Kathleen Rozlen
Un brouhaha gigantesque retentit soudainement de l'étage. Un bruit à en faire trembler les murs qui finit par cesser au bout de quelques minutes. Je m'apprête à partir en courant pour voir ce qu'il s'y passe mais c'est en apercevant l'heure que je m'immobilise. Il est vingt heures passées et si je ne pars pas tout de suite au travail, je vais être en retard et me recevoir un nouvel avertissement de la part de mon patron puisque ce n'est pas le premier à compter sur le mois. Ce n'est pas le moment de perdre mon boulot étant donné les travaux à effectuer dans notre maison. De plus, j'ai l'étrange désir de vouloir m'en aller d'ici et vite. J'ai cette constante boule au ventre de crainte de croiser mon ex-mari qui m'effraie avec son comportement douteux.
Mon sac étant posé sur la table du salon, déjà prêt pour partir, je le prends et m'en vais le plus vite possible. La moindre minute de retard pourrait être déduit de mon salaire et cela ne m'étonnerait guère.
Une fois dans la voiture, je vérifie mon maquillage et mes cheveux marron que j'avais pris le soin de coiffer tout à l'heure dans le rétroviseur. Même si j'ai manqué de m'endormir devant la télévision, ma chevelure n'a pas bougé d'un poil et j'en suis ravie.
J'allume la radio et active le GPS de ma vieille voiture bleue, un héritage de mon père que je n'ai jamais osé remplacer dû à quel point ce petit bijou était précieux pour lui et j'arrive tout à fait à comprendre pourquoi. Je l'ai depuis cinq ans et je n'ai jamais eu aucun problème avec. Pourtant, elle a bien roulé avec mon papa, cela devait déjà faire trois ans qu'il l'avait et il aimait tant voyager avec, qu'il l'emmenait partout où il pouvait aller même si c'était pour se rendre chez le voisin qui vivait deux rues plus loin.
En roulant, je m'attarde sur le paysage enchanteur qu'il y a ici en été. Je l'ai déjà vue plusieurs fois, mais je le trouve toujours aussi magnifique. Des arbres de grandeurs identiques sont dispersés en une longue ligne bien droite sur les bordures des rues. Les feuillages y sont parsemés de fleurs ou de fruits en tout genre. La verdure ici est vivifiante contrairement à celle qu'il y a dans le quartier dans lequel on vit, Noam et moi. C'est un changement rafraîchissant et le spectacle doit être tout aussi incroyable en automne.
Je vois déjà l'hôpital se dresser à quelques mètres de moi, grande et blanche. Des lettres qui ne se voient presque plus dans la dernière clarté du soir affichent "Marliz Hospital". Rentrant dans le parking qui, comme d'habitude, est rempli de jour comme de nuit, je reconnais les voitures de quelques-unes de mes collègues qui sont des amies pour la plupart d'entre elles.
Je rentre à l'intérieur du vaste établissement et y trouve tous les employés qui travaillent à la même heure que moi cette nuit-ci. Les nuits sont les plus difficiles à tenir, surtout pour les nouveaux, souvent les hommes de ménage se chargent de remplir à bloc les machines à cafés et les distributeurs.
Je vois certains patients dans la salle d'attente, que je salue comme le reste de mes compagnons de travail. On s'échange quelques banalités avant que je m'en aille aux vestiaires afin de me changer. Contrairement à beaucoup d'autres qui détestent notre costume, moi, je l'apprécie tout particulièrement puisqu'ils sont larges et amples. Ils sont confortables, parfait pour se sentir à l'aise et faire de grands mouvements.
Après cela, je commence ma routine de d'habitude. Je fais le tour des chambres même de ceux qui ne le nécessitent pas, juste pour vérifier si tout va bien. Généralement les soirées sont les plus calmes, mais j'en ai déjà vécu des tumultueuses.
Il y a peu pour ne pas dire aucun patient que j'apprécie moins. Ils sont tous très sympathiques et c'est toujours un plaisir de venir travailler dans cet hôpital malgré que parfois, il présente quelques inconvénients. Lorsque je dois aider des personnes à prendre leur douche, certains hommes ont déjà voulu en profiter et ces événements m'ont beaucoup marqués, mais heureusement ceux-ci sont mineurs.
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Le temps du destin (Terminé)
ParanormalUne journée d'été un peu plus caniculaire qu'une autre en plein mois de juillet, rien d'anormal. Mais comment expliquer l'arrivée soudaine d'une tempête qui fit se rencontrer 2 âmes perdues ? Et qui contre toute attente semble déjà se connaitre alor...