Iris
Le dernier craquement de la dernière marche retentit dans le calme presque oppressant de la pièce.
M'y revoilà.
Je balaye la pièce du regard, comme lors de la première fois que j'y suis entrée :
l'aigle, toujours aussi imposant, est resté figé là, sur son étagère ; donnant l'impression de m'observer. En le regardant de plus près, je remarque qu'il n'est pas si effrayant que cela.Je marche lentement vers l'étagère qu'il surplombe en prenant soin de le fixer, comme si le moindre grincement du plancher le ferait réagir. Je remarque plusieurs choses, notamment que le gros livre que j'ai vu la première fois, a été remplacé par une petite nouvelle et un livre presque aussi large que ma main semblant tous deux dater d'il y a plusieurs siècles au vu de leur état. Je décide de les prendre délicatement afin de les feuilleter.
Si la première paraît assez classique, avec une couverture sobre et un simple dessin comportant plusieurs formes indistinctes, voire floues, le second, lui, -en plus d'être aussi lourd qu'un âne mort- possède une créature que je n'ai encore jamais vue sur sa couverture de cuire. En l'ouvrant, je constate que beaucoup de pages sont encore vierges. Je le ferme et le repose, décrétant que son auteur l'avait certainement voulu aussi incomplet.
Mon regard se pose ensuite sur le vieux tableau au nom imprononçable toujours dissimulé entre l'étagère et une pile de bazars.
J'attrape ce tableau pour pouvoir mieux le détailler : un visage souriant éclairé par une sorte de lumière divine faisant virer les couleurs sur du jaune. Et, comme pour contraster avec ces premiers éléments, une trace rouge semble couler le long de sa tempe.
Je me tourne finalement vers le piano, cet instrument majestueux que j'ai pris le temps de détailler pouce par pouce la première fois que j'ai retiré ce drap miteux qui le couvrait intégralement.
Le temps a rendu ses accords désordonnés ; ses touches abîmées ne produisent, pour certaines, plus de son. Depuis que les doigts longs et fins de la seule personne capable de le faire chanter ne gratent plus que la terre, seuls résonnent les souvenirs des accords répétés incessamment jusqu'à trouver le plus juste.
Trois objets sont aujourd'hui posés dessus, dont le drap, si poussiéreux et sale qu'il en est devenu gris.
En m'approchant, je reconnais la couverture abîmée du carnet que j'avais empreinté dans le coffre de Samuel et gardé à l'abris des regards de mes compagnons... et, je dois l'admettre, de mon propre regard.
L'idée d'ouvrir ce carnet, découvrir les lettres, dessins, textes pouvant aussi bien évoquer les missions de l'homme que sa vie sentimentale m'a toujours refutée. Ou bien est-ce le fait de découvrir les atrocités qu'il a pu commettre.
Ou peut-être simplement la peur de découvrir qui il était.
"Mais pourquoi l'avoir gardé aussi longtemps, dans ce cas ?" me questionne soudain une petite voix au plus profond de mon être.
Je ne réponds pas. Car moi-même je ne sais pas.
Mon regard est ensuite attiré par une enveloppe encore cachetée posée à côté du carnet de sorte à ce que l'on y lise mon nom.
Les battements de mon cœur bizarrement s'accélèrent.
J'attrape le bout de papier tâché de sang et retire le cachet tout en détaillant le troisième objet.
Ce que j'ai d'abord prit pour le drap poussiéreux couvrant autrefois ce piano s'avère être une tunique entièrement grise et minutieusement pliée afin de ne pas être froissée.
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Assassin's Creed : La dernière guilde (EN PAUSE)
FanfictionDans un monde où une bataille a détruit la confrérie, une seule guilde subsiste. Une poignée de personnes face à tout une armée. Un mentor et ses apprentis pour sauver la confrérie. Et, au milieu, un frère et une sœur, ennemis malgré eux. Mais, chaq...