III-Une vraie première soirée

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Pierre était nerveux. Mais il était d'abord extrêmement heureux, excité et impatient. C'était enfin le mercredi soir, le moment où il allait retrouver l'homme qu'il aimait plus que tout au monde, même plus que le poulet! Alors évidemment il avait extrêmement hâte et il était bien incapable de cacher son sourire qui dépassait ses oreilles. Son sac à dos sur les épaules, un paquet volumineux dans les bras, il marchait gaiement, et d'un bon pas, en direction de l'appartement de son petit ami qui l'attendait sûrement aux fourneaux. Il n'avait d'ailleurs rien voulu que Pierre n'apporte, c'était son invité, il allait le recevoir comme un roi d'après ses dires. Pierre avait suivi cet ordre, il avait jusqu'au bout prévu de venir les mains vides. Mais c'était sans compter sur son impulsivité, et le voilà avec son fameux paquet, dont le contenu n'était pas très grand, mais l'emballer n'était pas une mince affaire. Et c'était la principale cause de son appréhension. Il avait failli ramener un bouquet de fleurs à son amant, mais une fois chez le fleuriste, il s'était senti débile. Il s'était imaginé, tendant un bouquet de roses à Benjamin qui lui ouvrait la porte, et cela avait eu pour effet de le rendre honteux. Alors il avait renoncé à cette idée irréfléchie. Mais l'envie de ramener un petit cadeau à son copain lui tenait toujours à cœur, et il n'avait pas non plus osé sortir les mains vides du magasin où il errait en pleine incertitude depuis plusieurs minutes. C'est à cet instant que l'univers lui avait envoyé un message, lorsque ses yeux s'étaient posés sur un coin du magasin, une étagère un peu en hauteur, sur laquelle trônaient fièrement quatre mini-cactus. L'un d'eux l'avait particulièrement attiré, et quand le fleuriste s'était approché pour lui proposer ses conseils, il lui avait répondu sans hésiter qu'il le voulait. Il se retrouvait donc sur le chemin avec un cactus dans les bras, dans un emballage dont seuls les fleuristes ont le secret. Il arriva enfin en bas de chez son copain quand son téléphone vibra dans sa poche. Il le sortit avec un peu de difficulté, et sourit en lisant le message :

"Bon Pierrot, t'as intérêt à ne pas arriver avec trop de retard, t'as beau être la personne la plus importante pour moi, la cuisine c'est sacrée, quand c'est prêt à être dégusté c'est prêt à être dégusté, avec ou sans toi ! 😉"

Il lâcha un petit rire, totalement attendri alors qu'il ne l'avait même pas encore retrouvé. Il savait pertinemment qu'il sortait avec Benjamin, mais que celui-ci lui envoie un message en le décrivant comme la personne la plus importante pour lui, c'était inédit et les joues de Pierre le comprirent alors qu'elles prenaient une teinte rosée plus prononcée. Il regarda l'heure, quinze minutes de retard, c'était presque un record de ponctualité pour lui. Alors il rentra enfin, connaissant le digicode par cœur, et monta au deuxième étage. Les mains un peu tremblantes, il se recoiffa légèrement puis frappa à la porte. Il était encore anxieux, mais il avait attendu deux jours pour revoir son petit ami et c'était vraiment devenu presque vital pour lui qu'il le retrouve enfin. Benjamin lui ouvrit, et l'invita à rentrer. Pierre se faufila joyeusement à l'intérieur, et se tourna directement pour le dévisager alors que son hôte renfermait la porte derrière lui. Il portait un tablier, celui où l'inscription Chef Verrecchia trônait fièrement sur son torse, et sous son tablier Pierre reconnaissait la chemise bleue pétante de son amant. Benjamin lui souriait, et lui lança un" bonsoir Pierrot" qui fit frissonner de joie le concerné. Pierre lui répondit, et commença à se décharger, posant sa surprise et son sac à dos par terre. À peine redressé, une masse lui sauta presque dessus, des bras entourant son cou. Pierre referma immédiatement les siens autour de Ben, tenant ses hanches possessivement, et il glissa sa tête dans son cou pour sentir son odeur. Deux jours, il lui avait tellement manqué. Il lui fit d'ailleurs remarquer, lui glissant au creux de son cou à quel point il était heureux de le revoir et Benjamin rit à cause de la chatouille du souffle de Pierre sur sa peau avant de hocher doucement la tête, partageant le ressenti de son amant. Celui-ci déposa un discret baiser dans le cou du brun avant de s'écarter. Il fallait qu'il lui offre maintenant sa surprise où il se dégonflerait, il le savait.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 22, 2022 ⏰

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VERRECROCE - Un 5 novembre imprévuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant