Le temps du destin (Terminé)

Chapitre 15

Installé dans son siège tout aussi imposant que sa personne, il ne laisse aucune émotion transparaitre de lui au point où, intimidé par son regard, nous regardions partout sauf dans ses yeux.

Aucune photo d'une famille ou un bout de sa vie privée comme un souvenir ou une image de lui dans un moment de gloire. Juste son diplôme fièrement accroché sur un mur aussi blanc que l'établissement qu'il dirige et des livres quelconques sur les étagères. Aucune trace de poussière ou de désordre. Une perfection qui en ferait presque peur.

Sa voix nous fait sursauter à chaque syllabe prononcée tant celle-ci est grave et forte. Il sait se faire écouter et surtout, il sait comment s'y prendre. J'arrive à apercevoir les quelques regards paniqués que me lance les deux femmes qui m'ont suivie, ce à quoi je ne peux rien répondre dû au rayon laser qu'est le regard du directeur. Tous gestes que je pourrais faire pourrait être mal vue et je n'ose imaginer les conséquences.

Il nous explique qu'il reste encore quelques chambres disponibles et que ma sœur, pourrait s'installer dès aujourd'hui dans la chambre quatre du deuxième étage. Les couloirs sont très surveillés par le personnel et ce même de nuit, la sécurité est mise au premier plan en plus du soin avec les personnes vivant ici. Il réside des garçons comme des filles, qui ont les mêmes droits et sont tous vus de la même manière, sans distinction, il ne peut n'y avoir aucunes relations sentimentales et si quelqu'un a une relation sexuelle ici, il se fait virer sans discussions possibles.

Il y a des fouilles régulières des chambres, des horaires très précis. Un programme pouvant varier d'une semaine à l'autre pour éviter la monotonie. Un cercle où chaque résident peut s'exprimer comme il le désire est organisé par petits groupes, une à deux fois par semaines, étant donné qu'ils sont presque vingt ici. Le but étant de pousser les habitants à s'exprimer sur ce qu'ils ressentent, à s'ouvrir et à apprendre à écouter les autres. C'est en plus un bon moyen de faire des connaissances, cela sera bien-sûr dirigé par un accompagnant spécialisé dans le domaine qui posera des questions à chaque individu de la troupe.

En plus de cela, ils ont trois rendez-vous par semaines avec une psychologue ou des accompagnateurs, services sociaux, ... Qui sera cette fois-ci individuelle.

Et d'autres différentes activités auront lieu durant chaque semaine de leur séjour ici afin de les aider à aller vers le chemin de la guérison (étant les termes qu'il a employés).

Pour les repas, il y en aura trois fois par jours, comme partout et chez tout le monde qui ont lieu dans une sorte de réfectoire différent de celui d'un collège puisqu'il y en a plusieurs, le but n'étant pas de tous les entasser comme des mouches dans le même endroit. Un repas sera voté aux choix chaque semaine pour le samedi par l'ensemble des habitants du lieu. Ils auront bien-sûr droit à un goûter s'ils ont un creux qui dépendra de ce que les cuisiniers auront préparé, cela peut aller du fruit au biscuit.

Pour ceux étant encore mineurs comme Loana, des cours donnés par des profs particuliers ont lieu dans des salles conçues pour cela avec d'autres résidents ayant la même tranche d'âge qu'elle afin d'éviter un redoublement lorsque celle-ci devra sortir d'ici. Pendant les vacances, les cours sont remplacés par des activités visant à développer leur créativité et leur curiosité du monde qui nous entoure dans le but de les développer intelligemment tout en s'amusant. Nous haussant tous des sourcils à ces mots, ayant l'impression d'être entré dans une sorte de camp de vacances pour enfin de six à huit ans, mais ne l'interrompons pas pour autant.

Bien-sûr, ceux ayant été de grands consommateurs avant leur entrée ici, sont sevrés par de petites doses de drogues légères en diminuant cette dose tous les jours jusqu'à ce que celle-ci devienne du néant. Il nous a posé quelques questions afin de savoir l'état d'addiction actuel de ma sœur. Elle a préféré y répondre par elle-même étant donné que ma mère et moi ne le savons finalement pas et pour éviter tout malaise.