PDV Evie
Je ne peux pas passer une minute de plus à Wings of Freedom. Au cours des derniers jours, j'ai enfoui toute mon horrible anxiété et ma tristesse sous un rocher en faisant semblant de travailler pendant de longues heures et en rentrant chez ma mère qu'une fois la nuit tombée. Mais à onze heures, mon mécanisme de défense expire et je quitte le bureau sans un mot pour la réceptionniste ou Armin.
Le bar du Reiss m'appelle, mais je sais qu'y aller me ferait courir droit au désastre. Dans le meilleur des cas, je me saoule et, avec ma chance, je tombe sur Levi en sortant. Dans le pire des cas, je bousille mon insuline et je meurs. Je ne veux pas faire ça à Levi ni à moi-même. J'ai encore beaucoup de choses à vivre, en partant du principe que mon besoin de faire le point sur mes sentiments sans Levi n'a pas tout gâché. J'espère qu'il ne souffre pas autant que moi de notre séparation.
Je marche et marche dans toute la ville, espérant à moitié tomber sur Levi, et à moitié effrayée de tomber sur lui. Car si Levi semble ne serait-ce qu'à moitié aussi malheureux que moi, je vais abandonner et lui dire d'oublier tout cela. Mon estomac grogne. Je n'ai pas faim, mais je sens que ma glycémie chute.
Je m'arrête au Nicolo's lorsque je dois finalement manger. C'est un risque, car je sais à quel point Levi aime ce restaurant, mais nous n'allons pas tomber raides morts si nous nous croisons. Ou tomber dans les bras l'un de l'autre et nous embrasser comme des ados hors de contrôle sur la table.
La chaleur dans mon bas-ventre revient. J'ai été excitée comme jamais ces derniers temps. Je ne peux m'empêcher de penser à Levi et à la manière dont il caressait mes cheveux et me disait qu'il m'aimait cette nuit-là dans l'écurie.
Ma portion de frites m'est servie par un Zeke plein d'empathie avant qu'il ne sorte du restaurant pour prendre sa pause et laisser les rênes à son employé. Les frites sont aussi grasses et délicieuses que d'habitude, mais manger seule me semble misérable. Les bruits de plaisir gastronomique satisfaits de Levi me manquent.
La clochette de la porte tinte et je lève les yeux. Mon coeur s'emballe l'espace d'une seconde avant de retomber au sol. Je suis prise de sueurs froides et je détourne rapidement le regard en me disant que si je fais comme si je ne les avais pas vus, ils ne me verront pas non plus. Ma stratégie semble être la bonne, car aucune des deux personnes ne me salue ni ne vient me voir, et je me risque finalement à les observer un peu plus longuement.
Mikasa a les cheveux coupés encore plus courts. Eren se tient près d'elle, la distance entre eux a quelque chose de froid et de moche. Eren fixe Mikasa et son expression fait des nœuds dans mon estomac. Je la connais si bien: dédain, dégoût, colère. Mais il y a quelque chose de plus, quelque chose de different. Je pense qu'Eren pourrait être saoul.
Il passent commande au comptoir et s'installent dans le box en face de moi. Aucun d'eux ne semble me remarquer blottie dans mon coin.
- Tu es dégoûtante, persifle Eren. C'est toujours pareil avec toi.
Les mots rampent sur moi comme des insectes et je tremble, mes mains faisant un bond pour essayer de les enlever.
- Je suis désolée.
La voix de Mikasa est démolie, brisée.
- Je te le dirais si je voulais que tu fasses ça.
À son ton, on dirait que ce à quoi il fait référence est semblable à manger la merde collée sous sa chaussure.
- Je ne veux même pas que tu le demandes.
- Tu aimais ça avant.
- Tu n'étais pas une telle trainée avant.
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Mariés Mode D'emploi! (Levi X Reader)
FanficLevi Ackerman, un brillant médecin et Evie Winters (ton nouveau nom de substitution, félicitations!), une jeune inconnue, se réveillent mariés après un lendemain torride et alcoolisé à Las Vegas. Aucun soucis, vous me direz, il suffit de divorcer. M...