Chapitre 9: Journal perso

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« C'est celle qui se trouve dans le cerveau, la pire des prisons »

Nessbeal, Au-delà de l'horizon


Je n'eu pas plus d'information avant de revenir le lendemain.

Au cours du mardi de 13h, les prisonniers étaient tous abattus, personne n'écoutait vraiment. Ils avaient encore en travers de la gorge l'évènement d'hier.

Je devais retrouver Vald ensuite, et je ne savais pas trop comme ça allait se passer après ce qu'il m'avait dit la dernière fois.

J'avais encore le « ma pauvre petite princesse » qui raisonnait dans ma tête. Surtout le « ma » qui avait une texture particulière. J'avais décidé de faire comme s'il ne s'était rien passé, et je pensais que lui aussi. Mais cette fois-ci, contrairement à d'habitude, il avait l'air refermé alors je tentais la discussion.

-Mauvaise journée ?

- Tu demandes ça à un prisonnier, évidemment que ma journée, c'est de la merde. Je suis enfermé. Enfermé !

- je.. Désolé.

- Pff.

- tu tu.. m'en veux?

-j'sais pas. Tu viens, avec tes cours pour nous apprendre à penser comme des bourgeois et après tu décides de faire une bibliothèque. Mais on s'en bat les couilles ! C'est pas ça qui va faire quoi que ce soit. Une prison enluminée avec de la "culture" ça reste une prison, je sais pas si tu capte ça dans ton petit crâne. On se fait tabasser parce que l'on pose nos sons. On ne peut pas sortir, on peut pas voir nos familles, merde ! Certains, leurs familles sont mortes et d'autres elles sont en exil ! On est exploités par des putain de boîtes. Notre condition est pire qu'animal, puisqu'on n'est même pas maître de nos mouvements ! Alors, tes philosophes qui aident à « penser par soi-même », alors qu'on n'est plus soi en prison, tu peux te les garder !

Ça me faisait un coup. Je ne pouvais pas lui dire que j'étais là pour la résistance, sinon adieu la couverture. Mais je trouvais ça injuste qui me disse ça comme ça. Ça se voyait, il souffrait pour un autre truc et il relâchait tout sur moi. J'aurai aimé poser des questions sur ce qu'il se passait chez les détenus. Que s'était-il vraiment passé hier après que je sois partie ? Mais je savais qu'il n'était pas disposé à faire de la pédagogie avec moi. Je trouverai les informations ailleurs.

- Okay, mais tu sais, ça sert à rien de mettre toute la faute sur moi.

Il s'assit par terre et mis sa tête dans ses mains.

-Putain.

Je m'approchais de lui. Je ne savais pas trop quoi faire. Je lui pris doucement la main qu'il ne retira pas.

Un silence passa.

- Tu crois que tu pourrais finir seule aujourd'hui ? J'ai besoin d'être seul, dit-il en me serrant la main. Tu peux me laisser cette liberté là ?

- Okay. Mais ça va aller ? Tu veux parler un peu plus ?

- Non. À la semaine prochaine !




***

-Point de vue de Vald-

Je me retournais sur mon lit.

En dessous, AD, mon ami d'enfance, ronflait et faisait résonner la petite cellule. On avait réussi à être ensemble et c'était déjà une victoire. En prison, chaque petite chose se révèle avoir des effets immenses. On est dans une toile d'araignée, chaque chose est liée à toutes les autres et le moindre petit mouvement peut avoir des répercussions partout sur la toile. Etre avec lui, rendait mon cœur un peu moins vide.

Des Tensions | VALDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant