Des Tensions | VALD

Chapitre 4: la bibliothèque

« Ecrire c'est la première action d'un homme privé de liberté, j'ai pour preuve les noms des prisonniers gravés sur les geôles » Nekfeu, Ecrire 

Je posai mes affaires dans le sas, puis je me déshabillais pour enfiler ma combinaison, la même que celle du personnel. Les prisonniers étaient avec des costumes marrons et les personnels avec des costumes bleu marine. J'étais contente d'être tombée sur le bleu marine. C'était quand même plus facile à porter que le marron foncé. J'eus une pensée pour tous les rappeurs qui kiffaient les belles fringues, ils devaient être dans une détresse sans nom.

D'un autre point de vue, ce n'était pas pratique, car je pouvais pas faire passer d'objets sur moi. Il allait falloir que j'apprenne des techniques de dissimulation spécifique à la prison. Dans ma formation, j'en avais appris, mais il fallait d'abord que j'observe comment la sécurité de la prison était mise en place.

-Bonjour madame Germain ! Vous allez bien ? demanda avec un grand sourire Jean qui était vraiment très chaleureux. Il devait s'occuper des entrées/sorties, mais comme il était maniaque et détestait la saleté, il était souvent aussi en train de nettoyer. Ça arrangeait Bavastro qui n'avait pas de budget pour faire le ménage et qui utilisait le personnel et les prisonniers.

- Vous savez, ça fait du bien une présence féminine comme vous, d'ailleurs vous saviez que notre cher directeur est célibataire, moi je dis ça, je dis rien. Haha mais bon un brin de fille comme vous !

- Vous savez, je pense que je suis assez grande pour me débrouiller seule, j'ai pas besoin d'un cupidon. Mais si jamais j'ai des doutes je viendrais vous trouver.

C'était assez paternaliste de me dire ça, mais je savais qu'il voulait être gentil. Je passais ensuite devant le chef de la sécurité. Lui semblait clairement me détester. Depuis qu'il y avait des profs qui venait à la prison, la sécurité était renforcée. Cela l'énervait, car il devait donc faire des heures supplémentaires non payé.

Ces histoires de budget, c'était à la fois triste pour les gens qui travaillaient ici mais c'était aussi bien pour la lutte, car ça montrait bien qu'ils étaient pas prêts pour une offensive qui viendrait d'ici. Les regards était tournée sur les frontières et pas à l'intérieur des terres, et surtout pas dans les prisons que l'on aimait oublier.

- Madame Germain. Toujours à l'heure à ce que je vois. À croire que vous aimez ça, venir dans cet endroit pourrit plein de racailles. Ou alors vous venez parce que justement vous les aimez ? Vous voulez vous les faire c'est ça ?

Il ricana.

Je ne répondis pas, mais en m'éloignant, je lui fis un doigt d'honneur qui ne pouvait pas voir. Se trouvait dans le couloir en train de nettoyer le sol, Hatik et deux autres prisonniers. Zut, lui m'avait vu.

- Ouh les mecs, regardez ça, la princesse a fait un fuck au chef vigile !

- Sérieux ?

Ça avait l'air de bien les amuser. J'étais un peu devenue la nouvelle distraction de la prison.

Je relevais le « princesse ». J'avais déjà une réputation en même pas une semaine.

D'ici ce soir, tout le monde saurait que j'avais fait un doigt d'honneur, le chef vigile avec.

Je soupirai.

J'étais censée être une agent secrète, si tous mes faits et gestes était raconté à tous, ce n'était pas terrible. J'avais des doutes que si je devais avoir un diplôme à la fin de cette mission, je n'aurai pas tous les points dans la catégorie discrétion.

Fichu pour fichu, je m'éloignais des prisonniers en faisant un gros fuck à Hatik en espérant que lui me voit bien.

Ça se voyait, il avait le sang chaud. Faussement outré, il était prêt à me balancer son sceau d'eau, mais un vigile arriva et l'embrouilla. Je m'éloignai avec un sourire niais. J'étais vraiment une gamine, mais faut croire qu'Hatik aussi. Un sceau d'eau, c'était un peu excessif quand même.