. La femme essuie rapidement ses larmes et répond simplement :

« Désolé, ton ami a l'air si gentil, ce sont des larmes de joie. »

Chanyeol sourit doucement. A vrai dire, je découvre un nouveau son visage sans masque. Ses joues sont de plus en plus creusées, mais la lumière dans ses yeux est persistante. Il me détaille un instant et déclarant en riant doucement :