25. Un bouquin d'éducation sexuelle

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La première fois que j'ai enfilé le costume de ma mère, c'était par curiosité : je me demandais s'il m'irait et quelle sensation ça me ferait... je n'ai pas eu à m'en soucier car le costume s'ajuste automatiquement à celui qui le porte : il a l'air d'avoir été taillé sur-mesure pour moi même si je suis un peu plus grande qu'elle.

Le tissu est rigide mais il est fluide sur les articulations ce qui permet d'avoir des mouvements amples tout en étant protégé par une coque rassurante. Le thermostat intégré est très agréable, il faut penser à l'alimenter régulièrement et j'ai éclaté de rire en imaginant ma mère rentrer dans un bar-café, en tenue d'alter-héroïne pour brancher son cul sur une borne libre-service : celui qui a placé la charge rapide ici était un obsédé mais c'est drôle alors je lui pardonne.

La deuxième fois que j'ai enfilé le costume de ma mère... je ne saurai vous l'expliquer, c'était un accident, en quelques sortes. Croyez-moi.

"Ashley ?!" prononce mon père.

"AAH MERDE ! RESTE DEHORS !!!"

J'avais préalablement bloqué la porte avec un graveur, du caoutchouc et un bout de scotch pour être tranquille donc il ne peut que jouer avec la poignée... vu la vitesse de ses mouvements, ça l'agace de ne pas pouvoir entrer dans la chambre et il ne tardera pas à trouver une solution, c'est Walter Atkins après tout.

"Ne rentre pas."

"Kévin a faim, tu peux t'en charger ?"

"C'EST TON SUSPECT, C'EST TA MERDE !!!"

"Alors je vais rentrer, on trouvera bien un..." il a arrêté de secouer la poignée mais j'entends un 'clic' puis un 'clac' qui m'indiquent qu'il a trouvé la solution. "On trouvera..."

"Papa, n'entre pas !"

Mes doigts s'emmêlent dans le costume... j'y vois tout flou parce que mon cœur s'est emballé et ce n'est pas vraiment pratique de craindre qu'il bondisse hors de ma cage thoracique alors que je dois déjà gérer mon déshabillage ET trouver un moyen de maintenir mon père dans le couloir. L'adrénaline, ma pire ennemie...

"Tu peux repasser plus tard ? Je... me masturbe !"

Un silence, long. Je sais qu'il a toujours été bizarre avec ça... ce qui est normal en ce qui le concerne : la normalité, chez lui, ça serait suspect.

"Ta mère garde des durex dans le tiroir du haut, si tu veux..." dit-il enfin.

Je m'attendais qu'il soit à côté de la plaque, je vous assure mais pas À CE POIIINT ! Voyons le bon côté des choses : il est tellement con que toute l'adrénaline est retombée et j'ai pu retirer le costume.

Après l'avoir roulé en boule et jeté dans la planque de ma mère, je marmone "Justice" pour refermer le passage. C'était... juste ! Sans mauvais jeu de mot.

"Tu veux que je te montre où ils sont ?" dit-il en rentrant dans la chambre.

Je me tiens au milieu de la pièce, entre la bibliothèque et le lit, nue. Mon visage s'empourpre : peur, honte et colère... je ne sais pas, tout ça à la fois.

"PAPAAA !!! DÉGAGEUUUH !!!"

"Oups. Oui, oui... bien sûr."

Yellow FoxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant