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La nuque moite, les cheveux collés à mes joues et mon front, les membres encore tremblants, je reprends mon souffle. Allongée sur le dos, mes yeux fixent le dessus de lit de Conrad. Je suis complètement vidée de mon énergie, mais amplement rassasiée.

— Souhaites-tu recommencer, ma beauté ? M'interroge malicieusement le vampire à mes côtés.

— Bon dieu non, je ne sens déjà plus mes jambes !!

— Je t'ai accordé la grâce de ne pas te posséder jusqu'à l'évanouissement, tu sais.

— Quelle gentille attention... soufflè-je, faussement reconnaissante.

— Tu peux le dire, en effet. Il n'est pas dans mes habitudes de me plier aux exigences des humains.

— Je suis flattée, dans ce cas.

Conrad se penche vers moi et pose ses doigts sur mon ventre. Il me caresse doucement, dans un geste tendre et délicat qui me fait sourire. Je sais qu'il ne va pas tenter de m'infliger une énième partie de jambes en l'air.

— Je ne suis pas certain de vouloir savoir mais... commence-t-il, hésitant.

Étonnée par son ton mal assuré, je me tourne vers lui.

— ... tu es très douée pour les fellations.

Sa remarque me fait l'effet d'une bombe. Intérieurement, un verrou cliquette. Je me revois 15 ans en arrière, à l'arrière de cette voiture, avec John.

— Oui, merci, réponds-je d'une voix éteinte, perdue.

Je me revois agenouillée devant ce garçon, les mains tremblantes, le cœur battant à tout rompre, l'adrénaline me faisant tout oublier de la menace qui planait pourtant sur nous... sur moi. S'il nous avait trouvés, à cette époque, je pense qu'il m'aurait probablement tabassée à mort.

Soudain, je suis soulevée par deux mains froides sur ma taille, puis délicatement placée sur les genoux de Conrad. Il s'est redressé dans le lit sans que je l'entende. Ses prunelles bleu glacier me jaugent, me cherchent, me trouvent. J'étais engluée dans mes souvenirs d'adolescence, et d'un seul regard, il m'a ramenée. Je lui souris chaleureusement en jouant avec quelques mèches de ses cheveux bruns.

— Où étais-tu, ma beauté ?

— Pas très loin. Merci de m'avoir ramenée.

Je dépose un baiser sur ses lèvres magnifiques et passe mes bras autour de sa nuque, ce qui me fait définitivement revenir à la réalité et à l'instant présent. Mes vieux démons se tiennent tranquilles, ainsi que les ténèbres qui les accompagnent. Pendant un temps, au moins.

Mon vampire ne me pose pas plus de questions, se contentant de m'observer de son regard si intense et hypnotique. Je continue de lui caresser les cheveux, doucement, là sur ses genoux. La bulle de volupté qui nous entoure est hors du temps, hors de tout. Je pourrais facilement m'y complaire... si soudain la machinerie de mon esprit ne se remettait pas en marche à vitesse grand v !

— Merde, quelle heure il est ?!

Je siffle ça d'une voix suraiguë, alarmée, tandis que Conrad me libère de sa douce emprise en pouffant. Je me redresse vivement et parcoure la suite luxueuse du regard, retrouvant mes vêtements disséminés ça et là dans chaque recoin.

— As-tu un rendez-vous pressant, ma beauté ? S'amuse Conrad sans se départir de son air taquin à la fois agaçant et craquant.

— Les pauvres mortels comme moi ont des obligations, vampire.

Mon Vampire (Is it Love? Conrad)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant