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Je lève une main dans l'air et, avant de toucher la porte, une voix s'élève de l'intérieur, impérieuse, profonde et fière :

— Allez-vous en, mademoiselle Farrell.

Je me fige, paralysée par la gravité de cette injonction. Mes sourcils se froncent alors, je sens la colère monter par vagues. De quel droit ose-t-il me congédier comme si je n'étais qu'une vieille chaussette sale ? Au fond, je sais que je ne dois rien attendre de lui, mais là, actuellement, je suis dans un état de nerfs pas possible. Avec un grognement furtif, je tourne la poignée qui ne m'oppose aucune résistance et pénètre d'un pas déterminé dans la chambre.

Mes yeux s'habituent petit à petit à l'obscurité ambiante et je distingue un mouvement rapide sur ma gauche. Soudain, la silhouette imposante de Conrad me surplombe, menaçante.

— Je vous avez dit de—

— Arrêtez vos conneries maintenant ! Le coupè-je brutalement. Je ne vous comprends pas ! Un coup vous débarquez dans ma chambre et prenez soin de moi, vous vous pointez sur mon lieu de travail et vous m'embrassez en pleine rue, et la fois d'après, vous disparaissez totalement sans explication !!

Je hurle presque, emportée par ma colère, par ma peine, par mes doutes. Je ne suis plus dans le contrôle, désormais. Je sors tout. Sans m'arrêter.

— Vous me prenez pour quoi ?! Un jouet ? Je ne suis pas l'un de vos putains de buffet gratuit, bordel !

Je lève des yeux furieux et humide de larmes vers Conrad et assène finalement :

— Espèce de vampire à la con !!!

L'instant d'après, je suis brutalement plaquée contre le mur jouxtant la porte, les deux mains de Conrad de part et d'autre de ma tête, son corps contre le mien. Le souffle coupé, je plonge mon regard encore embrumé de rage sur le vampire. Ses yeux bleu glacier me transpercent. J'y lis la même colère qui m'habite, la même frustration, le même désir profond et dévastateur. Il se penche, approche sa bouche de mon visage sans me toucher.

— Tu as un sacré culot de venir de ton propre chef dans mon antre, ma beauté.

Sa voix me fait instantanément frissonner de la tête aux pieds. Son parfum envoûtant me chatouille les narines par ondes ininterrompues. La fraîcheur de son corps, au travers de sa légère chemise blanche, attise pourtant un brasier ardent au plus profond de mon être. Après autant de journées sans le voir, le toucher ou le sentir, je me prends en pleine figure et en plein cœur des rafales de désir féroce. Je suis clouée au mur et à son corps contre le mien. C'est hallucinant d'intensité.

— Venir ici, me tenter avec cette odeur alléchante qui s'échappe de ton corps doux et chaud, vêtue ainsi...

Sa voix est un murmure caressant mes oreilles. Ses lèvres sont à seulement quelques millimètres de mon cou.

— C'est à tes risques et périls.

— Je m'y suis préparée, chuchotè-je en retour, sans trembler même si tout son être me fait vibrer.

Il me fixe de très près, ses pupilles glacées parsemées d'une couleur carmin très diffuse, et sourit. Un sourire plein de promesses, plein de passion. Il est diaboliquement sexy, et je perds totalement le contrôle.

Je remonte une main vers sa chemise sans qu'il me retienne. Il paraît même surpris lorsque je la pose sur ses clavicules. J'observe sa réaction et m'enflamme à la vue de son spasme de plaisir. Immédiatement, je ramène mon autre main en renfort et insinue mes doigts sous le tissu, déplaçant le vêtement et ouvrant les portes d'une exploration qui promet d'être sensationnelle.

Mon Vampire (Is it Love? Conrad)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant