En plein mois de juillet, les températures battent tous les records. Il doit faire vingt degrés alors qu'il n'est encore que neuf heures du matin, et il commence déjà à y avoir de l'agitation dans les rues voisines.
L'hiver avait été froid, pour ne pas dire glacial et rude. Peu de sans-abris y ont survécu malgré les aides de certains habitants et associations. Les gens se délectent du temps qui s'offre à eux désormais et ne manquent pas une occasion de sortir et d'en profiter.
Moi, je n'ai pas bougé de mon lit. Pourtant, je ne dors pas ; j'ai les yeux grands ouverts, fixant mon plafond sans savoir pourquoi. Mes rideaux sont fermés, mais quelques rayons de lumière parviennent tout de même à passer, rendant l'ambiance lourde et étouffante en raison de la petitesse de la pièce et de la puissance des rayons de soleil aujourd'hui. Même cela n'arrive pas à me faire sortir de mon lit, qui n'est pas si douillet que ça et qui me fait souvent mal au dos.
C'est en tournant la tête que je vois ma guitare déposée dans un coin de ma chambre, illuminée par le soleil, semblant m'appeler dans un murmure que je serais le seul à entendre. Je me relève sans même m'en rendre compte et me rassois, la guitare en main, sur la chaise de mon bureau en face de la fenêtre. Mes mains commencent à s'agiter sur les cordes de mon instrument, et une douce mélodie apaisante envahit la pièce. Je sens un calme intérieur prendre possession de moi, et tout paraît, d'un coup, beaucoup plus beau.
Après ce son envoûtant, j'arrive enfin à démarrer ma journée, mais celle-ci semble défiler au ralenti, me donnant presque envie de retourner m'affaler dans mon lit. Alors, vers quinze heures trente, je décide de sortir afin de prendre un peu l'air. Tout le monde est déjà à l'extérieur, se promenant, bronzant, travaillant dans le jardin ou jouant dans la piscine. Une odeur de barbecue envahit mes narines et me donne une folle envie de manger alors que j'ai pris mon repas il y a à peine trois heures. Tout a l'air d'aller pour le mieux et respire la joie et la bonne humeur, surtout avec ce grand ciel bleu ne reflétant pas un seul nuage à des kilomètres à la ronde. Pourtant, l'ambiance me semble lourde et pesante, comme si quelque chose allait se produire.
En vagabondant dans les rues, je finis par me souvenir de cette forêt grande et si belle en été, où je passais des après-midi entiers avec ma sœur lorsqu'elle vivait encore avec moi et maman. On se baladait avant de trouver un endroit à l'ombre près du grand ruisseau, et on y mangeait des sandwiches et collations en tout genre. Cela fait quatre ans que l'on ne s'est plus vus, toutefois je sais où elle vit et inversement.
Naturellement, mes pas me guident vers ce lieu qui est proche de chez moi, et je me retrouve en plein milieu des arbres, des fleurs et des feuillages. Rien n'a changé, tout est toujours aussi resplendissant. Un air de nostalgie flotte dans l'air. Peut-être est-ce parce que la dernière fois qu'il avait fait aussi chaud, c'était l'été où elle s'en est allée.
Je m'assois contre un arbre et profite des rares brises rafraîchissantes qu'il y a ici et de l'odeur de la nature. Au bout de quelques minutes, le vent se lève soudainement et s'intensifie de plus en plus, se transformant presque en bourrasque et faisant secouer les branches des arbres dans tous les sens. Je vois au loin des nuages gris, quasiment noirs, menaçants, s'avancer dans ma direction. Cela n'annonce rien de bon. Le temps m'incite à me lever et à me dépêcher de rentrer chez moi.
Après des jours de canicule, il ne serait pas étonnant qu'une tempête nous tombe dessus. Je me mets à marcher de plus en plus rapidement, tout s'agite autour de moi, et je m'attends au pire. Le vent siffle dans mes oreilles, me faisant mal. Je me sens poussé par lui, sa puissance est grande et n'arrête pas d'augmenter. Je regrette de m'être aventuré dans cette forêt sans une présence humaine et rassurante à mes côtés, mais il est trop tard pour les regrets.
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Le temps du destin (Terminé)
ParanormalUne journée d'été un peu plus caniculaire qu'une autre en plein mois de juillet, rien d'anormal. Mais comment expliquer l'arrivée soudaine d'une tempête qui fit se rencontrer 2 âmes perdues ? Et qui contre toute attente semble déjà se connaitre alor...