Chapitre 4: Chloroforme.

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– Est-ce que...on peut parler?

Je les regarde, tous les cinq.

Six ans qu'on ne s'est pas vu, pas entendu, pas parler, depuis ce jour où ils me l'ont mise à l'envers.

Je retourne dans la grande salle de bain, ils me suivent et je ferme la porte.

Moi: De quoi vous voulez parler?
Chifuyu: Tu l'sais très bien.
Moi: C'était rhétorique.

Je suis froide dans mes paroles, tant qu'ils ne m'auront pas clairement dit ce que j'veux entendre je ferais aucun effort.

Car oui, j'ai prévu de leur pardonner, ils ont peut-être fait une grosse erreur mais en soit c'est pas eux qui ont fait le plus grave, ils étaient dans une situation très délicate même si ça ne justifie pas leur acte. Et puis, c'était des amis très proche avant ça, Mitsuya, Draken et Pachin étaient des amis d'enfance, j'rigolais beaucoup avec Chifuyu et Takemichi savait m'écouter...d'après les filles ils ont vraiment culpabilisé et regretté, encore plus quand ils ont appris mon départ et ma grossesse. Enfin bon, j'compte pas leur faire la gueule éternellement.

Comme l'a dit Manjiro, on a tous grandi et mûri, on a pris en maturité.

Est-ce que j'utilise les paroles de mon meilleur ami que quand ça m'arrange? Oui.

Draken: Yuna, c'qu'on a fait c'est impardonnable et j'te demande pas d'le faire. Mais j'te demande juste d'accepter mes excuses.
Mitsuya: Moi aussi, accepte les s'il te plaît.
Pachin: Moi aussi, je suis désolé.

Ils font tous la même tête d'enterrement, quelle belle bande de guignols.

Chifuyu: Ah nan, moi j'm'excuse pas pour que tu continues d'me faire la gueule! J'compte me faire pardonner même si ça prend dix ans...mais avant de passer à la manière forte où Takemichi et moi on t'enferme dans une cave jusqu'à ce que tu nous pardonnes après plusieurs jours de torture, on va essayer la méthode douce.

Lui alors, toujours fidèle à lui même.

Takemichi/Chifuyu: On est désolé.
Mitsuya: On t'a tous considéré comme notre p'tite sœur, et maintenant encore c'est le cas. On a pas su réagir et ça t'a fait du mal...
Moi: ...t'étais sensé être le plus responsable, Mitsuya.

Il baisse la tête.

Moi: *sec* C'était la dernière fois que j'vous adresse la parole.

Je marche vers la porte en me retenant de rire alors qu'ils se contentent de baisser la tête en serrant les poings.

Chifuyu: *chuchote* Takemichi, va chercher le chloroforme.
Takemichi: *chuchote* D'accord.
Pachin: *chuchote* J'me joins à vous.

Cette fois-ci je ne peux m'empêcher de rire.

Moi: C'est bon ça va, j'rigole pas la peine d'aller jusque là.

Ni une ni deux, je me retrouve dans les bras de Chifuyu, puis Takemishi, puis ainsi de suite. On me fait passer comme si j'étais un ballon...

Chifuyu: Ololo, j'suis refait!

On sort de la pièce, le sourire aux lèvres pour chacun.

Moi: Vous m'aviez manqué les gars.
Eux: Et nous alors.
Draken: Emma et Mikey m'ont fait vivre un enfer.
Takemichi: Hina et Mikey...
Mitsuya: C'est sûr que Mikey nous a pas raté...

Je souris intérieurement, qu'est-ce que j'l'aime mon meilleur ami.

On retourne dans le salon et la scène à laquelle j'assiste fait gonfler mon cœur et me le fend en même temps.

Baji qui discute, rigole et joue avec son fils. Katsuki a l'air tellement heureux...

Si il ne m'avait pas trompé, peut-être qu'aujourd'hui on serait...une famille?

Non, j'dois pas y penser, le mal est fait. J'ai déjà assez pleuré comme ça.

Je les laisse et vais dans la cuisine.

Moi: Vous avez besoin d-
Hina: Non, tu viens de revenir et t'es l'invité principale alors tu vas t'asseoir avec les autres au salon.
Moi: M-

On me claque la porte au nez.

J'me suis jamais fait respecter de toutes façons...

Je soupire avant de retourner au salon, à contre cœur.

Je m'assois sur le canapé, entre Smiley et Chifuyu.

Chifuyu: Il est beau ton fils.
Moi: Comme sa mère.
Smiley: Tu rigoles? À part tes yeux et tes grains d'beauté il est tout comme Baji.

Je fais la moue.

Moi: N'importe quoi...
Katsu: *à son père* Et aussi, j'suis en ce1!
Baji: *sourire* Mais t'es un grand gars alors!
Mitsuya: À son âge il devrait pas être en cp?
Baji: Hein...ah ouais c'est vrai.
Chifuyu: Il a sauté une classe?

Je hoche la tête.

Manjiro: Bah pour le coup, c'est pas l'intelligence de Baji.
Baji: J'te permets pas!
Draken: Lui il saute une classe alors que toi t'as redoublé.

Chifuyu éclate de rire, un rire très contagieux.

Katsu: C'est vrai? T'as sauté une classe papa?
Baji: Mais n'importe quoi, faut pas les écouter!
Manjiro: Ah si si, j'te jure que c'est vrai.
Katsu: *rire* Alors t'es un idiot.
Baji: Moi? Un idiot? Tu vas voir!

Il l'allonge et se met à le chatouiller, Katsuki rit aux éclats en se tortillant dans tous les sens. Je me contente de sourire en voyant mon fils avoir une complicité avec son papa, lui qui voulait tant en avoir un.

Baji: Et puis j'te dis que c'est faux j'ai rien redoubler, faut pas écouter tonton Mikey.

Katsu se tourne vers Manjiro.

Katsu: Tu t'appelles Mikey?
Manjiro: *sourire* Tu peux m'appeler comme ça oui.
Katsu: *rire* C'est drôle, moi aussi j'm'appelle Mikey!

Tous les regards se tournent vers moi, je regarde la fenêtre en faisant semblant de ne pas les avoir remarqué.

Angry: Yuna t'es quand même pas sérieuse?
Moi: Hm?
Manjiro: Tu l'as appelé Mikey?
Moi: Hum...bah oui...Katsuki Mikey...

Ils rigolent tous alors que Manjiro me saute dessus en souriant comme un gamin.

La soirée se passe finalement dans la bonne humeur, on a dîné, puis Katsu s'est endormi dans les bras de son père qui est allé le mettre dans une chambre juste après.

Emma: J'vais chercher les desserts.
Moi: Non, laisse j'vais y aller. Ils sont dans le frigo?
Emma: Ouais.

Je me lève et vais dans la cuisine, j'ouvre le frigo et sursaute lorsque je sens des mains se poser sur mes hanches et me rapprocher d'un torse.

Je tente de me défaire de cet emprise mais en vain, puisque cette personne que je connais que trop bien enroule ses bras musclés autour de ma taille puis attrape mes mains pour les immobiliser. L'envie me prend de crier à l'aide mais la pièce la plus proche est celle où est mon fils, et j'veux pas me réveiller.

Moi: *sec* Lâche moi.
Baji: Tu vas m'écouter sagement d'abord.

Entendre le son de sa voix contre mon oreille fait remonter en moi des souvenirs qui me donne envie de pleurer.

Que je suis faible...

Je me retiens malgré tout de le faire et continue de me débattre alors qu'il resserre sa prise sur moi.

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Bonsoir bonsoir.

Pardonne moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant