Chapitre 22

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Loana Dellister

Ma psychologue m'a fait un sale sermon suite à la violence dont j'ai fait preuve envers ce jeune garçon "qui n'avait rien demandé", elle m'a fait un long discours ponctué de gros yeux mécontents, des lèvres qui se pincent sans arrêt et ses sourcils qui se fronçaient lui marquant une ride sur le front. En fait, je n'écoutais pas grand chose de ce qu'elle me disait. Mon attention, c'est arrêter dès qu'elle a commencé à hausser la voix et mon cerveau a juste enregistré la dernière phrase qu'elle a prononcée d'une voix ferme "Sortez d'ici, je ne veux plus vous voir pour aujourd'hui.", je n'ai pas discuté et je suis vite partie.

Apparemment j'aurais eu de la chance qu'ils n'aient pas prévenue mes parents de mon comportement inapproprié. Pourtant, je suis sûre que la seule raison qui a fait qu'ils n'aient pas désirés les prévenir, c'est que cela pourrait leur apporter une mauvaise réputation si cette histoire s'ébruitait. Enfin, je n'en ai que faire, le principal, c'est que je sois finalement tranquille.

Il y a peu, ma mère m'a annoncée au téléphone qu'elle avait commencé à fréquenter un homme. Je suis restée un peu ahurie et je ne savais pas trop comment réagir. J'ai senti une bouffée d'angoisse me monter jusqu'aux joues après cette annonce. Et un peu ébranlé, j'ai préféré arrêter l'appel là. J'étais contente qu'elle m'ait fait cette annonce juste après mon atelier sur le "contrôle des émotions", je ne sais pas si ça m'a aidée, mais je sais que j'ai dû m'arrêter de marcher quelques secondes dans le couloir pour faire quelques exercices de respiration collée contre le mur. J'avais l'impression de divagué, comme une grande sensation de manque comme j'en ai eu beaucoup ces temps-ci. Je n'arrête pas de me poser des questions. Et si c'était un homme aussi horrible que l'était papa ? Et lui, d'ailleurs, sait-il seulement que je suis là ? Où est-il maintenant ? Que fait-il ? Sait-il que tout ça est sa faute ?

Je suis torturée par une tonne de questions depuis et je sais qu'elle ne l'a pas fait avec de mauvaises intentions, mais j'aurais préféré qu'elle ne me dise rien. Plus le temps passe et plus je me sens oppressée par toute cette situation, je sens que j'étouffe. Alors j'essaye de me changer les idées, de revenir à la raison. Pourtant, mes pensées me ramènent toujours à la proposition alléchante d'Hailey, cette soif de liberté n'est plus que la seule chose qui anime mon corps et elle est ma première pensée en me réveillant le matin.

Je n'arrête pas de m'entendre dire, malgré moi : "Et pourquoi pas ?". Après tout, tant que je ne me drogue pas, où est le mal ? Et puis il y a ces autres questions, serais-je capable de résister à la drogue si j'en vois, si j'ai la possibilité d'en prendre ? Je pense, je rumine. Je divague puis je reviens sur mes pas. Mon regard finit toujours par se tourner vers l'extérieur, les nuages, le ciel bleu, le soleil d'été qui est en train de donner ces derniers rayons. Après tout, il ne reste plus qu'un seul week-end avant la rentrée scolaire. Une dernière virée dehors à vivre une liberté illusoire avant la rentrée, ne serait-ce pas magnifique ?

Je passe encore mon temps avec Astrée, Ivaan et Elvie mais je sens que ce n'est plus la même chose. Il me dévisage d'une drôle de manière dès que je m'approche d'eux et quand je leur parle, j'ai l'impression d'être une bête de foire.

Et puis, Hailey à part dans les ateliers et quelques fois dans les couloirs, j'ai plutôt tendance à l'éviter. Je me suis rendue compte que j'avais besoin de m'éloigner d'elle pour réussir à réfléchir normalement, mais plus je suis loin d'elle, moins je suis rationnelle.

Parfois, j'ai l'impression de voir sa silhouette se dessiner à la fin d'un couloir alors qu'en fait ce n'étais qu'une employée se dirigeant dans une pièce privée. Ou quand je suis à la cantine, j'ai l'impression d'entendre sa voix à certains moments tandis que c'était celle de quelqu'un d'autre. Je repense à ses lèvres et ses yeux qui ne demandent qu'à ce que je les regarde et je vois encore son corps couché dans son lit, le reflet du soleil de fin d'après-midi donnant sur sa peau caramel la mettant d'autant plus en valeur, la rendant encore plus attractive qu'elle ne l'ait d'habitude. Ses vêtements larges qui laissent deviner sa silhouette maigre, ses hanches dessinées, ses jambes fines sculptées à la perfection sur son corps et son chignon qu'elle fait chaque matin à l'arrache, mais qui la rend si belle.

Le temps du destin (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant