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La météo avait été clémente comme l'avait prédit Seulgi mais la concentration des acteurs elle, était complètement absente et, bien qu'il soit patient, ça avait le don de tendre Jeongin. Cette équipe était idéale pour ce film mais bon sang aucun ne gardait sa concentration plus de deux prises, tous baissaient les bras très vite, soufflaient, râlaient ou se plaignaient d'être fatigués.
Le moral des comédiens impactait directement celui du réalisateur qui, en réponse à ce découragement général, était d'une humeur massacrante.
Si ses yeux avaient pu lancer des éclairs, bon nombre des personnes présentes auraient fini foudroyées. Même Seulgi n'osait lui adresser la parole de peur de recevoir une remarque cinglante. Pourtant le directeur Yang n'avait pas adressé un mot à qui que ce soit, personne n'aurait pu dire quel était son ton, s'il devenait cynique, vulgaire ou désagréable, quel genre de mots sortiraient de sa bouche, etc... Non personne.
Mais l'air qui entourait le réalisateur semblait plus électrique que l'orage lui-même. Pour sûr, la personne qui s'approcherait trop près de lui se mettrait à suffoquer, se ferait emprisonner par cette aura lourde, emmenait dans une brume invisible.
- Stop ! Coupez... ça suffit.
Ses mots tranchaient l'air figeant complètement le plateau. Aucun collaborateur n'osait bouger et attendait la suite de la phrase, un nouvel ordre, une autorisation, peu importe pourvu que le réalisateur annonce quelque chose. Un soupir agacé quitta ses lèvres.
- Vingt minutes de pause.
Un souffle de soulagement emplit l'espace, les épaules se détendirent et les comédiens se dirigeaient déjà vers leurs affaires.
- Tâchez de revenir prêt à travailler.
Jeongin avait sifflé ces mots au travers de sa mâchoire crispée, déclenchant un frisson chez certains pendant que d'autres déglutirent difficilement.
Le noiraud chercha son assistante du regard, il avait terriblement besoin d'un café. Bien qu'il n'aimait pas utiliser les services de la jeune femme pour ce genre de choses, là il s'en moquait. Tout ce qu'il voulait pour le moment était sa dose de caféine, et faire l'analyse de cette scène affreusement mal jouée pour pouvoir y apporter les modifications nécessaires au retour de la pause.
Ne trouvant pas Seulgi, il quitta son siège et se faufila au sein de ses troupes dans le but de récupérer lui-même sa boisson ou au mieux retrouver sa co-équipière.
Jeongin ignorait le fait que les membres de l'équipe de tournage s'écartaient à son approche comme pour lui dessiner un chemin, comme si un périmètre de sécurité se trouvait autour de lui. Personne n'osait se mettre en travers de son chemin, peur ? respect ? Intimidation ? On aurait pu supposer beaucoup de choses avec ces simples attitudes. Mais au final c'était juste plus fort qu'eux, comme si une force entourait le directeur, qu'une bulle le protégeait, bulle que seul lui était capable de percer pour y laisser entrer quelqu'un. Et à cet instant, il voulait que quelqu'un avec un café y entre. Il commençait à perdre patience. Seulgi était introuvable et la machine à café aussi. Il perdait du temps, il détestait que ce dernier soit gaspillé surtout pour des broutilles de ce genre. Retourner à son siège et commencer l'analyse de la vidéo était une option, cependant il refusait de ne pas s'accorder le plaisir de l'accompagner avec sa boisson amer.
- Di-directeur Yang ?
- Quoi ?
Il s'était retourné brutalement lançant un regard noir à la personne qui l'interrompait dans sa quête, si bien que son interlocuteur fut cloué sur place et regrettait peut être son initiative d'approcher l'homme.
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L'unique fois - yang jeongin
Hayran Kurgu« - Pourquoi une unique fois ? - Pour que les étoiles du jour puissent briller. » Les choses ont leur vraie saveur seulement la première fois qu'on y goutte. Par la suite nous ne sommes que des automates cherchant à sentir à nouveau la même sensat...