I-Confidence

495 28 13
                                    


        Pierre se réveilla doucement, il se sentait bien et mit un petit temps à se rappeler des raisons. La principale était d'ailleurs encore assoupie à ses côtés. Benjamin dormait la tête penchée du côté de Pierre sans pour autant le toucher, la bouche semi entrouverte et un air apaisé sur le visage. Pierre le trouva beau. Il prit alors quelques minutes pour réfléchir à sa relation avec son adorable collègue, ou plutôt de ce que lui ressentait pour son voisin de siège. Il savait qu'il l'aimait beaucoup, qu'il tenait énormément à lui, il ne pouvait que constater l'alchimie qui existait entre eux. Essayer de contester serait mentir. C'était un fait. Un fait reconnu par tous ceux qui les connaissaient. Mais Pierre se posait bien plus de questions depuis quelques temps, il avait de plus en plus l'impression que Ben était pleinement détenteur de sa joie de vivre. Il avait souvent envie de le voir, très souvent, de discuter avec lui, de se combattre en jeux de mots, de rire. Pour être sincère avec lui-même, il lui arrivait, quand il entendait retentir le rire si particulier de Ben, de ressentir des choses, des picotements dans le ventre, dans l'estomac peut être. Mais Pierre doutait, comment savoir s'il ressentait seulement un très fort sentiment d'amitié avec son initialement collègue, ou s'il s'agissait d'amour. Ce terme lui faisait peur, lui qui sortait de presque 10 ans de relation avec une femme, voilà qu'il se posait des questions par rapport à son meilleur ami. Il pensait au début que c'était le contre coup du nouveau célibat, mais cela durait depuis longtemps maintenant. La pudeur de Benjamin n'aidait pas, Pierre avait dû mal à se situer par rapport à lui, il savait qu'ils étaient très proches mais ne pouvait se prononcer sur les sentiments de son ami, ne pouvait savoir comment lui le voyait. Il avait cru le matin même que Benjamin l'avait oublié, et le voilà dans un voyage surprise que le brun avait organisé. Pierre était perdu. Quand Benjamin commença à se réveiller à ses côtés, Pierre décida de remettre ses questions à plus tard dans un coin de sa tête, il était certes perdu dans ses sentiments mais il était heureux d'être là et voulait en profiter, il décida qu'il continuerait de faire comme jusqu'à aujourd'hui : attendre et peut-être agir si évolution il y a.

         Ils allaient bientôt arriver, en déduit Pierre quand il vit Benjamin regarder l'heure, esquisser un sourire et s'étirer. Il lui enleva alors son casque, et Pierre, bien qu'il approuvait les mesures prises pour sa surprise, fut content de retrouver l'ouïe : 


" Comment ça va Pierre ? Tu te sens bien ?"


         Pierre hocha la tête, avant que Benjamin ne continue :


" On va bientôt arriver, j'ai réfléchi, j'aime beaucoup te faire languir et te laisser te poser mille questions (s'il savait quelles questions avaient préoccupé Pierre !) mais ça sera quand même plus simple que tu saches notre destination maintenant, t'as pas idée de la galère que c'est de kidnapper quelqu'un dans un avion !"


         Ils rirent discrètement, puis Pierre impatient, lui demanda :


" Alors on va où ??

- À toi de trouver Pierre ! "


         Sur ces mots, Pierre releva la tête et s'autorisa pour la première fois depuis le départ d'examiner l'environnement autour de lui. L'avion était grand, il y avait du monde, ils étaient assis dans une rangée contre un hublot, et Pierre aperçut enfin un écran indiquant une arrivée dans 5 min pour New-York. New York ?!! D'une voix émerveillée, Pierre chuchota :


" On va aux États-Unis ? T'es pas sérieux ?

- Je sais que c'est rare, rigola Ben, mais si je le suis, bienvenue à New York Pierre !

VERRECROCE - Un 5 novembre imprévuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant