BDA - Hope!

14. Croissants et brioche

        La sonnette de l'appartement réveilla Tora. Elle entrouvrit les yeux, et alluma la lumière. Éblouie, elle plongea sa tête dans son oreiller. La sonnette retentit à nouveau.

        « Mmmmmh...

Elle se leva en traînant les pieds et décrocha le téléphone de l'interphone.

        - Oui ? Grommela-t-elle.

        - Dime ? C'est Mangetsu.

« Hein ? » Elle appuya sur le bouton permettant l'ouverture de la porte d'entrée de l'immeuble.

        - Deuxième étage.

        - Merci.

        Mangetsu entra et monta les escaliers. Il toqua à la porte de Tora. La porte s'ouvrit, laissant apparaître Tora, les cheveux en bataille, à moitié endormie, portant un pyjama large dont les manches lui recouvraient presque intégralement les mains. Elle bâilla profondément et s'écarta de la porte pour lui laisser le passage. Elle ferma la porte derrière lui et lui fit signe de s'asseoir sur la canapé lui faisant office de salon.

        - J'ai amené des croissants, sourit Mangetsu.

        Surprise, Tora le remercia. Elle le laissa quelques minutes pour se changer et le rejoignit dans le salon. Ils discutèrent pendant un bon moment, tout en savourant les croissants frais. Tora apprit que Mangetsu avait 23 ans, et qu'il travaillait depuis 3 ans au café Gousei. Elle lui expliqua comment elle et ses amies connaissaient la petite chapardeuse du café. Mangetsu l'observait parler, admirant chaque trait de son visage. Il ne se concentrait que peu sur ce que Tora disait. Celle-ci remarqua qu'il la fixait.

        - J'ai quelque chose ? Demanda-t-elle en passant ses mains sur son visage.

        - Euh non ! Répondit Mangetsu, gêné. Je pensais juste... peut-être qu'on pourrait s'appeler par nos prénoms maintenant, sourit-il.

        - Oh, oui, bien sûr !

Il la remercia. Ils continuèrent leur discussion jusqu'à ce que Mangetsu voie l'heure.

        - Oh ! Il faut que j'y aille, je vais être en retard !

Il se leva et Tora le raccompagna jusqu'à la porte d'entrée de l'immeuble.

        - Bon ben... rentre bien, sourit Tora. Et merci pour les croissants ! ajouta-t-elle.

        - Pas de soucis, ça m'a fait plaisir », sourit Houtei.

        Ne sachant que répondre, Tora lui sourit de nouveau. En l'espace d'une seconde, Houtei se pencha vers Tora et l'embrassa. D'abord surprise, Tora se détendit finalement, au contact de ses lèvres contre les siennes. Avant qu'elle ne le remarque, Houtei était déjà partit à quelques mètres, et s'en allait sans se retourner. Le cœur de Tora s'était emballé, et le regardant partir, elle passa sa main sur ses lèvres, sentant encore cette sensation. Troublée, elle remonta à son appartement et s'assit sur le sofa. Elle se sentait... heureuse. Il semblait qu'elle avait réussi à tourner la page. Elle ne fuirait plus. Elle était prête à abandonner ses craintes. Elle n'était plus méfiante. Elle était amoureuse. L'était-elle déjà avant ? Peut-être... Mais cette fois, elle était prête. Elle regarda la place qu'avait occupé Houtei quelques minutes plus tôt. Elle aurait voulu qu'il y soit encore. La lapine se sentait en pleine forme. Elle eut l'envie de se défouler. Elle enfila des vêtements de sport et sortit courir.

                        *

        « Une brioche, s'il vous plaît »

        Nigori prit la brioche que la boulangère lui tendit et la paya. En sortant, elle se cogna contre une homme qui vit ses croissants voler. S'excusant, Nigori l'aida à les ramasser, et leva les yeux :

        « Eh mais vous êtes...

        - Oh, vous êtes une amie de Dime, non ?

        - Oui ! C'est vous le serveur que nous avons rencontré avant-hier !

        - Oui, sourit celui-ci.

Ils terminèrent de ramasser les croissants.

        - Je dois y aller, encore désolée pour les croissants, s'excusa-t-elle, gênée.

        - Pas de quoi », sourit-il.

        Ils se séparèrent. Nigori pressa le pas. Elle avait laissé Koumori toute seule à son appart, et si elle se réveillais avant qu'elle arrive, elle risquerait de s'inquiéter. Nigori glissa sa clé dans la serrure, et d'un mouvement sec, déverrouilla la porte. Elle alla à pas de loups vérifier que Koumori était toujours dans sa chambre. Celle-ci dormait profondément sur le lit, emmitouflée dans la couette moelleuse. Nigori retourna dans la cuisine pour préparer un petit déjeuner digne de ce nom. Elle posa sur la table une tasse fumante de chocolat chaud, quelques parts de brioches et de quoi les garnir. Elle ouvrit son frigidaire afin d'en sortir une brique de jus d'orange lorsqu'elle entendit crier. Inquiète, elle se précipita dans la chambre. Koumori était assise sur le lit, essoufflée, en sueur, murmurant sans cesse :

        « Nezumi... Youko... Nezumi... Youko... Je dois les retrouver.

Attristée, Nigori vint s'asseoir à côté d'elle.

        - Ce sont tes sœurs ?

        - Je dois les aider...

        - Ne t'inquiètes pas, nous allons les aider.

Koumori déglutit péniblement, et acquiesça.         

        - Quel âge as-tu ?

        - 10 ans.

        - Et tes sœurs ?

        - Youko a 8 ans et Nezumi, 4 ans.

Si jeunes... Elles devaient vivre enfer...

        - Viens manger, on va s'en occuper après.

        Koumori suivit Nigori et lorsqu'elle vit le petit déjeuner qui lui était préparé, elle eut des étoiles dans les yeux. De la brioche ! Elle en avait déjà volé, mais jamais mangé. Tout comme elle n'avait jamais pu aller plus loin que sentir l'odeur du chocolat. Elle s'assit, et sous le regard bienveillant de Nigori, se jeta sur la nourriture. Nigori observa ses bras et ses jambes tout maigres, et sont regard s'arrêta sur le tissu de toile qui lui servait de vêtements. Comment se faisait-il qu'elle n'y avait pas pensé plus tôt ? Il lui fallait des vêtements ! Lorsque Koumori eut fini de manger, Nigori envoya un sms Tora et Yuki, leur demandant de venir au QG si elles n'y étaient pas déjà, et elles quittèrent l'appartement.

        - On va où ? Demanda la petite chauve-souris.

        - Retrouver mes amies, répondit Nigori. Mais avant ça...

        Elle poussa Koumori dans un magasin. Un quart d'heure plus tard, Koumori ressortit avec un t-shirt tout doux, une doudou bien chaude, un pantalon, des petites bottes fourrées et une écharpes lui protégeant le cou du vent froid d'hiver. Elle remercia Nigori timidement, et la suivit. Soudain, elle aperçut une silhouette familière. Lorsque Nigori se retourna, Koumori avait disparu !

        - Koumori ! Appela-t-elle, inquiète.

Elle l'aperçut alors, cachée un peu plus loin. Elle la rejoignit.

        - Quelque chose ne va pas ?

        - Noroi... Il me cherche...

        Nigori aperçut un homme plutôt costaud de type bouledogue regarder autour de lui d'une manière peu accueillante.

        - Allons-y. »

En passant par des raccourcis, elles arrivèrent tant bien que mal au QG.