Chapitre 6: Go to the horny jail

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« C'est en détention, qu'on est détendu » Mélange, Vald x Heuss


Maintenant que je savais que c'était Damso mon contact, les choses sérieuses allaient commencer. Il fallait surtout que j'arrive à avoir des moments pour lui parler seul à seul.

Et j'avais déjà ma petite idée de ce qui allait nous permettre de les avoir.

Comme toujours, je revenais aux livres.

La future bibliothèque allait être le moyen de provoquer nos échanges. Le problème était que j'avais déjà réussi à recruter Larry et Rk et on m'avait imposer Vald, ça allait être difficile de demander un autre employé. Mais mon idée était autre: j'allais essayer de lancer réellement la bibliothèque même si elle n'était pas finie d'être installée. Je voyais ça comme un click and collect. Sauf que bon, les détenus ne cliqueront pas mais viendront directement devant la porte. On organisera des heures de passage, et j'espère de Damso viendra. Je ferai des passages plus longs pour lui. Après, comme il vient aussi en cours, je pourrais lui parler vite fait à la fin, mais c'est moins discret.

- Tu en penses quoi ? demandais-je à Low, à qui je venais de partager mes pensées. Assis derrière son bureau, il faisait tourner un crayon de papier dans ses doigts, avant de le coincer derrière son oreille, pour avoir les mains libres afin de taper sur son clavier.

Il fit apparaître un gif avec écrit "genius" et je lui tirais la langue.

- T'es pas drôle.

- Pourtant, tu souris.

- Je souris pas.

Il haussa les épaules, d'un air faussement déçu. En vrai, je souriais et il le savait, je le savais. Bref, on avançait pas beaucoup sur notre plan.

- Tu t'es pris pour un artiste de génie à mettre ton crayon derrière ton oreille ?

- Moi, au moins, je ne suis pas hyper fier d'avoir trouvé le plan le plus basique de toutes l'histoire des espions de l'humanité.

Alors là, il avait réveillé l'enfant susceptible en moi, ce qui lui valut de se prendre tous les cousins du canapé dans la tête. L'effet fut ses gémissements et la chute de son crayon de papier. Non mais, depuis quand on parle à une super espionne comme ça ?

***

J'avais demandé pour mon idée de click and collect à M. Benevisto. Quand il avait compris que ça ne coûterait pas plus cher et que c'était bon pour la « culture » des détenus, il avait donné son consentement. Je faisais donc la distribution avec Larry et Rk. Ils aimaient bien ce nouveau rôle de bibliothécaire, qui note les départs et les retours des documents. De toute façon, j'avais l'impression que tout ce qui les faisait sortir de la routine de la prison leur donnait de la joie. Je me rendais compte également que ça leur évitait les tâches ingrates comme le travail ou le ménage.

Je continuais cependant le mardi le rangement avec Vald et la mise en place. D'ailleurs, son gardien ne devrait pas tarder à me l'amener pour que je puisse l'exploiter en toute légalité, grâce au consentement de son maître Bavastro. J'essaie parfois de m'imaginer ce que les prisonniers devaient ressentir d'être complètement déposséder de leurs droits et de leur liberté, mais c'était impossible.

- Hey, lança une voix depuis la porte.

- Oui, rentre je suis au fond, viens.

- Oui, maîtresse.

- Commence pas.

-Quoi, t'es pas une maîtresse ?

Je soupirais. Ce qu'il était chiant. Je décidais de l'ignorer. Moi qui le plaignait l'instant d'avant, il avait tellement le don de m'agacer que j'oubliais très vite mes bon sentiments.

- Viens m'aider, j'ai deux caisses lourdes à porter.

Il traversa les rayons pour me rejoindre. Il faisait plutôt beau et doux ce jour-là et il portait un simple t-shirt blanc qui moulait son torse avec son pantalon aux normes marron. Je ne put m'empêcher de le détailler. Il faut dire qu'avec sa barbe de quelques jours, il avait un charme certain.

Il m'aida à porter les caisses et comme d'habitude on discuta d'un peu tout. On évitait les sujets trop politiques, mais on était très ouvert pour discuter des autres choses notamment l'art, le rap, la musique. Ses yeux brillaient quand on en parlait, il vivant vraiment dans ce moment-là.

L'après-midi passa très vite, et je fus surprise quand on toqua pour venir chercher Vald. J'étais en équilibre sur une étagère, ce qui me déséquilibra et je m'écrasai sur le sol. Vald, qui n'était pas loin, vient m'aider à me relever.

- Alors on tient plus sur ses jambes ? railla-t-il en me prenant la main. Je ronchonnais. Il m'aida à me relever et il me tira un bref instant vers lui. Les effluves de son parfum caressèrent mes narines et nos yeux se croisèrent un bref instant. On n'avait jamais été aussi proche corporellement, et dans une prison c'est déjà beaucoup.

Je sentis que je rougissais, il fallait que je désamorce rapidement la situation.

- Oui, je trouve quand même que c'est fatiguant d'être en prison deux jours par semaine. Je sais pas comment tu fais, dis-je de manière ironique en m'écartant de lui, mais il ne me laissa pas faire, rapprocha mon corps du sien par ma main qui tenait toujours et me glissa à l'oreille d'une voix douce et amer :

- Ma pauvre petite princesse...

Il s'écarta au moment où Grégoire arriva et le tira à l'extérieur de la pièce en bougonnant qu'il n'avait pas que ça à faire de jouer sa baby-sitter.

Vald parti en me lançant un dernier regard en coin qui eut le don de finir de me liquéfier.

C'était quoi ça, là ?

Je m'assis pour analyser la palette d'émotion que surgissant en moi. Est ce qu'il m'avait dragué ou c'était juste encore une de ces façons de me provoquer ? Je ne comprenais pas ce qu'il faisait, ni comment je réagissais. C'était sûr qu'il ferait comme s'il ne s'était rien passé. Mais en même temps est-ce qu'il s'était vraiment passé un truc ?

En tout cas, c'est clair que j'étais totalement horny. Il m'avait fait quelque chose. J'avais encore la sensation de sa main dans la mienne.

***

Ahah j'étais sûr que tu allais te faire un rappeur!

- Je ne me suis pas fait un rappeur, Low. Il m'a juste pris la main.

- Et il t'a dit « ma pauvre petite princesse » !

- Oui mais c'était condescendant et moqueur. Il se fous de ma gueule, à chaque fois j'arrive pas à comprendre ce qu'il fait. Il me rend folle !dis-je énervée.

- ça, c'est sûr, chuchota Low en se retournant vers son ordi.

- Tu as dis quoi ??

-Rien rien, calme-toi. En tout cas, hâte de savoir la suite de cette « histoire ».

Je levai les yeux au ciel. Il était si agaçant.

Des Tensions | VALDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant