Des Tensions | VALD

Chapitre 12: Embrassades

"Dis-moi c'que tu veux vite, décide-toi, dessine-moi, décime-moi" 

Booba, Arc-en-ciel  

-Bon, explique-moi ce qu'il s'est passé la semaine dernière avec Lino, demandais-je.

J'étais à mon rendez-vous hebdomadaire avec Damso, et comme d'habitude, on n'avait pas beaucoup de temps. Il fallait donc aller à l'essentiel.

- En gros, je crois t'avoir déjà parler du téléphone que nous avons pour parler avec l'extérieur. Au moment du déjeuner des marseillais, il se trouve que c'est Lino qui le gardait. Peu de gens le savait : en fait que ceux du General Crew. Il est resté sage pendant la chanson, c'est même un des seuls qui est resté à l'écart, car il savait qu'il ne devait surtout pas se faire choper. Sauf que problème : un des gardiens à profiter de la mêlée pour l'embarquer et le foutre au trou avec les autres, sans raison. On pense qu'un agent du Parti est infiltré parmi les gardiens pour avoir des infos sur la rébellion. Le téléphone serait pour lui une preuve qui permettrait de remonter aux leaders de l'extérieur. C'est ce qu'il pense, mais évidemment, on a protégé le téléphone, rien n'est accessible, tout est codé. Il reste qu'on ne doit pas se le faire prendre. Ça pose de grands problèmes que les gardes sachent qui l'avait, car ça veut dire qu'il y a une taupe chez nous et ça, ça craint. Mais bon, heureusement on a aussi des alliés chez les gardiens dont une que Lino connaissait. Il s'occupe justement des liens entre les gardiens et les prisonniers. Ils ont donc été très réactif et ils ont pu effectuer le transfert de manière discrète avant la fouille et la mise au trou de Lino. Il faut savoir qu'il s'est fait tabasser et on imagine bien que c'est le gardien du parti qui a fait ça en ne trouvant pas le téléphone, me raconta Damso en serrant les poings. Le problème, continua-t-il, c'est que maintenant qu'on sait qu'il y a une taupe, et qu'un gardien infiltré traine dans les parages, on doit changer nos circuits. Et c'est là où on va avoir besoin de ton aide. On est très peu à avoir connaissance de ton rôle, mais tu as une position plutôt privilégiée. On n'a pas encore réussi à reprendre le téléphone, c'est trop risqué. On sait que les relations entre prisonniers et gardiens sont surveillées. C'est toujours la gardienne qui est de notre côté qui le possède. Il faudrait que tu prenne contact de manière discrète et justifiée avec cette gardienne pour reprendre le téléphone et me le redonner à notre prochaine entrevue. Tu penses que c'est faisable ?

Je hochais la tête.

- T'inquiète, je m'en occupe, répondis-je.

Il me glissa ensuite discrètement le nom de la gardienne : Annie Roseau.

J'allais essayer d'effectuer ma mission au mieux, il fallait que j'élabore un plan avec Low. J'allais lui demander s'il pouvait dire à la gardienne qu'on allait la contacter mais c'est ce moment-là que choisi Nekfeu pour me demander mon avis sur un livre de littérature. On s'arrêta donc de parler de la mission pour revenir à notre conversation de façade : la mêmeté et l'ipséité.

**

Équipée de ses informations, j'allais retrouver Vald à notre rendez-vous hebdomadaire. Nos rapports étaient clairement tendus depuis la dernière fois qu'on s'était vu, et j'avais l'intuition que mon rendez-vous avec Maxime n'avait pas arranger les choses. Il avait sa tête des mauvais jours, caché derrière ses lunettes noires. Il répondit à peine à ma salutation et commença à ranger les livres.

Je n'avais pas passé un très bon week-end non plus, et ma journée de hier avait été horrible, donc j'avais envie de faire aucun effort. Qu'il aille donc bien se faire foutre avec sa grise mine.