Chapitre 5: Zoo

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« La vérité donne des frissons, le manque d'argent mène en prison »

 Mister you, Ma grotte


MOD m'avait dit que le code avait été passé.

Je regardais donc les prisonniers arriver dans ma salle de classe. J'écrivais des références sur le vieux tableau qui avait été mis à disposition pendant ce temps là pour leur laisser le temps de s'installer.

Certains rigolaient en rentrant dans la salle et en me jetant des coups d'œil en coin. Larry et Rk étaient revenus.Je remarquais aussi Hatik. C'était marrant, les plus jeunes n'avaient pas osés venir au premier mais ils venaient au deuxième.

Je savais qu'ils crevaient de curiosité surtout que mon lore avait l'air d'avoir été bien approfondi depuis l'histoire avec leur prof de maths, et le doigt d'honneur de ce matin.

Oxmo Puccino vient me saluer. Sa présence était rassurante, alors je lui demandais s'il avait entendu ce qu'on disait un peu sur moi.
- Oh tu sais moi, j'écoute mais je n'entends pas. Je viens à tes cours, parce que j'aime les réflexions que tu apportes ici. Ça me parle. Que tu sois une princesse ou non n'y change rien je respect ton esprit, dit-il avec un sourire en coin.

Je lui souris en retour.

J'allais commencer mon cours, quand un dernier prisonnier arriva.

Vald évidemment. Je le regardais de manière interrogatrice. Pourquoi était-il là alors qu'il avait pas voulu venir la semaine dernière ?

Une pensée me vient soudain en tête. C'était peut-être lui mon contact. Je le laissais donc entrer en essayant de ne pas laisser voir ma perplexité.

Peine perdu car il la vit et qu'il m'interpella.

- Alors, comme va la princesse ? demanda Vald avec un voix nasarde pour m'énerver. Le pire c'est que ça marchait.

Je le fusillais du regard.

- Arrête de m'appeler comme ça.

-Oh mais c'est qu'elle aime pas qu'on l'appelle princesse, parce que c'est pas conforme à ses principes, c'est trop patriarcal, comme catégorie.

Il avait pris une voix pompeuse pour dire tout ça. Il s'arrêta, me regarda et me dit d'une manière plus sérieuse:

- Alors qu'au fond tu es exactement ça, une princesse.

J'avais envie de lui dire qu'il me connaissais pas et que je savais pas ce qu'était sa définition de princesse, mais je savais que ça allait juste être un moyen de défense et qu'il attendait que ça.

Il fallait que j'attaque.

- Okay mais alors si je suis une princesse, alors toi tu te prends pour une sorte de prince. Tu te considères trop comme un mec qui au fond et gentil derrière ses lunettes noirs et que les filles, c'est toute des vilaines sorcières qui t'ensorcèle alors que toi tu es un être si pur "les meufs sont cruelles, le gentil garçon que j'étais s'en souvient sans son lit "

Il se reforgea. Ça se voyait il n'aimait pas que je réponde avec ses punchlines. Et OUI, mon GRAND, je te connais plus que tu me connais, dommage. 1-0.

-Prendre mes punchlines, c'est un truc de poufiasse.

- Mais oui, monsieur le prince charmant refoulé. Allez, vas t'assoir !

Il se détourna de moi pour aller s'assoir à une chaise en me faisant un doigt :

- Comme il vous plaira, PRINCESSE !

Comme il avait parlé fort, l'ensemble de la classe rit.

Je tapais dans mes mains pour clore le brouhaha avant de commencer mon cours sur le jeu.

Je commença par définir la notion, expliquer ce qu'en disait Aristote, comme le jeu était également utilisé par Pascal dans son pari. C'est à ce moment-là que j'avais prévu de glisser la punchline :

- C'est pas parce que tu joues plus que le jeu s'arrête. Pour Pascal, c'est impossible de ne pas jouer, on doit prendre parti, car la vie est le jeu même.

Mon cœur battait fort et je me tournais vers les prisonniers.

Damso leva finalement la main :

- Ouais mais bon est-ce qu'on ne peut pas dire que quand le jeu dure trop longtemps, ce n'est plus un jeu ?

- Mais gros, c'est une punchline de Booba ça, non ?

- Comme tu as dead ça !

- L'intelligence, mon reuf !

- Regarde la tête de la prof, elle est choquée.

Ses camarades proches le tapèrent dans le dos. Il était un peu fier de lui, même s'il le cachait. Ou faussement fier et peut-être que les autres jouaient aussi un jeu. Je sais pas : finalement cela n'a pas d'importance. Je savais qui était mon contact et c'était le principal. 

Des Tensions | VALDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant