Chapitre 8

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—Mimi...

J'ouvre doucement les yeux et tombe sur une petite bouille aux yeux rouges et aux joues baignée de larme.

Je ne réfléchis même pas une seconde et attrape le dessous de ses bras pour le soulever du sol et le poser à mes côtés sur le lit. Il vient immédiatement se coller contre moi et enfuit sa tête dans mon cou en sanglotant faiblement.

—T'as fait un cauchemar Nini ? Je dis encore à moitié endormi

Il me répond positivement en secouant sa tête et j'embrasse son front avant de caresser ses fins cheveux courts.

—Rendors toi Dani', il reste encore un peu de temps avant de te réveiller complètement pour l'école

Il acquiesce et quelques minutes plus tard, ses sanglots s'arrêtent complément et j'entends sa respiration devenir régulière grâce au petit ronflement qui s'échappe de sa petite bouche entre ouverte.

Ces derniers temps,
ses cauchemars deviennent très réguliers et ça m'inquiète.

Dans ses moments là,
il est très vulnérable et ne peut s'empêcher de venir chercher du réconfort auprès de moi.

En réalité,
je sais qu'il ne me déteste pas vraiment même trois ans après notre rencontre.

Oui,
cela fait déjà trois ans.

Trois ans que Dave est mort.
Trois ans qu'Elwin est emprisonné.
Trois ans qu'ils cherchent encore à qui appartiennent les empreintes inconnues sur l'arme du crime.
Trois ans que je ne connais toujours pas la vérité sur toute cette histoire.

J'évite le plus possible de me rappeler toutes ces choses mais parfois ça me vient comme ça et je me mets fortement à angoisser. Dans ses moments là, j'essaye de ne pas le faire paraître à Daniel pour ne pas lui transmettre mon stresse, mais Daniel est très intelligent.

Trop intelligent.

Et en un simple regarde il peut savoir que je ne vais pas bien. C'est aussi dans ses moments là qu'il met notre gué-guerre de côte et qu'il vient me changer les idées, comme il peut, en me racontant les histoires qu'il lit venant des livres de l'énorme bibliothèque située dans le salon.

Bibliothèque qui appartient à Elwin,
il n'y a aucun doute là-dessus.

De toutes façons je vois mal Dave ouvrir un livre de son plein grès. Rien que dit penser ça m'arrache un faible sourire sur les lèvres.

Qu'est ce qu'il me manque...

Enfin bref,
en parlant d'Elwin c'est fou comme Daniel lui ressemble comme deux goûtes d'eau. C'est très frappant premièrement physiquement mais également mentalement.

C'est clairement sa copie collée.

Dave aurait câblé en voyant que son fils ressemble plus à son petit frère que lui.

En fait non,
il aurait sûrement été fier et ça lui aurait fait plus que plaisir.

Imaginer cela m'arrache un nouveau sourire...

À six heures du matin, l'alarme de mon téléphone me fait immédiatement ouvrir les yeux tellement elle est insupportable et sans surprise, Daniel ne se trouve plus dans mon lit à mon réveil.

Il a beaucoup trop de fierté pour se réveiller en même temps que moi. Ça serait assumé qu'il a besoin de moi et ça c'est impossible pour monsieur de se l'avouer.

Et il n'a que six ans...
Cette fierté par contre c'est sûr qu'il l'a tient de son père.

Je me lève tranquillement puis vais prendre une douche et m'habiller. Je retrouve à nouveau ma chambre pour rassembler mes affaires pour le travail puis sors de la pièce pour longer le couloir et descendre les escaliers pour retrouver le salon que je traverse rapidement avant de retrouver l'enfant dans la cuisine.

Cet appartement est énorme.
C'est un duplexe super bien situé contenant cinq chambres, trois salles de bain, un grand salon, une cuisine fermée et deux pièces qu'ils ont transformé en bureau. D'ailleurs, la bibliothèque du salon est tellement grande que je croyais que la collection de livres d'Elwin s'arrêtait à là, mais ce n'est rien comparé à l'autre bibliothèque qui remplit l'entièreté des murs de son bureau...

Daniel a justement l'un de ses livres dans les mains et est déjà attablé avec son bol de céréales vide posé face à lui.

Il a toujours été très fasciné par tous ses livres qu'il voyait sur le mur du salon. Je lui ai alors apprit à lire et à écrire par la même occasion. Ça l'a fait beaucoup s'avancer par rapport aux autres enfants de son âge et il lit déjà des livres de grand sans aucuns soucis.

Bien sûr, j'imagine qu'il ne comprends pas tout, il me le dit parfois quand je fais mes crises d'angoisse et qu'il essaye de me calmer en me racontant ses histoires.

Mais il aime bien lire et ça l'instruit beaucoup.

J'ai d'ailleurs un rendez vous avec sa professeur aujourd'hui, je pense qu'elle veut le faire sauter une classe.

—Bien dormi Dani' ?

—Oui

—Menteur

Je ricane et il grogne en cachant son visage avec le gros livre qu'il a dans les mains. Il n'est pas vraiment gros en réalité mais comparé à son petit corps, il est énorme.

Il est déjà lavé et habillé.
Je me demande bien combien d'heure il doit dormir par nuit... Il est super autonome et s'est un enfant qui ne fait jamais de bêtise donc je lui laisse beaucoup de liberté. Mais je devrais peut être commencer à imposer quelques règles, car entre les lectures tardives qu'il fait, les cauchemars et ses réveils plus que matinale pour qu'il puisse disparaître de mon lit avant mon propre réveil... Je doute qu'il doive dormir assez et ce n'est normalement pas bon pour un enfant de son âge.

Même si Daniel n'est pas un enfant normale.

Mon inquiétude sur ses heures de sommeil s'amplifie quand je vois ses yeux gonfler et le dessous de ses derniers légèrement teinté après qu'il ait posé son livre sur la table pour pouvoir débarrasser sa vaisselle sale.

—Daniel on va devoir parler du temps que tu passes à lire le soir

—Je vais très bien Il répond immédiatement

—Non tu ne vas pas bien. Ça se voit sur ton visage que tu es complètement crevé. Je dis en pointant son visage de ma main droite On ira voir un médecin. Je conclus Il faut qu'on trouve une solution pour tes cauchemars et ton manque de sommeil

Il ne répond pas car il sait que j'ai raison.
Il me déteste peut être mais il me respecte et il sait faire la part des choses quand il le faut.

C'est ce que j'aime dans notre relation et je vais continuer du mieux que je peux à la conserver ainsi, pour qu'il n'ait pas à souffrir autant que moi je souffre de l'absence des êtres qui m'ont conçu pour me mettre au monde.







𝐎𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant