Promesse

62 4 0
                                    

Le caporal a réfléchi toute la nuit aux pires scénarios possibles et imaginables. Il en est venu à se demander pourquoi il se posait toutes ses questions après tout c'est son supérieur même si au fil des années ils ont créés une complicité, un lien juste entre eux, il ne doit pas se prendre la tête, ça ne doit pas l'empêcher de dormir ou de faire son travail. Il se ressaisit, il a encore beaucoup de travail à faire avant l'expédition qui est dans 5 jours. Il doit s'entraîner avec son escouade, faire de la paperasse, régler les petits détails avec les autres chefs d'escouade. Il n'a pas besoin de se prendre la tête avec quelque chose d'aussi anodin. Et puis si ça tourne mal il sera là, se dit il. Il s'en voudrait trop s'il le perdait lui aussi.

Le caporal regarde dehors il fait encore nuit noire. Il n'a pas dormi depuis qu'il s'est couché la veille et décide alors de se lever pour finir la paperasse que le major lui a donné.

Quelques heures plus tard, il va au réfectoire prendre un petit déjeuner avant l'entraînement de ses soldats. Comme à chaque fois, il n'y a personne. Il prend un plateau, se fait un thé puis va s'installer à une table.
Il prend son temps, son plateau se vide en même temps que le jour se lève. Tout seul perdu dans ses pensées, il n'entend pas le major arriver.

- Tout va bien ?
Dit le major inhabitué de ne pas voir que le caporal se retourner dès qu'il l'entend arriver.

-Hmm?

Le major s'installe en face de lui, le regardant dans les yeux avant de répéter sa question.

-Est ce que tout va bien ?

-Oui.

-Tu as dormi ?

-Oui.

Bien évidemment c'est un mensonge et le major le savait. C'est la raison pour laquelle il soupira à la réponse du noiraud.

-*soupir* tu crois pouvoir tenir la journée sans avoir dormi ?

Le caporal ne répond pas alors qu'il se demande "comment as-t-il pu me cerner si facilement". Normalement personne ne peut lire en lui ou deviner se qu'il ressent.

-J'ai l'habitude ce n'est pas la première fois que je fais une insomnie.

-Et quel est la raison cette fois-ci.

Le caporal ne répond pas et ignore la question en lui posant la même question.

-Et toi, tu as dormi ?

-Non.

-Pfffff, il faut que tu dormes, tu en as besoin.

-Toi aussi.

-Surtout toi.

-Je vois pas pourquoi tu ferais exception.

-Parce que je ne suis pas le major, tout le monde ne compte pas sur moi et je n'ai pas besoins de beaucoup de sommeil.

-Énormément de personnes compte sur toi. Tu es le soldat plus fort que le bataillon est jamais vu.

-Je connais personne qui compte plus sur moi que sur toi.

-Si, moi.

Le caporal ne trouve pas les mots face à cette réponse, surtout surpris.
Un long moment se passe avant que l'un des deux hommes se décide à prendre la parole.

-Promet moi que tu vas te reposer.
Demande le major.
Que tu seras prêt pour l'expédition.
Je ne voudrai pas que tu te blesses.

-D'accord mais toi aussi promet le moi.

-Promis.

En un sens le caporal était soulagé de savoir que le major aller tout faire pour tenir cette promesse.

Le reste de la journée se déroule comme d'habitude sauf arrivé au soir où le caporal est sur le sofa du bureau du major, ça arrive régulièrement à la différence que cette fois ci, le major est avec lui sur le sofa. Il lui consacre du temps qu'il n'a pas.

Ils se regardent dans les yeux mais le caporal a l'air absent le major bien décidé à le réveiller se manifeste.

-Livaï, est ce que quelque chose ne va pas ?

Normalement il arrive assez bien à le cerner mais la c'est comme s'il n'avait pas d'émotion, qu'il ne ressentait rien.

-Oui, pourquoi ?

-Tu es sûr ?
Dit il avec un regard insistant.

-Oui, j'ai juste une inquiétude non justifier par rapport à l'expédition.

-Mais encore ?

-*soupir* Je suis inquiet pour toi.

-Pour moi ?
Dit le major dans l'incompréhension la plus total.

-Savoir que tu puisse ne pas revenir me fait peur.
Tu es content. Sur un ton sarcastique.
Dit il en tournant la tête.

Le major passe une main dans celle de l'homme en face de lui, puis le regardant dans les yeux prononce sa phrase dans une sincérité sans pareil.

-C'est pour ces moments là que je  reviendrais.

Cette phrase pourtant si simple fit sourire le caporal.

Ce qui eu pour effet de faire sourire le major qui a réussi son objectif de faire sourire Livaï.

mourir pour toi ?   [eruri] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant