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Le lendemain, je traîne dans la cuisine pour me servir un jus d'oranges bien frais en me repassant les événements de la veille. J'ai dû batailler pour garder mon calme devant Lorie, avec succès, heureusement. Je suis habituée à cacher mes sentiments avec une expression neutre... même si cette fois, ça m'apparaît bien plus compliqué.

La vampirette est attablée et joue avec sa peluche lapin préférée en marmonnant des ordres inventés. Je l'écoute distraitement, focalisée sur mon verre à moitié plein. Je prends une gorgée de ma boisson rafraîchissante en fermant les yeux, me délectant de l'acidité des agrumes qui coulent doucement dans ma gorge, quand soudain :

— Bonjour, mesdemoiselles.

Surprise, j'avale de travers et recrache sans aucune élégance le liquide dans mon verre (et à côté). Et merde ! Lorie me dévisage mais ce n'est pas son regard que je capte. Conrad me détaille avec un mélange d'amusement et d'autre chose tandis que j'essuie maladroitement mes lèvres. Il s'approche si vite de moi que je n'ai pas le temps de cligner des yeux, puis pose une main dans mon dos. Sa caresse froide fait ressurgir notre entrevue charnelle de la veille avec encore plus de précision. Mon cœur s'affole, le rouge me monte aux joues. Je retiens tout gémissement évocateur en enfonçant mes dents dans ma lèvre inférieure.

La main de Conrad effectue de doux cercles sur le haut de mon dos, puis, délicatement, glisse le long de ma colonne vertébrale. Quand ses doigts stoppent leur descente sur mes reins, je sens l'intérieur de mes cuisses se contracter. Bordel ! Pas devant Lorie !

— Ça ira, Monsieur O'Connor, lui lancè-je avec un regard outré en me reculant.

— Vraiment, mademoiselle Farrell ?

Il me décoche une oeillade sexy en rehaussant malicieusement un sourcil. J'en reste hypnotisée pendant quelques secondes avant de reprendre contenance. Non, je ne le laisserai plus jouer avec mes nerfs. Il le fait déjà bien assez avec mes sens.

— Vraiment, monsieur O'Connor.

— La chasse était bonne ? Demande soudain Lorie, nous sortant de cette bulle éphémère où nous l'avions complètement oubliée.

Conrad se tourne vers elle et, avec élégance, s'appuie contre le meuble de la cuisine à côté de moi.

— Plutôt infructueuse, lui répond le vampire avec un regard énigmatique. Au début, du moins.

— Oh ? Le presse la petite fille.

— Disons qu'il n'y avait rien d'appétissant en ville, mais que j'ai trouvé un met bien plus exquis non loin d'ici.

Mais qu'est-ce qu'il lui prend ?! Mon visage reste impassible tandis que sur mes reins, la main du vampire reprend subitement sa course. Lentement, l'importune glisse vers la naissance de mes fesses. Je réprime un hoquet de surprise et de plaisir.

— Monsieur O'Connor, je vous prierai de ne pas mettre ce genre d'images dans la tête de ma sœur.

La voix de Nicolae, grave et puissante, fait immédiatement cesser les caresses du vampire. Celui-ci se redresse avec fluidité et tourne ses yeux bleu glacier vers le jeune homme.

— Qu'y a-t-il de mal ? Déclare Conrad, nullement déstabilisé par la froideur dégagée par Nicolae. La petite princesse me demandait si la chasse était bonne, je n'ai fait que lui répondre.

— Et bien la prochaine fois, abstenez-vous d'ajouter des détails sans intérêt.

Le sourire de Conrad n'atteint pas ses yeux. Je sens une pression soudaine tomber dans la pièce, étouffante et écrasante. Je frémis, m'accroche à mon verre et suis tentée de me recroqueviller sur place... si ce n'était la présence de Lorie.

Mon Vampire (Is it Love? Conrad)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant