Jour 13

3 0 0
                                    

Avant derniers réveil à Londres, mon coeur se serre au moment où j'y pense. J'attrape le bracelet brésilien que j'ai commencé au début du séjour et m'applique à faire des noeuds pour le fermer. Ensuite je saute de mon lit, enfile un jean et un t-shirt, je sors de ma chambre, descend l'escalier et au moment où je mets le pied dehors je rentre et remonte à toutes jambes dans ma chambre, j'attrape le sweat sur la chaise du bureau, et l'enfile en courant vers l'entrée. Dehors j'arrive sous l'arbre et m'arrête quand je vois que Eliott n'est pas encore arrivé, je m'assoie sur le sol et joue avec le bracelet en l'attendant. Quand il arrive je cache le bracelet dans ma poche de sweat, me relève et lui saute dans les bras, m'accroche à lui et il me serre contre lui. On s'assoie l'un en face de l'autre.
— Ferme les yeux. Lui ordonne je sur un ton calme et serein.
— Euh d'accord, t'es bizarre mais okay. Me répond il tout en s'exécutant.
Une fois que ses yeux sont fermés, j'attrape sa main droite, la pose sur mon genoux et noue le bracelet aux couleurs rouge, noir et blanche autour de son poignet. Une fois le bracelet bien fixé je me rapproche de lui et l'embrasse délicatement, il n'ouvre pas les yeux pour autant, il me fait confiance.
— C'est bon tu peux ouvrir les yeux. Chuchote je à son oreille.
Ses yeux s'ouvrent doucement et il lève son poignet pour examiner le bracelet.
— C'est toi qui l'a fait ? M'interroge-t-il
— Oui je l'ai commencer le premier jour ici. Il te plaît ?
— Je l'adore ! Dit il émerveillé, sans quitter les yeux du bracelet.
Après cela il me tire dans ses bras, et m'étreint le plus longtemps qu'il peut, je glisse mes doigts dans ses cheveux puis sur sa nuque et respire son odeur, qu'est ce qu'elle va me manquer son odeur et le son de sa voix.
On part au petit déjeuner et ensuite en cours d'anglais, le derniers. On fait des jeux en rapport avec ce qu'on n'a fait durant ces deux semaines. Pour le cours 1 c'est un cluedo, pour le cours 2 on fait un jeu sur les contes, et pour le derniers on regarde un extrait de film.
                                     ***
Pour la première partie de l'activité on a le droit de faire ce que l'on veut, un groupe de garçons joue au basket-ball, d'autres jouent au foot, certains sont juste allongés à l'ombre dans l'herbe, moi je suis avec Constance et un groupe d'amies sur un table à faire une partie de cartes. Après cela on a le droit à un temps libre dans nos dortoirs bien plus long que d'habitude pour faire nos valises. Je vais à la douche, la dernière douche dans cette satanée salle de bain commune. Une fois sortie je récupère ma trousse de toilette sur le sol et au moment de sortir, ma serviette autour de moi et une autre sur mes cheveux, je vois un garçon, je referme la porte de la salle de bain immédiatement et cherche à comprendre ce qui se passe. Une fille sort en même temps que moi et me demande pourquoi j'attends devant la porte, je lui explique et on s'assoie sur le sol de la salle de bain en cherchant une solution. D'un bond de courage on se lève, passons la tête par la porte pour vérifier que la voie est libre, une fois que la voie semble libre on court le long du couloir, nous faufilons chacune dans notre chambre et enfin le cauchemar est fini, je me jette sur mon lit et ri aux éclats de cette situation.
Une fois habillée je commence ma valise, ou plutôt je joue au tetris pour tout cassé dedans. Une fois fini, je la referme mais elle est tellement bombée que je n'y arrive pas. Je sors de ma chambre et essaie de me faufiler dans la foule qui grouille dans le couloir, un mélange de fille surexcitée, de garçon perdu, de fille qui pleure... Je tente de me sortir de là mais je rentre dans quelqu'un.
— Oh pardon ! M'excuse je
— Justement je te chercher avec tout ce monde je trouvais plus ta chambre. Dit Eliott en me tenant le bras pour ne pas me perdre dans tout ce monde.
— Ah bah justement tu tombes bien je n'arrive pas à fermer ma valise. Viens.
Eliott me suis jusqu'a ma chambre, nous rentrons et tout d'un coup le calme règne enfin. Il regarde ma valise et ri.
— Effectivement c'est un problème, tu crois que tu vas réussir à la porter dans les escaliers ? Se moque-t-il.
— Ah ah ah, très drôle, tu veux pas m'aider au lieu de te moquer ?
On se jette sur la valise pour l'aplatir et faisons glisser la fermeture. Ensuite Eliott enlève la valise du lit pour la poser sur le sol. On s'allonge l'un à côté de l'autre et restons comme ça un long moment. Constance arrive et se colle contre la porte comme si elle avait vu un fantôme.
— Désolé de vous interrompre dans cette scène très romantique mais ce couloir est plus peuplé que Disneyland.
On rigole et Constance s'assoie sur la chaise face à nous. Nous profitons en papotant, pendant que Eliott joue avec mes mains, et rigolant comme si c'était la dernière fois qu'on le ferai, car c'est peut-être le cas.
                                     ***
Après le repas c'est angoissée que je monte avec tout le monde dans la grande salle au dessus du réfectoire pour le talent show, je le regarde depuis les coulisses et stresse comme jamais, même si ici personne ne me connais, j'ai peur. Le groupe de danse fait une chorégraphie pour le début du spectacle, ensuite une fille joue la musique de pirates des Caraïbes au piano, deux garçons font un tour de magie, une fille chante une chanson de Zaz, le groupe de danse repasse, puis un garçon fait une chorégraphie de gymnastique, deux animateurs nous font une démonstration de tango et c'est mon tour, je passe en dernière. J'avance vers le centre de la pièce un micro à la main, je stresse mais la musique commence et je me met à chanter : Love you from the distance de Ashley Kutcher. Au début j'ai l'impression que les sons ne veulent pas sortir de ma gorge mais je le vois, et je le fixe, ça me donne de la confiance. A la fin tout le monde applaudit et les danseuses arrivent sur scène pour leur dernière prestation. 
A la fin du spectacle on se retrouve tous dehors devant les dortoirs pour les derniers au revoir car ceux qui partent en bateau partent à 4h du matin. Après une bonne centaine de rires et de larmes nous allons nous coucher.
Je m'arrête devant mon lit, c'est la dernière fois que je vais tirer ces draps pour m'y allonger, ces draps qui ont pris l'odeur d'Eliott depuis notre câlin de cette après-midi. Je pose ma tête sur l'oreiller et ferme les yeux délicatement car en réalité j'aimerais ne jamais avoir à les fermer car les fermer c'est accepter la réalité que demain tout sera terminé.

14 joursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant