Comme des enfants.

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Déjà 19 heures. Nous nous étions rejoint avec Sophie, et comme prévu nous rentrions avec les courses. Sur le chemin, nous croisions Arnaud. Il faisait parti de groupe, d'amis d'enfance qui vivait derrière chez moi. Nous convenions qu'il nous rejoigne passer la soirée avec nous, après manger, chez moi.

Arrivées à destination, je me destinais à sortir saucisson, bières, chips. Tandis, que ma super copine organisée, roulait le premier pétard de la soirée. Son ex, encore très amoureux la fournissait sans limites. Il faut dire, que c'était plutôt pratique, étant donné nos petits moyens.

Elle trouvait "super mignon", l'attention de Max qu'il avait eu dans la matinée:

- Alors? Tu changes pas d'avis? Il pourrait se rallier à nous ce soir... En plus, avec Arnaud ça ferait plus "réunion entre potes" que "rencard".

- Oui, bien- sûr!!! Et après ? Je fais comment le reste de la semaine? Toi, tu retourneras bosser et moi, je devrais rester seule avec lui, s' il souhaite revenir. Déjà, je l'ai bien trop laisser me toucher jeudi dernier!!!

Elle éclatait de rire:

- Il a osé toucher cette opulente poitrine!!!! AAAAAAAAh!!!!! Combien pèsent d'ailleurs chacun de tes seins à ton avis ?

La question nous fit mourir de rire. Je dépliais la balance de cuisine accrochée au mur. Je montais sur le plan de travail à genoux, sortait un sein et le posait dessus tout en m' esclaffant de folie:

- NE REGARDE PAS!!!! AAAAAAAAAAAH!!!! 838 grammes!!!!

C'est ce que j'adorais avec elle! Même dans les moments les plus difficiles, la vie semblait plus drôle.

Nous pleurions de rire.

- Plus sérieusement, Alice, tu n'es obligée de rien, mais ce serait dommage, de ne pas en profiter.  

Je me braquais, comme je savais si bien le faire:

- Ecoute, pour le moment, on profite nous! 

Arnaud faisait retentir la sonnette. Installées dans le salon, dans lequel je ne restais jamais habituellement. Digne, d'un mauvais film d'horreur, ma mère y exposait pas moins de 1500 poupée. C'est d'ailleurs, ce qui la qualifiait " Plus grande collectionneuse de notre département". Il s'asseyait prêt de nous et sortait son matériel pour rouler à son tour. Je lui ouvrais une bière à l'aide de mon briquet. 

- BIP!!! BIP!!! 

Mon premier message de la part du beau brun, depuis jeudi, arrivait:

- C'est Max, "J'aurai aimé avoir plus de temps avec toi aujourd'hui. Excuse moi encore de ne pas t'avoir donné signe de vie avant. J' espère que ta soirée se passe bien. Prends soin de toi".

Arnaud qui ne savait rien, s'étonnait, les yeux biens grands ouverts. Il faut dire, qu' un mois avant ma rupture officielle avec mon ex, celui ci avait déjà tenté de rompre. Je m'étais ratatinée en le suppliant de rester près de moi. J'avais pleuré comme jamais à ses pieds. Ma plus grande défaite. Ma honte inavouable qu'Arnaud connaissait. Et pour cause, c'est lui m'avait consolé dans la foulée. Il avait assisté, impuissant à ma lente décente aux enfers en me voyant replonger dans ses bras, puis rejeter à nouveau.

- Qu'est ce que c'est? Tu as rencontré quelqu'un? s'interloquait- il.

- Oui. Maxime Rodriguez. Mais je ne pense pas que ce soit du sérieux.

- MAXIME RODRIGUEZ!!!! C'est un tueur au foot lui!!! 

Sophie, amusée, d'un ton ironique reprit: 

- Ah!! Bah voila!!! Il aime jouer au ballon!!! 

Je la regardais de travers, tout en demandant à mon ami:

- Tu le connais... Je dois me méfier? J'ai la trouille et pas la force de me replonger dans une histoire qui n'en vaille pas la peine.

Il me renseignait sur ce que je savais déjà:

- Bah, il a eu des histoires sérieuses et longues mais je ne vais pas te mentir, il sait aussi s'amuser... Fais quand même attention. Si j'y réfléchis, je te dirais que vous êtes pareils.

Qu'est ce qu'il voulait dire par là? Je me reculais, comme si j'avais peur de la suite, il continuait:

- Quoi?!! On peut dire que tu as su t'amuser toi aussi!!! On ne les compte plus tes prétendants!!! Et puis la fidélité, à part le dernier c'était pas ton fort!!!

Cette franchise était dure a avaler mais vraie. Je n'avais pas tellement "trier" mes relations. Jusqu'à lui. Il en avait fait les frais au début. C'est en me repoussant , qu'il m'avait pris dans ses filets. C'est à partir de son pardon que je m'étais juré de changer. Il m'avait métamorphosé. 

- Amuse toi!!! Vis!!! Tu verras bien!!! , s'agaçait ma pote.

Nous rangions et mettions en place notre couchage au fond de cette immense maison, dans ma chambre. Nous entendions un bruit dans le salon. Arnaud, pas plus courageux que nous, ne voulait plus aller chercher le matelas manquant. Dans un élan de peur et de rire nerveux, nous voila équipés de bombes de déodorant, d'une ceinture et d'une carafe en verre, prêts à attaquer l'éventuel intrus.

- Je suis sûre c'est une poupée qui s'est réveillée!!! , déconnait Sophie.

Prenant notre courage à deux mains, enfumés jusqu'à la moelle, nous allions jusqu'à l'entre de ces vieux jouets. Arnaud, bifurquait aux toilettes, pendant que nous nous cachions derrière le canapé.

Ce jeu d'enfants s'était conclu par un immense succès aux retentissements des cris de notre courageux ami.



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