Chapitre 15: Journal perso II

66 5 5
                                    


« Je m'enfuis, je m'deteste car je t'emprisonne

Des vampires me pressent le pas

Me prennent pour une bête de foire

N'attends pas que la mort lève le voile et t'emprisonne

Je t'en prie ne me déteste pas »

Vald, Ne me déteste pas 


PDV de Vald

J'étais qu'une sombre merde.

Ça, je me l'avouais qu'à moi, sinon au revoir ma crédibilité de rappeur et même d'homme. Je devais montrer ma confiance en moi et pas mes doutes. Il fallait que je tienne ma carapace. Mais le truc, c'est que je l'avais enlevé devant elle. Un instant, certes, mais c'était suffisant. J'avais l'impression qu'elle m'avait pris quelque chose de fragile et qu'il fallait que j'élargisse ma carapace pour la faire rentrer à l'intérieur. Je ne voulais pas que ce qu'elle m'ait volé soit détruit par les autres. Je devais la protéger. C'était débile, mais c'était ce que je ressentais. Ou alors j'essayais de me trouver des excuses. De me trouver des excuses pour justifier le trou béant qui s'était fait dans ma poitrine quand je l'avais vu sourire à l'autre troubadour taré. Putain, qui l'avait fait sortir de la section psychiatrie celui-là? Il aurait mieux fait d'y rester, là-bas au moins, grâce à la morphine, tu peux oublier un peu que tu es enfermé et voyager dans tes pensées. Ici, dans la prison réelle, nos pensées sont toujours les mêmes, rythmées par les cris et les bruits de verrous. Ça nous rend encore plus fous. 

Évidement qu'il lui plaisait, ce Luv Resval, c'était un livre vivant, le machin. Il connaissait tous les trucs qu'elle a dû lire ado sur son canapé de bourgeois, avec son chat sur les genoux, devant sa baie vitrée donnant sur la cour intérieure du domaine de son père vigneron.

Ce qu'elle était agaçante. Et pourtant, quand Luv avait regardé son corps, une colère profonde s'était propagée en moi, et j'avais dû serrer les poings pour pas exploser.

Je savais que je n'avais pas le droit d'être ainsi. On ne possède jamais personne. Elle ne m'appartenait pas. Poser ses lèvres sur les siennes n'était pas un copyright, je n'avais aucun droit sur elle. C'est juste ce Luv avec ses fanfaronnades idiotes qui m'avait énervé. Qui ne l'aurait pas été ? Il vivait dans un délire complet. Pourtant, ce que j'avais vraiment vu dans le regard le Luv, c'était ce que je ressentais quand je la voyais. Elle avait un charme qui malgré les protections que j'érigeais, avait réussi à passer entre les mailles. Je me sentais si impuissant devant elle. Ce regard qu'elle m'avait porté l'autre fois, je m'étais senti tellement vu, alors que pourtant je vivais dans une prison où chacun de mes gestes étaient filmé jour et nuit.

Mais son regard à elle n'était pas dérangeant, au contraire. Il m'avait donné envie de la plaquer contre le mur et de lui faire toute sorte de chose pour que son désir devienne aussi enflammé que le mien. Je m'imaginais la déshabiller petit à petit pour savourer chaque partie de son corps. Je lui lécherais les tétons jusqu'à ce qu'elle pointe et qu'elle gémisse. Je descendrais le long de son ventre nu avec sa bouche par aller jusqu'à son sexe que je caresserais pendant des heures et des heures avec les mains et la bouche, à l'intérieur et à l'extérieur. Jusqu'à ce qu'enfin, on soit prêts tous les deux et qu'on fusionne.

Penser à ça me faisait vraiment bander.

Défoncer la gueule de Luv Resval aussi. Rha.

La prison me matrixait, j'avais envie de tout détruire. J'avais pourtant réussi, pendant un temps, à me concentrer sur l'organisation de la résistance, mais depuis qu'elle était là, elle hantait mes pensées. J'étais incapable d'être entièrement dans une activité, elle était toujours là, en arrière-plan.

Des Tensions | VALDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant