Ok, donc on a mangé une glace puis, comme rien ne pouvait me dérider, même pas les efforts démesurés de Lala et de Rico pour me changer les idées, on a fini par rentrer. Le goût sucré de la glace aux calissons trainait sur ma langue et m'avait donné soif. Sans me soucier de savoir si ma grand-mère était rentrée de ses courses, je me dirigeai droit vers la cuisine et descendis un bon demi-litre d'eau. L'après-midi m'avait assoiffée et déprimée. Comment un homme peut-il vous embrasser puis vous tourner le dos la seconde d'après ? Ca n'avait aucun sens.
- Alors, euh, ça va aller ?
Lala se tenait à l'entrée de la cuisine, hésitante.
- D'après toi ?
J'étais d'humeur agressive et ça durait depuis quelques heures déjà. Depuis que nous avions quitté la belle villa du Roucas Blanc, en fait.
- Tu sais, il n'en valait pas la peine le Dr Mamour, si c'est ça qui te mets dans cet état..
-Ah bon, et qu'est-ce qui te permet de dire ça ? Qu'est-ce qui te permet de juger ? Oh, mais je sais", dis-je en me frappant le front, comme si je venais d'avoir une brillante idée "c'est que tu sais tout de l'amour, toi ! Tes longues et belles histoires ont dû t'en apprendre un rayon à ce sujet".
-Pas la peine d'être blessante ! Je t'ai rendu service, figure-toi ! Ce sale type est foireux , ça se sent à 500 mètres...D'ailleurs, quand je lui ai dit ce que je pensais de lui, il ne m'a pas vraiment contredite...
- Tu lui as dit quoi ? Parce que j'aurais peut-être préféré que tu te mêles de tes affaires, tu vois...
- Je lui ai dit que tu étais encore fragile et que s'il s'engageait sur cette voie avec toi, il fallait qu'il assure, sinon je lui cassais la gueule ! Je ne voulais pas que tu sois qu'un coup en passant pour lui...Et tu vois, il a renoncé à toi, en un claquement de doigts, la preuve que c'est comme ça qu'il te voyait..
Mes lèvres se mirent à trembler, mais je réussis à retenir mes larmes assez longtemps pour sortir dignement de la cuisine. Sans presser le pas, je dépassai Lala, montai le lourd escalier de bois, ouvris la porte de ma chambre, et enfin, m'effondrai sur mon lit.
Bien sûr, Lala avait eu raison de défendre mes intérêts, mais j'y avais cru à ce début d'histoire quand même. Peut-être que Jonathan n'était pas celui que je croyais, qu'il n'était qu'un mec comme les autres.
Je m'allongeai sur mon lit et checkai mon smartphone : rien. Pas de messages, pas de textos. J'imaginai n'avoir plus jamais aucune nouvelle de Jonathan, qui avait d'ailleurs dû trouver Lala bien impolie. Je rougis à cette idée. Pour me changer les idées, alors que quelques larmes roulaient sur mes joues, je surfai un peu sur le net.
C'est là que je suis tombée sur cette vidéo magique : la 365 days engagement. Un Américain qui demande la main de sa copine 365 fois. Cette fois-ci, je ne retins plus mes larmes. En quelques secondes, j'avais le visage baigné de larmes, le corps secoué de sanglots et les mains qui tremblaient. Le bonheur ne me semblait plus être qu'un concept dont la définition ne pouvait être trouvée que sur internet.
Alors que je me morfondais sur mon lit, des coups discrets se firent entendre à la porte. Rico, qui s'était changé et portait un jean et un tee-shirt plutôt cools, glissa sa tête dans l'entrebaillement.
- Je peux ?
- Oui, oui, mais bon...je ne me sens pas très bien, là...
Il s'assit sur un coin du lit, où je m'étais vautrée, tel un lamantin échoué sur le sable.
- Oui, euh, je m'en doute...Enfin, je voulais te dire, quoi que tu aies pu penser, ce type n'était vraiment pas pour toi.
- Toi aussi ? Ben dis donc, vous vous êtes ligués contre moi aujourd'hui ! Laisse-moi te dire un truc : Lala n'est pas faite pour toi non plus.
Il sourit puis se leva.
- Lala ne m'interesse pas.
Sa voix était calme, son regard simplement posé sur le mien. Il baissa finalement les yeux avant de dire dans un soupir.
- On t'attends en bas pour le dîner à 20 heures.
Il sortit de la chambre. Je ne savais plus quoi penser. Je me sentais toujours infiniment triste, mais quelque chose venait de s'éveiller en moi, sans que je sache vraiment ce que c'était.
VOUS LISEZ
J.F cherche bonheur, désespérément
ChickLitAlix est une jeune architecte qui a tout pour elle : un boulot génial, un mec mignon, une famille aimante. Jusqu'au jour où elle décroche la promotion de ses rêves et pour laquelle elle ne s'épargne pas. Rythme infernal, fatigue extrême, plus rien n...