21. Un jour pluvieux

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         L'odeur de l'hôpital. Le bruit des aide-soignants courant dans tous les sens. Le brouhaha des toux et des reniflements des malades. Et pourtant le silence. Un silence pesant. Tora et Nigori n'entendaient que le tic tac oppressant de l'horloge. Sakan regardait Nigori tendue, assise sur une des chaise de la pièce blanche et froide, serrant contre elle Koumori et Youko, ainsi que sa cousine, faisant les cent pas devant la porte. Derrière cette porte s'étaient affairés des infirmières et un médecin. Avant qu'ils ne ferment la porte, Tora avait pu apercevoir le petit corps inerte de Nezumi, allongé sur le lit d'hôpital, portant un masque à oxygène. Cela faisait une semaine que Nezumi était à l'hôpital. Elle n'avait eu droit à aucune visite. Elle était plongée dans une sorte de coma interminable. Ce lundi, l'hôpital avait les avait appelés en urgence. Nigori avait les mains tremblantes. A ses côtés, Youko était effondrée, tandis que Koumori avait le visage fermé et les poings serrés. Sakan tapotait nerveusement du pied. Il ne savait pas comment réagir. Devait-il essayer de détendre l'atmosphère ? Parler d'autre chose ? Leur donner de l'espoir ? Alors qu'il cherchait désespérément un moyen de calmer ses amies, la porte s'entrouvrit, et le médecin en sortit. Nigori et Sakan se levèrent et vinrent rejoindre Tora.

        « Vous êtes de la famille ?

        - On... peut dire ça comme ça...

Il respira un grand coup.

        - Nous n'avons rien pu faire.

        Le temps s'arrêta. C'était comme s'ils avaient reçu un grand coup dans la poitrine. Le souffle court, Tora et Nigori étaient tétanisées. Youko fondit en larmes et s'effondra au sol. Sakan la prit dans ses bras, lui aussi profondément choqué.

        - Sa constitution était extrêmement fragile, le moindre trouble alimentaire, le moindre choc physique aurait été difficile à soigner, alors ce qu'elle vient de vivre... Il était trop tard. Mais vous ne devez pas vous en vouloir, vous avez fait les bons gestes. »

        Annoncer ce genre de nouvelles était très dur pour les médecins. Celui-ci, bien qu'apparaissant ferme, était abattu. Soudain, Koumori se mit à hurler de toutes ses forces. Son cri déchirant retentit dans tout l'étage.

        « C'est de leur faute ! Ils l'ont tuée ! Je vais les tuer ! Je vais les tuer !

        - Kou... murmura douloureusement Nigori, la voix brisée.

La jeune chauve-souris tenta de s'enfuir, quand Tora la retint fermement.

        - Non.

        Koumori voulut se défendre, lorsqu'elle vit le regard de Tora. Nigori ne l'avait jamais vue comme ça. Le regard de Tora était devenu meurtrier.

        - JE vais les tuer.

        Elle partit en courant, laissant derrière elle ses amis, ahuris. Sakan se précipita derrière elle.

        - Nigori, reste ici, j'ai un mauvais pressentiment !

        Sakan courut après Tora. Elle était très rapide, mais il la rattraperait. Elle sortit de l'hôpital à toute vitesse, et s'élança au travers de la route au moment où une voiture arrivait à toute allure. Sakan se jeta sur elle et ils roulèrent sur le trottoir, hués de coups de klaxon rageurs. Sakan se retrouva sur Tora. Bien qu'à bout de souffle, Tora tenta de se dégager mais Sakan la maintint fermement par les poignets.

        - Laisse-moi ! Hurla-t-elle sur son cousin, en se débattant.

        - Non !

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