Chapitre 11: Méga down

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« La vérité donne des frissons, le manque d'argent mène en prison »

 Mister you, Ma grotte



BOOOOM

C'est à peu près le bruit que fit ma casserole en s'écrasant sur le sol avec un son métallique.

Je m'arrêtais et m'assis un instant à côté d'elle en la regardant fixement. J'en pouvais plus de ma journée, et ce petit moment de maladresse était la goutte de trop. J'avais justement envie d'oublier le monde, mon existence et de m'écrouler par terre. Ce que finalement je faisais déjà à moitié. Je lâchais donc toute résistance physique pour envahir le sol.

Le son des sirènes de police hurlait dans la rue. C'était devenu banal, les voitures de flics avaient triplées depuis le nouveau gouvernement, il fallait donc bien qu'ils s'occupent à faire croire que tous les soirs, ils poursuivaient des bandits imaginaires pour protéger le "citoyen".

-Miiou ??

Mon chat vient me renifler la joue, intrigué par ma présence sur le sol qui d'habitude est son territoire. En effet, c'était une bonne question : pourquoi est-ce que je squattais le sol ?

Je n'avais pas passé une très bonne journée, et c'était un euphémisme. Déjà, il y a le gardien de l'entrée qui me détestais et par lequel j'ai droit à des blagues sexistes constamment, qui avait essayé de soulever ma jupe. J'avais été tellement choquée qu'il ose faire ça, que je n'avais pas réagi et je m'en voulais. La prochaine fois, j'allais le détruire. C'est bon, il a déclaré la guerre, il va l'avoir. J'avais ensuite été voir "messsire" Bavastro pour avoir ses instructions et l'entendre me parler de ses problèmes administratifs pendant des plombes. J'avais essayé de dire des trucs, mais il me coupait constamment, j'avais donc fini par me taire et grâce à ma bonne étoile, il m'avait finalement libérée.

Mon cours n'a pas été mieux. Je n'arrivais pas à expliquer, les questions étaient mal posées, on se comprenait pas et c'est très frustrant. Tout le monde est sorti déçu du cours. C'est donc énervée que je suis allée manger mon repas froid composé d'une salade, car les micro-ondes étaient en panne. Rien ne marche dans cette foutue prison.

C'était la première fois que je revenais à la prison depuis mon rendez-vous de ce week-end avec Maxime.

Je m'en étais rendu compte après coup, mais ça se voyait qu'il espérait beaucoup. Je lui avais donc envoyé un message pour lui expliquer. Mais là, c'était le jour où il était là donc où l'on pouvait potentiellement se croiser.

Sauf que je n'avais pas envie de le voir, donc j'avais fini le cours plus tôt pour ne pas le croiser entre nos deux cours.

J'avais cependant croisé Vald. J'étais heureuse de le voir, je lui avais fait un signe mais il l'avait ignoré.

Okay, on est où là ?

Monsieur est dans ses problèmes et du coup il pense qu'il peut faire genre qu'il ne me connaît pas ?

Quel connard. Qu'il aille pleurer dans les draps de Bavastro.

J'avais vu ensuite RK et Larry, mes deux petits rayons de soleil qui m'avaient fait oublier un peu mes tracas. On avait rangé les livres en jouant à « devine tête ». J'étais le pape, Larry Cléopâtre et RK Merkel, on s'est bien marré. J'étais ensuite rentrée, mais il y avait un bouchon sur la route. J'étais donc arrivée tard et épuisée chez moi pour me faire à manger.

En fait, je ne savais même pas si j'avais faim. J'avais juste envie de tout oublier. Je savais que j'avais des messages en absence. Low devait attendre mon bilan. Mais je n'avais rien à dire aujourd'hui je n'avais pas de nouvelles infos, c'est demain que je devais voir Damso.

Je soupirai.

Pourquoi Vald était si froid ?

Allongée sur le sol, je regardais les reflets de la lumière de la lune et des lampadaires qui dessinait sur moi les contours de la rambarde de la fenêtre en m'encadrant.

Je me sentais si seule. Si enfermée en moi-même. Je m'étais forgée ma propre prison et je le savais. Je sais que Vald me mépriserait de penser comme ça. Moi, j'étais encore dehors. J'avais plus de possibles devant moi que lui. Et pourtant, j'avais l'impression qu'il contrôlait mieux sa situation. Il était si calme. J'étais toujours envaillie par mes émotions. J'étais rationnelle et stratégique, mais parfois les émotions s'en mêlaient, pour le meilleur comme pour le pire.

Vald.

Étrange comme j'avais l'impression que c'était un proche et en même temps un inconnu.

L'eau bouillait dans la casserole, impatiente d'accueillir les pâtes. Mais je n'avais pas envie de me lever. Je voulais me complaire un instant dans mon mal-être, ma solitude, mon abattement.

Je voulais oublier le monde. Juste rester là sur ce sol qui était finalement assez confortable avec mon chat qui me mordait les cheveux.

Cela n'était néanmoins pas possible, les obligations de la vie m'appelaient et je dû me résigner à me lever, quand l'eau commença à s'échapper de la casserole.

Il fallait que je coupe mon cerveau, que je me mette en veille. Le meilleur moyen qui m'était donné, c'était d'aller dormir. 

Des Tensions | VALDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant